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Corée du Nord et du Sud: la paix au prix d’un rêve abandonné?

Alors que différentes manchettes donnent à penser que rien n'a été résolu lors du sommet Kim-Trump, le président américain est déjà passé à autre chose.
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Des soldats de la Corée du Sud lors d'une cérémonie soulignant le 68ème anniversaire de la guerre de Corée de 1950-1953.
Chung Sung-Jun via Getty Images
Des soldats de la Corée du Sud lors d'une cérémonie soulignant le 68ème anniversaire de la guerre de Corée de 1950-1953.

Que se passera-t-il avec le dossier coréen?

Alors que différentes manchettes donnent à penser que rien n'a été résolu lors du très médiatisé sommet Kim-Trump d'il y a trois semaines, le président américain est déjà passé à autre chose.

Ayant pris goût apparemment à la diplomatie-réalité, car il s'agit bien d'un spectacle rappelant les beaux jours de l'émission The Apprentice, le voilà maintenant qu'il annonce une rencontre avec Vladimir Poutine, elle aussi en territoire neutre, au moment où le quasi-dictateur russe fait les gros bras nucléaires lui aussi.

On verra bien ce qu'il adviendra de cette nouvelle rencontre au sommet, durant laquelle de multiples questions pourraient et devraient être à l'ordre du jour (Syrie, Ukraine-Crimée, cyberattaques, sanctions américaines liées à l'ingérence russe dans les élections de 2016, etc.). Souhaitons seulement que le président américain arrivera mieux préparé, cette fois!

Pendant ce temps, le dossier nord-coréen stagne

Et, une fois les caméras de télévision du monde tournées ailleurs, les deux Corées restent prises avec leurs problèmes politico-militaires. Au moins, elles font des pas symboliques comme la reprise, le mois prochain, des visites de familles séparées par la guerre de 1950-1953.

L'un de ces problèmes est la division d'un peuple ancien, pour la première fois, en 2000 ans d'histoire.

Tous les leaders coréens, depuis trois générations, au nord comme au sud, ont souhaité la réunification du pays.

Toutes les nations divisées par la Seconde Guerre mondiale ou par les conflits régionaux qui en ont découlé, rêvaient de retrouver leur unité. C'était la motivation de Kim Il-sung en 1950 lorsqu'il envahit la Corée du Sud comme ce l'était pour Hô Chi Minh au Vietnam à la même époque, lorsqu'il décida de poursuivre son combat de libération nationale contre la France en 1945.

Les Allemands divisés ont profité d'un contexte favorable de la fin de la guerre froide pour rapidement refaire l'unité de leur pays maintenu divisé pendant plus de 40 ans par l'intérêt des superpuissances.

Tous les leaders coréens, depuis trois générations, au nord comme au sud, ont souhaité la réunification du pays. Depuis l'instauration de la démocratie, dans les années 1980, certains leaders sud-coréens en ont fait un mantra, mais jamais le but ne semblait atteignable, la propagande nord-coréenne rejetant toute velléité de réunion autrement que sous sa houlette.

Parler d'unification aujourd'hui semble tabou même si le rêve vit dans le cœur de tous les Coréens et que ceux-ci la souhaitent, surtout du Sud.

L'unification sacrifiée

Pourtant, malgré ces vœux sincères, il y a un mot qui est absent du débat intercoréen depuis des mois et c'est «unification».

Parler d'unification aujourd'hui semble tabou même si le rêve vit dans le cœur de tous les Coréens et que ceux-ci la souhaitent, surtout du Sud. Toutefois, la jeune génération, qui n'a jamais connu autre chose que la séparation, semble moins intéressée par la réunion des deux pays.

Le sujet est tabou, présentement, au niveau des dirigeants politiques, surtout parce que, pour la Corée du Sud, la logique de survie lui enseigne que le premier but à atteindre est la dénucléarisation de son voisin et la construction de la paix. Le président de la Corée du Sud est prêt à renoncer au rêve d'unité nationale pour atteindre la paix d'abord.

Parler d'unification maintenant équivaudrait à annoncer la fin à terme du régime nord-coréen, lui qui, de son côté, est aussi en mode survie. C'est pourquoi, malgré des déclarations de circonstances en faveur de la réunion des deux Corées, Pyongyang n'insiste plus sur l'unification sous sa gouverne politique.

Comme la cohabitation semble impossible maintenant, la maison coréenne sera ainsi transformée en duplex, une famille divisée pour l'avenir prévisible. Et qui sait si, dans un jour rapproché, des conditions nouvelles et propices dans l'évolution du monde ne rendront pas possible la poursuite du rêve d'unité coréenne et la construction d'une grande maison coréenne abritant une seule famille!

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