Plus tôt cette semaine, j'ai publié un texte s'adressant aux détracteurs de la lutte étudiante. Les réactions ont été vives et passionnées et elles ont confirmé, une fois de plus, la pertinence du printemps contestataire qui s'annonce.
Suite à la déferlante vague d'amour occasionnée par ce billet, j'ai décidé d'en reprendre la forme et la structure, mais cette fois-ci en regroupant, mot pour mot, les commentaires reçus sur le premier.
Alors, en espérant que vous sachiez le prendre avec autodérision et que vous ne l'interprétiez pas comme une déclaration de guerre, voici un petit aperçu de ce qu'aurait l'air votre manifeste si votre individualisme venait à prendre une voix collective...
À toi, membre revenant de la gauche fascisante
À toi qui n'as manifestement rien appris de 2012 et qui penses qu'on change les choses en gueulant
À toi qui penses qu'une minorité bruyante peut imposer ses vues à une majorité
À toi qui penses qu'un cours de philo au CÉGEP t'a appris les secrets de l'Univers
À toi qui penses qu'on peut changer les choses sans s'impliquer dans des structures existantes qui ont réalisé les grands changements des cinquante dernières années
À toi que nous regarderons agoniser avec des ty raps à la télé
À toi qui auras l'air smart à la fin de l'année devant ton examen où tu réaliseras que ça coûte cher de reprendre ton cours, surtout avec les nouveaux tarifs
À toi qui amèneras de l'action au parc Émilie-Gamelin pour ceux qui n'ont rien à foutre de leur journée
À toi le hippie en puncho avec un chapeau en hakis qui se fera tabasser par la police
À toi l'enfant de la CSN
À toi l'étudiant en sciences humaines pas d'maths qui te permet de donner des leçons d'économie et de politique
À toi nuisance de nos rues
À toi l'enfant roi en crise de bacon
À toi, racaille sans intelligence, altruiste de la pire espèce et défenseur du totalitarisme
À toi qui patineras en rond avec un chaudron
À toi petit ado en mal de sensations fortes
À toi marionnette au service de la gauche syndicale
À toi, ridicule bébé gâté, qui compare votre petite lutte à celle des femmes
À toi boulet de la société
À toi l'anarchiste juvénile
À toi qui finiras ta vie comme laveur de piscines
À toi le trou d'cul
À toi le naïf, l'utopiste, l'idéaliste
Peut-être réaliseras-tu ton erreur quand tu auras les deux pieds dans la « vraie vie ».
Alors à vous tous, je lance l'invitation, utopique peut-être, mais sincère : venez dans la rue avec nous ce printemps, ne fût-ce qu'une fois. Vous verrez : notre espoir, celui qu'on ne vous montre pas à la télé, est grandiose, authentique et contagieux.
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