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L'opportunisme? Ça en pue. Il a malheureusement perdu toute crédibilité, aux yeux de bien des progressistes du moins, quand il s'est mis à parler du registre des armes à feu. Si tu votes contre l'abolition en Chambre, c'est que normalement tu es contre l'abolition sur le terrain, dans la vie, aussi. Avec Justin, il en est autrement. Ça s'ajoute aux autres bévues.
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In this June 19, 2012 photo, Liberal MP Justin Trudeau stands on the front lawn of Parliament Hill in Ottawa, Canada. Trudeau has told Montreal's La Presse that he will run for the leadership of the federal party. The next Liberal leader will be elected April 14, 2013, in Ottawa. (AP Photo/The Canadian Press, Sean Kilpatrick)
AP
In this June 19, 2012 photo, Liberal MP Justin Trudeau stands on the front lawn of Parliament Hill in Ottawa, Canada. Trudeau has told Montreal's La Presse that he will run for the leadership of the federal party. The next Liberal leader will be elected April 14, 2013, in Ottawa. (AP Photo/The Canadian Press, Sean Kilpatrick)

On le savait tous. C'était tout naturel, tout était anticipé depuis la mort de son père. Quand Justin a fait le saut, personne ne s'est étonné. Par contre, les médias, eux, en ont profité. Il est beau bonhomme (selon les mesdames...), il a un certain charisme et s'exprime bien dans les deux langues. Il est un peu comme son père sur ces points.

De l'autre côté, il lui manque quelque chose. Il est un peu inexpérimenté diront certains, il n'a rien accomplit diront les autres. Et ça, ça paraît. Surtout dans les dernières semaines, on a rapidement vu que Justin manquait un petit peu de ce que son père avait. On dirait qu'à chaque gaffe, il essaie de faire son "tough". Il devient un peu chancelant quand c'est le temps de s'expliquer. Le gros défaut, aussi, c'est qu'il s'excuse! On dirait qu'il assume à moitié seulement les propos qu'il tient.

L'opportunisme? Ça en pue. Il a malheureusement perdu toute crédibilité, aux yeux de bien des progressistes du moins, quand il s'est mis à parler du registre des armes à feu. Si tu votes contre l'abolition en Chambre, c'est que normalement tu es contre l'abolition sur le terrain, dans la vie, aussi. Avec Justin, il en est autrement. Ça s'ajoute aux autres bévues.

Il a déjà dit que l'Alberta contrôlait notre pays. Qu'il fallait que les Québécois reprennent le contrôle du pays. C'est aussi pire que dire que le Québec a toutes les raisons de vouloir se séparer, du moins aux yeux des libéraux. Sa position sur Nexen, en plus, ne fait que confirmer, vous l'aurez deviné, ma position contre une alliance NPD et PLC.

Là où Justin se plante? Il ne mise pas sur sa jeunesse et sa fraîcheur. Quand il la laisse transparaître, il se rétracte. Il modère ses idées, il change son discours. Justin, je lui aurais prêté mes clés de "char" avant qu'il ne se lance dans la course à la chefferie du PLC. Maintenant, je ne lui passerais rien du tout, surtout pas mes clés de char. Il a sombré dans l'opportunisme et dans une situation plus que difficile à contrôler. Il aurait donc dû attendre! Il est pressé Justin. Il n'a même pas laissé sa marque à la Chambre des Communes, il n'est jamais apparu comme un député flamboyant, bouillonnant hors de la Chambre, devant les médias. Non, Justin il n'a rien de ça. Il n'a rien, ou presque, accompli comme parlementaire et homme politique pour mériter autant d'attention.

Le jour où Justin sortira de sa cachette pour s'assumer pleinement, faire du "papa Trudeau" et donner de la marde à qui le mérite, en s'assumant encore pleinement, là il aura de quoi être chef du PLC et renouveler le PLC. Si renouveler le PLC est encore pensable, alors il aura sa chance seulement quand il aura fait ses preuves. Justin n'a rien d'extraordinaire, seulement sa jeunesse et sa "belle-gueule" sont au fond pour lui ses vrais atouts. Car autrement, M. Trudeau ne peut qu'aller se rhabiller. Le PLC aura toujours ce défaut du statu quo constitutionnel, de l'interventionnisme un peu trop enthousiaste dans les champs provinciaux (pensons au financement de l'éducation...) et Justin devrait jouer cette corde du renouveau pour s'en sortir. Pour le moment, il n'en fait rien. Il ne fait que ce qu'on soupçonnait qu'il allait faire : agir sans expérience, ne rien proposer de concret et tout miser sur son look et son nom de famille. Au plus, il essaie de séduire ceux qui sont plus conservateurs, ceux qui ne croient pas au registre, par exemple.

Alors qu'un des principaux rivaux de Mulcair se fait aller la parole un peu trop facilement et naïvement, le NPD a tout à gagner. Le NPD doit craindre le PLC. Personne ne vote véritablement sur le fond d'une personne et, à en croire quelques organisateurs libéraux, l'effet Trudeau est palpable sur ceux qui auront à choisir leur prochain chef. Il faut se dépêcher au NPD et, avant que le prochain chef libéral ne soit choisi, mettre sur la table toute la rancoeur que le Québec a et, pour que ce soit payant pour le NPD, doit entretenir envers le PLC.

On pourrait aussi laisser couler le bateau tout seul et tenir pour acquis que Justin se plantera et qu'il ne réussira pas à redorer le blason libéral fédéral. Si c'est la stratégie adoptée, alors ça presse pour le NPD de tout faire en sorte pour convaincre qu'ils sont le bon choix pour les québécois. Encore, il est temps de passer le flambeau du pouvoir à un nouvel espoir, qui n'a rien à se reprocher en regard de son passé et qui n'a qu'à faire ses preuves comme alternative crédible pour les Canadiens et Canadiennes.

Et maintenant, parce que vous aimez la politique provinciale et que vous cherchez une alternative progressiste, considérez vous présenter au Sommet de Fondation de l'UCQ, le 16 décembre prochain à l'Université Laval. On ne parlera ni du PLC, ni du NPD. Que de l'avenir de notre province!

Le style non-conventionnel de Justin Trudeau

Le style non-conventionnel de Justin Trudeau

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