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Qu'est devenu Saint-Germain-des-Prés?

Aujourd'hui la très grande majorité des éditeurs ont déserté Saint-Germain-des-Prés pour occuper des locaux moins onéreux en lisière de Paris et les écrivains se sont dispersés. Comme Guy Béard avait raison, lui qui chantait : «Il n'y a plus d'après à Saint-Germain-des-Près...»
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Ce blogue s'adresse aux nostalgiques durs et purs de la littérature qui y retrouveront des écrivains et des lieux qui ont marqué le domaine littéraire des années 80.

Lors de mes premiers séjours à Paris - c'était il y a 30 ans -, j'y cherchais la littérature. Et je l'ai trouvée, à Saint-Germain-des-Prés.

Ce quartier du 6e arrondissement, qui longe la Seine et s'étend atour de l'Instituet de France, où loge l'Académie française, était le pays des éditeurs qui ont fait la réputation internationale de l'édition française. Les cafés et les bistrots bourdonnaient d'écrivains en herbe, en verve ou en train d'écrire les ouvrages qu'aujourd'hui encore on célèbre.

Bernard Henri Lévy se tenait dans un café de la rue de Grenelle dont il avait fait son bureau lorsqu'il n'occupait pas celui qui lui était alloué aux Éditions Grasset; Angelo Rénaldi, alors le critique si sévère de L'Express (aujourd'hui membre de l'Académie) avait sa table au Récamier, restaurant fameux de la Place Saint-Sulpice; Jacques Laurent m'attendait en fin d'après-midi au bar du Lutécia avant que je rejoigne mon épouse, Christiane, au café de Flore où elle prenait le thé avec Lucien Bodard qui venait de recevoir le prix Goncourt pour son roman Anne-Marie et Simone de Beauvoir fréquentait le bistrot La Palette, rue de Seine, où je la vis un jour sans oser l'approcher, ce que je me reprocherai toujours.

Les éditions Laffont avaient aussi pignon sur rue Place Saint-Sulpice où je rendais visite à un ami, Charles Ronsac, pilier de la maison. J'avais fait l'erreur de lui refuser un de mes manuscrits, que publièrent plutôt les Éditions Acropoles, autre regret qui ne me quitte pas. Quant même, quelque temps plus tard, Vadeboncoeur était en vitrine à la Une, librairie sise face au 42 Bonaparte où habitait Jean-Paul Sartre, et Pierre Quet, dont l'agence indépendante donnait au plus exact les chiffres de vente des livres en librairie, m'apprenait que mon roman s'était vendu à 124 000 exemplaires.

J'avais décroché la lune.

Hélas!, c'était hier. Aujourd'hui la très grande majorité des éditeurs ont déserté Saint-Germain pour occuper des locaux moins onéreux en lisière de Paris et les écrivains se sont dispersés. Comme Guy Béard avait raison, lui qui chantait : «Il n'y a plus d'après à Saint-Germain-des-Près...»

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