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Saison théâtrale 2014-15: un bilan et un hommage

On ne les voit jamais à la télé, on ne les entend jamais à la radio, on ne les cite jamais dans les articles. Pourtant, sans eux l'édifice du théâtre québécois s'écroulerait.
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Si vous le voulez bien, on va commencer par l'hommage. C'est aux attachés de presse que vont ma reconnaissance et mon admiration dans le contexte du travail que j'accomplis comme critique de théâtre.

Ce sont des travailleurs de l'ombre. On ne les voit jamais à la télé, on ne les entend jamais à la radio, on ne les cite jamais dans les articles ou sur les blogues, pourtant, sans eux l'édifice du théâtre québécois s'écroulerait.

Ils travaillent comme des fous. On parle ici de dévouement, de foi, de vocations, de vies consacrées à la diffusion de l'art. Il faut qu'ils capturent notre imagination avec des communiqués qui sont, règle générale, excellemment confectionnés et intelligemment charpentés. Vous comprendrez qu'on ne les reçoit pas tous, ces communiqués, avec des pépiements de joie. Parfois, on se dit: «Oh boy! Pas encore un truc hermético-philosophico-transcendental à propos duquel ça va être difficile d'écrire dix lignes...», ou encore: «Nooooooon, pitié! Pas ce metteur en scène/comédien/auteur que je ne peux pas sentir et dont la médiocrité me pousse à vouloir aller me jeter en bas du pont pas loin de chez-moi!» C'est le discours passionné et généreux d'attachés de presse qui m'a fait découvrir des ovnis théâtraux absolument remarquables, qui m'a aussi réconcilié avec des créateurs envers lesquels j'entretenais des préjugés (oui, oui).

Aller à l'aventure est une chose incertaine, heureusement que les guides sont là.

On devrait écrire une pièce sur les attachés de presse, parler de l'envers du décor, des nombreuses anecdotes et potins qui parsèment leur chemin. Parler du travail titanesque qu'ils accomplissent en contactant tous ces journalistes, en leur envoyant toutes les informations pertinentes, en étant là le soir de la première et en nous accueillant avec le sourire, en colligeant par la suite tout ce qui a été publié et en montant le dossier de presse qui suivra la carrière de tous ces artisans qui font le théâtre.

C'est grâce à leur œil de lynx que j'ai été avertie d'un plagiat dont j'ai été victime, c'est à eux qu'on fait appel lorsque l'on veut savoir le titre de la chanson entendue le soir précédent. Ce sont eux, aussi, qui font parfois des commentaires chaleureux sur nos textes, ou qui soulignent une erreur, un nom mal orthographié, une aberration dont on s'est rendu coupable.

Je veux vous remercier, Claudie, Ginette, Indiana, Jean-Sébastien, Anick, Valérie, Justine, Karine, Philippe, Isabelle, Julie, Daniel, Stéphane, Sheila, Alena, Rosemonde, Natalie, Karina. J'en oublie peut-être, mais je veux souligner que vous faites du bel ouvrage et que sans vous, moi et bien d'autres ne serions rien. Ou en tout cas, bien démunis.

C'est grâce à vous tous que j'ai vu 51 pièces de théâtre et spectacles cette saison. Merci pour Napoléon voyage et pour Himmelweg, merci pour Sexe Mania et pour Sœurs, merci pour Auditions ou me, myself and I et pour Un tramway nommé désir, merci pour Le misanthrope et pou rEnnemi public, merci pour Le barbier de Séville et Collections Printemps/Été, merci pour J'accuse et pour Selfie. Il y en a d'autres que j'ai beaucoup aimés, mais ceux-là m'ont faire rire et réfléchir, m'ont amené ailleurs grâce à leur force, leur beauté et leur originalité, à cause du chemin qu'ils ont emprunté, à cause de l'effort qu'ils ont parfois demandé, un investissement qui s'est avéré extrêmement satisfaisant.

(Et si je ne parle jamais du Théâtre du Nouveau Monde, ou si peu, ce n'est pas que je ne les aime pas, bien au contraire! Mais j'ai des billets de saison depuis des temps immémoriaux et c'est la seule occasion où je vais au théâtre sans papier ni crayon à la main. Le TNM, c'est ma récréation.)

Le théâtre c'est de la littérature, c'est pareil. J'ai relu récemment Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier et suis plongée présentement dans Ce qu'il reste de moi de Monique Proulx. Le théâtre, comme la littérature, nous aide à vivre, à grandir, à devenir de meilleures personnes, à savoir aussi davantage ce que nous sommes à cause de ce miroir qui nous renvoie un fidèle reflet.

Je vis dans l'espoir de voir encore plein de théâtre et de lire encore des tonnes de livres. Je vous retrouverai à la fin août pour la nouvelle saison. Portez-vous bien, que cet été, ce miracle que l'on attend et qui, chaque fois, surprend, vous soit doux et tendre. Qu'il soit plein de fleurs et de gâteaux délectables mais également accompagné d'un peu d'ironie devant l'absurdité de notre univers plein de balivernes et de billevesées.

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