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Accident sur l'A40: fleur et pot

J'ai vécu de près la déflagration et l'incendie sur l'autoroute 40 à Montréal mardi dernier, mon auto ayant été immobilisée sept ou huit véhicules derrière les camions qui se sont télescopés, provoquant le furieux incendie que l'on sait.
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J'ai vécu de près la déflagration et l'incendie sur l'autoroute 40 à Montréal mardi dernier, mon auto ayant été immobilisée sept ou huit véhicules derrière les camions qui se sont télescopés, provoquant le furieux incendie que l'on sait.

D'abord une fleur

Je critique souvent le ministère des Transports du Québec que je désigne souvent par dérision de son ancienne appellation de ministère de la Voirie. Mais cette fois, je ne le ferai pas : en effet, d'avoir pu ouvrir à nouveau à la circulation l'A40 Ouest moins de 48 heures après l'accident de mardi mérite un honnête coup de chapeau. Fallait le faire, et le ministère l'a fait.

Je salue aussi les intervenants sur place, policiers, ambulancier et pompiers : ils et elles ont tous et toutes fait preuve d'un grand professionnalisme.

Ensuite, le pot

Je réserve le pot à la portion élevée le l'A40, qui va de Saint-Léonard dans l'Est à Saint-Laurent dans l'Ouest. Cette voie « rapide » surélevée a été conçue dans les années 1950, et construite vers la même époque. Elle est, évidemment, désuète. Les trois voies de circulation dans chaque sens sont trop étroites; de plus, il n'y a aucun espace ou voie réservée pour permettre à des véhicules d'urgence de se rendre sur les lieux d'un accident : l'autoroute est trop étroite. Mardi dernier, les ambulances et les camions de pompiers étaient bloqués derrière les autos et les camions immobilisés sur les trois voies de l'autoroute et ne pouvaient donc pas atteindre le site de l'incendie.

Pire encore. Au nom de la sécurité, la séparation des voies au milieu de l'autoroute par un muret bétonné est ininterrompue, ce qui empêche tout véhicule de s'approcher du lieu d'un accident comme celui de mardi en effectuant un virage en U comme la chose est possible sur les autoroutes normales. Pourquoi n'a-t-on pas prévu, à tous les 1 000 mètres, une ouverture suffisamment large pour permettre, en cas d'urgence, ce type de manœuvre aux véhicules autorisés? Mystère et boule de gomme. Mardi dernier, une pareille ouverture dans le muret de ciment du milieu de l'autoroute aurait permis également une évacuation plus rapide des véhicules civils prisonniers de l'autoroute.

Le temps n'est plus à la facilitation toujours grande de la circulation, mais plutôt à une sécurité plus grande des véhicules et de leurs occupants.

L'accident de mardi dernier doit nous ouvrir les yeux. Le gouvernement du Québec mijote peut-être des projets pour cette section de l'A40, mais on ne les connaît pas. Faute de projets de reconstruction ou d'enfouissement de cette autoroute, je mets de l'avant quelques suggestions de mon cru. Je ne suis ni ingénieur ni expert en circulation. Mais j'ai des yeux pour voir, et en me promenant à pied sur la portion élevée de l'A40 comme je l'ai fait mardi en observant les explosions, les flammes immenses et la fumée noire qui enveloppait l'édifice en hauteur de la FTQ, il m'est venu quelques idées.

D'abord, il faut que le ministère pratique des ouvertures dans la bande bétonnée centrale à tous les 500 ou 1 000 mètres. Ces ouvertures qui seraient faciles à sécuriser en temps normal seraient immensément utiles en cas d'accidents sur l'autoroute.

Ensuite, nous sommes en 2016. Suite au grave accident de mardi, il faut repenser la circulation sur la partie surélevée de l'A40 à Montréal. Il est temps d'y créer, au centre de chaque côté du muret de séparation, une voie étroite de circulation réservée en tout temps aux véhicules d'urgence. Pour ce faire, le ministère doit se résoudre à ramener l'A40 dans cette portion à seulement deux voies un peu élargies dans chaque direction pour réserver la voie de gauche (plus étroite) aux urgences. Oui, cela va engorger la circulation en provenance de l'Est et de l'Ouest de l'île. Cet engorgement durera le temps que les automobilistes ajustent leur comportement en conséquence, ainsi que l'industrie du camionnage.

Le temps n'est plus à la facilitation toujours grande de la circulation, mais plutôt à une sécurité plus grande des véhicules et de leurs occupants. Les solutions que je préconise ne sont ni parfaites ni idéales. Elles sont moins utopiques que celle qui consiste à interdire les camions aux heures de pointe en cette époque du juste à temps.

Dans le contexte, avec cette vieille autoroute obsolète et dangereuse, il n'y a pas de solutions parfaites. Mais pour éviter d'autres drames comme celui de mardi, les suggestions que je mets de l'avant sont peut-être les plus réalistes et les moins dispendieuses à implanter.

Comme Monsieur Larousse, je sème à tout vent...

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