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Sur le chemin du Compostelle québécois: Deschambault à Donnacona (11)

Chose certaine, la marche de ce mardi 9 septembre aura été l'une des plus belles. Il faut dire que nous avons été gâtés côté belles localités, en traversant Deschambault et son vieux presbytère, Portneuf et surtout Cap Santé
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Mardi 9 septembre - Deschambault à Donnacona : 23.2 km.

Ce devait être une « petite journée », dixit Doris. 23 kilomètres, on avait goûté à des menus plus lourds...

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Le magasin général de Deschambault, qui abrite aujourd'hui un dépanneur.

Chose certaine, la marche de ce mardi 9 septembre aura été l'une des plus belles. Il faut dire que nous avons été gâtés côté belles localités, en traversant Deschambault et son vieux presbytère (mais aussi son magasin général reconverti en dépanneur), Portneuf et surtout Cap Santé, le coup de cœur de Doris. Le mien aussi. Du moins dans sa partie la plus pittoresque. Je veux parler de l'ancien Chemin-du-Roy, une rue étroite et ombragée, avec son enfilade de maisons colorées et son charme contagieux. Cap Santé m'a fait l'effet d'un remontant qui arrivait à point nommé, alors que le soleil chauffait plus que la veille, accentuant la sensation de fatigue, et parfois de ras-le-bol. La postière, venue à notre rencontre (Jean-Pierre et moi) nous a confié que dans cette commune jumelée avec Vouillé, en France, elle se sentait toujours en vacances. Difficile de ne pas lui donner raison, d'autant qu'ils jouissent d'un bel écran haute définition, fourni par le Saint-Laurent.

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Le vieux presbytère de Deschambault.

Avant de rallier Cap Santé (quel joli nom au passage), nous en avons un peu bavé, comme qui dirait... Je fais entre autres référence à cette grande portion de route, à la sortie de Portneuf, en cours de réfection, sur laquelle des travailleurs s'affairaient à changer l'enrobé. Outre la chaleur procurée par ce nouveau tapis encore fumant, nous en avons pris plein les narines. Une "enivrante" odeur de goudron capiteux sur un bon 3 km. Bref, pas le genre de parfum qui vous laisse un souvenir impérissable. Ce fut un supplice olfactif, et mes camardes pourraient en témoigner !

La petite journée annoncée par Doris s'est aussi révélée être plus longue que prévu. Comme nous l'avons spécifié aux organisateurs, leur guide - si précieux dans l'ensemble - avait dû omettre quelques kilomètres en chemin. Et comme si cela ne suffisait pas, un trio, dont je faisais partie, a fait un détour sur la fin du parcours. Un surplus estimé à trois kilomètres. J'ai donc avalé ente 25 et 30 bornes aujourd'hui, ce qui paraît plausible vu la durée de notre marche, soit environ 5h30.

Seul bémol en ce qui me concerne : mon mollet gauche, fébrile, s'est rappelé à mon bon souvenir à 5 km du terminus, au point où Doris m'a enjoint de monter dans la voiture des éclopés si je puis dire. J'ai refusé. Il m'a alors proposé de faire le reste du trajet sans mon sac à dos. J'ai dit niet. J'appréhende les 4 jours restants, dont celui, copieux, de demain (30 km). Comme ils l'avaient gentiment autorisé pour l'étape de 31 km, Jean-Marc et Doris nous ont permis d'alléger notre barda dans l'optique de cette marche promettant d'être usante.

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Cap Santé compte parmi les plus beaux villages du Québec.

Je ne sais pas si la douleur qui me ralentit m'autorisera à aller jusqu'au bout. À l'heure où j'écris ces lignes, je me sens comme ce cycliste du Tour de France sur le point d'abandonner, mais qui refuse de s'avouer vaincu sans avoir tout donné. J'espère sincèrement ne pas avoir à monter dans la « voiture-balai », comme on dit dans le monde du vélo. Il n'y aurait pas de honte à cela. Je vais prendre un jour à la fois. La fierté sera mon carburant. J'ai tendance à lui prêter trop souvent l'oreille, au détriment de la raison. C'est elle qui me pousse à vouloir me surpasser, malgré les mises en garde. Dans mon esprit, la douleur faisait partie du programme. Les aléas d'une randonnée qui taille large... Et puis je suis aussi venu avec l'idée de souffrir un peu.

Marcher, c'est aussi porter sa croix...

Samedi: Donnacona à Saint-Augustin-de-Desmaures

Ce billet a été initialement publié sur le blogue d'Olivier Pierson, L'écriturien

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