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La Bayadère: la sublime tradition

Le Ballet national d'Ukraine a visité Montréal il y a deux ans et nous avait proposé une magnifique interprétation dude Tchaïkovski. Cette fois-ci c'est, un ballet mythique qui, dans mon esprit est indéfectiblement lié à Rudolph Noureev qui l'a dansé et dont ce fut la dernière chorégraphie.
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Le Ballet national d'Ukraine a visité Montréal il y a deux ans et nous avait proposé une magnifique interprétation du Lac des Cygnes de Tchaïkovski. Cette fois-ci c'est La Bayadère, un ballet mythique qui, dans mon esprit est indéfectiblement lié à Rudolph Noureev qui l'a dansé et dont ce fut, avant qu'il ne meure en 1993, la dernière chorégraphie. Assez étonnamment, ce ballet n'avait jamais été joué à Montréal. Cela peut s'expliquer par le fait qu'il s'agit d'une production à grand déploiement qui exige un corps de ballet substantiel et qui est techniquement plutôt exigeant. Le Ballet national d'Ukraine remédie à cette lacune dans notre culture de danse et il le fait brillamment.

Crédit photo : Les Grands ballets

La Bayadère, c'est une histoire de triangle amoureux qui tourne évidemment très mal. Sans cela il n'y en aurait pas, d'histoire. Tout le monde s'assoirait sur le bord de son lit et regarderait dans le vide en ne faisant rien du tout ce qui serait, convenons-en, terriblement ennuyeux. Rien de tel comme les situations tourmentées, pas qu'on veuille que notre vie soit ainsi, mais dans la fiction c'est parfait pour nourrir notre soif de drame et de tragédie. La Bayadère Nikiya (Nataliia Matsak) est une sorte de vestale qui vit dans un temple hindou puisque l'histoire se déroule en Inde. Elle aime le beau guerrier Solor (Denys Nedak) à qui le Rajah donne sa fille Gamzatti (Olena Filipieva) en mariage afin de le récompenser de sa bravoure. Réticent au début, Solor est conquis par la beauté de Gamzatti et va ainsi trahir la promesse d'amour faite à Nikiya. La bayadère sera tuée par sa rivale, mais, ultimement, les deux amants seront réunis dans l'au-delà, triomphant ainsi de l'adversité, des catastrophes naturelles et de leur propre aveuglement.

Les deux ballerines qui incarnent Nikiya et Gamzatti sont d'une grâce infinie, éthérée, quasi hors de ce monde. Les danseurs mâles, dont celui qui joue Solor, allient élégance, athlétisme et technique impeccable dans un parcours sans faille. Le corps de ballet, qui au début m'a semblé un peu déphasé et manquer de synchronisme, se rachète amplement au début du deuxième acte avec cette scène où apparaissent, l'une à la suite de l'autre, un interminable et magnifique défilé de ballerines qui, cette fois-ci, forment un remarquable ensemble. Cette scène est de toute beauté et possède une qualité hypnotique tout à fait exceptionnelle.

La chorégraphie de Marius Petipa (au nom prédestiné, n'est-ce pas) est mise en valeur par la mise en scène de Natalia Makarova. Le public est là pour voir des morceaux de bravoure, des entrechats, des grands jetés, des pirouettes et les cœurs sont comblés dans ce domaine. La Bayadère est un ballet à la facture résolument classique et à grand déploiement : il nécessite de nombreux changements de décors (très réussis d'ailleurs les décors), un corps de ballet considérable et des danseurs principaux techniquement très forts. Le Ballet national d'Ukraine est en effet un ballet légendaire qui a tout pour plaire aux amateurs de la tradition appréciant de voir le classicisme dans toute sa splendeur. Créé tout d'abord en 1877, La bayadère devrait être vu par tous les amateurs de danse car, parfois, il n'y a rien de tel comme le passé pour nous indiquer le chemin parcouru, mais aussi les racines qui ont fait en sorte que nous sommes ici, maintenant.

La Bayadère est présentée à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des arts les 20-21 et 22 février 2014.

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