Une soirée électorale est un moment passionnant! Celle que nous venons de vivre n'a pas fait exception. Le discours des chefs, épuisés par la campagne, galvanisés par leurs partisans et bouleversés par le résultat final, constitue un moment particulièrement risqué sur le plan de l'image. L'adéquation du non-verbal et du message officiel des chefs était particulièrement intéressante. Sans oublier le « combat des cravates »!
Pauline Marois: digne
Le discours le plus difficile à livrer de toute la soirée. Impossible de ne pas mentionner l'aspect inélégant des discours préalables de ses possibles successeurs. Vêtue de noir, Pauline Marois a conservé un sourire digne malgré la tristesse apparente. Un discours solide et affirmatif dans les circonstances. Une certaine fougue dans le propos et relativement peu de fatigue apparente. Aura-t-elle réussi à inspirer l'espoir à ses troupes malgré la défaite? Seul l'avenir le dira. À noter: l'irruption surprise de son mari dans le combat des cravates, avec un rayé colossal.
Philippe Couillard: sérieux
Son défi: se montrer bon gagnant. Son élégance à l'endroit de ses adversaires a rempli cet objectif. Le sourire était cependant moins présent que prévu pour une pareille victoire: fatigue ou personnalité? Ses intonations étaient assez variées, mais les finales tombaient parfois à plat et son débit était souvent trop rapide. Gagnant du combat des cravates: un bleu «stratégique».
François Legault: souriant
Le sourire très présent, François Legault a passé de longues minutes à serrer les mains de ses partisans. Sa fatigue était évidente, il manquait de voix, mais pas assez pour le terrasser. Discours très positif, bons mots pour son équipe en se retournant vers eux, et une mention spéciale pour son épouse avec un baiser en prime. Intonations présentes et intéressantes, c'est ce qui lui a le plus réussi dans ses discours de campagne. Son non-verbal était différent lors de son engagement à rester : ému? Bref, si son défi était d'avoir l'air raisonnablement heureux des résultats, celui-ci a été relevé. Mais il perd le combat des cravates: encore croche et avec des motifs... À corriger pour le futur!
Françoise David: aigre
Un vêtement «abstrait». Le sourire du début a rapidement laissé la place à un discours aigre et trop agressif dans les circonstances, appuyé par un non-verbal très négatif. La fatigue était clairement au rendez-vous, en plus d'une voix éprouvée, possiblement par un rhume. L'émotion était clairement canalisée contre le nouveau gouvernement et le mode de scrutin, malgré le résultat électoral tout frais. Son défi était pourtant de faire valoir que son parti a probablement gagné un député, une augmentation de 50 %! Le sourire était ce qui lui avait le plus réussi durant la campagne: à retrouver dans le futur.
PKP
Pierre-Karl Péladeau a tenu un discours surprise sur des thèmes nationaux, avant celui de Pauline Marois! Son défi était d'avoir l'air fidèle à sa chef. En l'occurrence, il n'avait pas l'air si déçu de la tournure des événements. Il démontrait une belle assurance malgré des mimiques nerveuses, avec de petits sourires vers la fin de ses énoncés.
Le non-verbal des chefs
Qu'on le veuille ou non, les citoyens s'informent d'abord par la télévision. Or, la télévision transmet en premier lieu le langage du corps. La communication non verbale des chefs a donc un impact majeur sur leur image. Sans prétention scientifique, nous avons été heureux de vous transmettre ces observations, le tout dans une complète neutralité partisane.
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