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À perdre la raison, un film de Joachim Lafosse

, est un thriller diabolique. En apparence, tout devrait aller bien: Murielle et Mounir ont construit une famille sous le regard du beau-père généreux, affectueux. Non seulement il règle les factures, mais il soigne sa belle-fille quand elle enceinte. Pendant ce temps, Mounir devient l'otage de ce père adoptif et chacun s'enfonce silencieusement dans l'horreur.
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Festival du nouveau Cinéma

Murielle (Émilie Dequenne) et Mounir (Tahar Rahim) s'aiment passionnément. Depuis son enfance, le jeune homme vit chez le Dr Pinget (Niels Arestrup), qui lui assure une vie matérielle aisée. Quand Mounir et Murielle décident de se marier et d'avoir des enfants, la dépendance du couple devient excessive. Murielle se retrouve enfermée dans un climat affectif irrespirable, ce qui mène insidieusement la famille vers une issue tragique.

La première scène: une chambre d'hôpital, une jeune femme amochée somnole dans son lit immobile et marmonne une phrase qu'elle répète sans arrêt: «au Maroc... les enterrer au Maroc , il faut...». La caméra se déplace sur le tarmac où un avion est en partance. On ne sait rien et le réalisateur belge Joachim Lafosse coupe sur un jeune couple qui éclate de rire, de joie et d'amour: Murielle et Mounir.

Le récit se déroule sur plusieurs années au rythme des naissances et de la vie quotidienne. La force à couper le souffle de ce scénario, c'est de refuser les explications pour mieux montrer la lente dégradation d'une femme devant sa dépendance, tant financière qu'affective, entre son jeune mari et le père adoptif interprété par Niels Arestrup.

À perdre la raison, est un thriller diabolique. En apparence, tout devrait aller bien: Murielle et Mounir ont construit une famille sous le regard du beau-père généreux, affectueux. Non seulement il règle les factures, mais il soigne sa belle-fille quand elle enceinte. Pendant ce temps, Mounir devient l'otage de ce père adoptif et chacun s'enfonce silencieusement dans l'horreur.

La mise en scène est faite de regards, de phrases courtes, brutales. Niels Arestrup est génial, Émilie Dequenne glisse peu à peu dans la dépression sans être capable de demander de l'aide, elle en devient monstrueuse.

Le trio d'acteurs Tahar Rahim, Niels Arestrup et Émilie Dequenne soulève l'admiration: ils ne jouent pas, ils sont la douleur, la perversité, la folie.

J'ai remarqué que les hommes réagissaient différemment des femmes à la sortie du visionnement. Muets plus que bouleversés.

Émilie Dequenne, qui avait remporté la Palme d'Or de la meilleure actrice en 1999, à Cannes, pour sa prestation dans Roseta. Elle avait 18 ans à cette époque. En 2012, dans le volet «Un certain regard», elle a remporté un prix pour sa performance dans À perdre la raison.

Le film est présenté dans le cadre du 41e Festival du Nouveau Cinéma:

14 Octobre ( 21h) Cinéma Impérial

16 Octobre (13h) Cineplex Odeon Quartier Latin

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