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La grande belleza: entre férocité et magnificence

C'est l'été à Rome, la cité éternelle resplendit d'une beauté fulgurante! Dès les premières images de, le spectateur est subjugué par les mouvements de caméra d'une virtuosité folle donnant aux plans-séquences bercés par la musique une sensation de vertige.
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C'est l'été à Rome, la cité éternelle resplendit d'une beauté fulgurante! Dès les premières images de La grande bellezza, le spectateur est subjugué par les mouvements de caméra d'une virtuosité folle donnant aux plans-séquences bercés par la musique une sensation de vertige. L'entrée dans Rome est sublime, et le montage accompagne avec fluidité le personnage principal, Jep Gamberdella (Toni Servillo), qui fête ses 65 ans. À travers lui, ses déambulations mélancoliques, son regard désabusé et parfois ses réflexions féroces, le réalisateur Paolo Sorrentino nous livre sa vision d'une société en ruines, à la manière de ses maîtres de l'âge d'or, autant Fellini que Scola ou Risi. C'est aussi un magnifique manifeste à la gloire de Rome, putride et fascinante de beauté.

Le réalisateur

Paolo Sorrentino est né le 31 mai 1970 à Naples. Je me demande souvent ce que devient le cinéma italien? Et Paolo Sorrentino s'inscrit dans la lignée de son âge d'or. Il débute par des courts-métrages en 1998, en étant aussi scénariste pour la télévision, acteur et romancier (Ils ont tous raison). En 2008, il remporte le Prix du jury au Festival de Cannes pour Il Divo; en 2004, il reçoit le Danielo (sorte de César italien), pour Les Conséquences de l'amour, et il est à Cannes pour ce même film. À Cannes aussi en 2006, 2011, puis en 2013 avec La grande belleza, qui lui vaudra ensuite les prix du meilleur film et du meilleur réalisateur aux Prix du cinéma européen, et en 2014 le Prix du meilleur film en langue étrangère pour les Golden Globes. Après ce film, Paolo Sorrentino ne sera plus un inconnu pour moi, et pour vous je l'espère.

Ce film, qui montre le désenchantement d'un homme vieillissant dans la ville de sa jeunesse, m'apparaît comme une œuvre nécessaire, autant picturale que profonde. Le personnage, auteur d'un seul roman, L'appareil humain, n'a plus rien écrit depuis. Il est devenu un grand journaliste qui fréquente la haute société romaine et ses mondanités. Mais les fêtes ne lui apportent que le vide que nous partageons avec lui dans ses promenades nocturnes. Interprété brillamment par Toni Servillo, homme de théâtre napolitain et acteur fétiche du réalisateur, étonnant d'élégance et de cruauté quand il évoque le présent et l'autrefois, et met en évidence sous nos yeux la médiocrité sur fond de douloureux regrets. Le constat est navrant, mais le film a un charme dévastateur...

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