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La Ferme des animaux d'Orwell dans le Saint-Laurent

Après 10 ans d'exploration par l'industrie pétrolière et gazière, après des centaines de millions de dollars en investissements, le gouvernement change pour la troisième fois les règles du jeu et déchire ses promesses écrites. Pour en ajouter à l'insulte, un comité indépendant a été rejeté et a reçu l'ordre de remettre ses études. Études qui seront assujetties à une enquête par une commission menée par des partisans choisis. Est-ce une répétition de l'histoire du Québec?
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«Tous les contrats sont légaux, mais certains le sont plus que d'autres»

Après dix ans d'exploration par l'industrie et des centaines de millions de dollars en investissements, le gouvernement change pour la troisième fois les règles du jeu et déchire ses promesses écrites. La loi présentée par le gouvernement québécois minoritaire prévoit ajouter le forage au moratoire déjà existant sur la fracturation, et ce même si personne ne voudrait forer un puits sans même pouvoir en faire la fracturation.

Pour en ajouter à l'insulte, un comité indépendant a été rejeté et a reçu l'ordre de remettre ses études. Les études en question seront assujetties à une enquête par une commission menée par des partisans choisis. Ceux-ci sont des gens qui se disent environnementalistes, tout en affirmant que pétrole brut en pleine nature est moins risqué parce qu'il est visqueux et moins volatile que le gaz naturel. Je suis certainement d'accord pour dire que les bénéfices du pétrole et du gaz sont plus grands que leurs impacts dans les régions sauvages. Mais la logique orwellienne de ces gens est bien peu valable. Parlez-en à Exxon Valdez!

Est-ce une répétition de l'histoire du Québec? En 1970, le gouvernement a formé la SOQUIP, en croyant que l'exploration pétrolière et gazière était facile. Comme le mentionnait M. Parizeau, la seule chose que la SOQUIP ait trouvée, c'est le Fonds de solidarité. Peut-être que le gouvernement devrait lire mon article révisé par les pairs pour réaliser que trouver le «sweet spot» de pétrole de schiste et de gaz de schiste n'est pas aussi facile que ce qu'ils le laissent croire aux contribuables.

Ce gouvernement, tout comme la SOQUIP, semble aimer l'exploration, sauf si l'exploration connaisse du succès. Ils accordent des permis et des incitatifs financiers pour l'exploration. Mais si vous trouvez quelque chose, ils vous donnent un moratoire, en attendant une étude du BAPE. Puis si vous coopérez, ils vous donnent un moratoire en attendant une étude environnementale stratégique. Et si vous coopérez encore, ils remplacent les gens au BAPE et vous redonnent un moratoire, en attendant une autre étude du BAPE.

Pour ce faire, ils utilisent le double langage d'Orwell.

  • Les comités indépendants sont partisans; les commissions partisanes sont indépendantes.
  • L'industrie en pleine nature est sécuritaire pour l'environnement; l'industrie sur les terres agricoles est dangereuse pour l'environnement.
  • Des puits de 1 000 barils de gaz par jour à Lotbinière sont un échec; des puits de cinq barils de pétrole par jour sont un succès.
  • Les projets n'auront pas lieu à cause du bas prix du gaz; un moratoire est nécessaire pour stopper les projets gaziers.
  • Les contrats pour l'exploration sont légaux; les contrats pour la production le sont moins.

Peut-on s'entendre sur le modèle norvégien? La Norvège encourage l'exploration, car elle veut de la production, des revenus et des impôts. Donc elle ne change pas les règles une fois que l'exploration connait du succès. Ça semble bien fonctionner.

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