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Pulsar triple: un nouveau jouet relativiste

Grande fut la surprise de Jocelyn Bell et Antony Hewish lorsqu'ils enregistrèrent (en 1967) un signal très régulier, de période 1.3 seconde, en provenance du ciel. À tel point qu'ils furent quelques temps convaincus que son origine ne pouvait être naturelle, et qu'il devait être émis par une intelligence extraterrestre: d'où l'appellation initiale qu'ils lui donnèrent: LGM-‐1, pour little green man (petit homme vert).
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Grande

fut

la

surprise

de

Jocelyn

Bell

et

Antony

Hewish

lorsqu'ils

enregistrèrent

(en

1967)

un

signal

très

régulier,

de

période

1,3

seconde,

en

provenance

du

ciel.

À

tel

point

qu'ils

furent

quelques

temps

convaincus

que

son

origine

ne

pouvait

être

naturelle,

et

qu'il

devait

être

émis

par

une

intelligence

extraterrestre

:

d'où

l'appellation

initiale

qu'ils

lui

donnèrent

:

LGM‐1,

pour

little

green

man

(petit

homme

vert).

Baptisé

aujourd'hui

PSR

B1919+21,

il

est

répertorié

comme

un

pulsar,

et

les

astrophysiciens

ont

compris,

dans

ses

grandes

lignes,

la

nature

de

ces

objets:

ce

sont

des

étoiles

très

condensées,

d'un

type

particulier

(étoiles

à

neutrons)

qui

résultent

d'une

explosion

de

supernova.

En

rotation

très

rapide

sur

elles-‐mêmes,

elles

émettent

un

étroit

et

intense

faisceau

de

rayonnement.

Ce

dernier,

par

l'effet

de

la

rotation

du

pulsar,

balaye

périodiquement

notre

direction

(comme

le

faisceau

d'un

phare)

et

engendre

le

signal

périodique

détecté.

De

nombreux

pulsars

ont

été

découverts

depuis

et

leur

étude

constitue

une

branche

très

active

de

l'astrophysique.

Certains,

bien

qu'ils

aient

une

masse

élevée

supérieure

à

celle

du

soleil,

tournent

sur

eux-mêmes

très

rapidement,

de

l'ordre

du

millier

de

tours

par

seconde.

La

période

du

signal

reçu

avoisine

donc

la

milliseconde,

et

on

les

qualifie

de

pulsars-milliseconde.

Ces

objets

extrêmement

intéressants

sont

étudiés

avec

une

grande

attention.

Mais

il

y

a

encore

mieux.

Certains

pulsars

sont

eux-mêmes

en

orbite

autour

d'autres

astres

(comme

la

Terre

autour

du

Soleil).

Et

qui

plus

est,

ces

orbites

sont

extrêmement

resserrées

si

bien

que

les

intenses

interactions

gravitationnelles

entre

les

compagnons

jouent

un

rôle

très

important:

de

telles

configurations

permettent

de

tester

d'une

manière

remarquable

nos

théories

physiques,

en

particulier

la

théorie

de

la

relativité

générale

d'Einstein.

Le

plus

connu

de

ces

systèmes,

baptisé

PSR

B1913+16,

a

été

découvert

en

1974

(au

radiotélescope

d'Arecibo)

par

Joseph

Taylor

et

Russell

Hulse

qui

ont

reçu

pour

cela

le

prix

Nobel

de

physique

1993.

L'observation

en

continu

de

ses

caractéristiques

a

apporté

un

résultat

exceptionnel

:

la

première

confirmation

de

l'existence

d'ondes

gravitationnelles,

prévue

par

la

théorie

de

la

relativité

générale.

Des

dispositifs

très

sophistiqués

ont

été

construits

pour

tenter

de

détecter

directement

de

telles

ondes,

mais

sans

résultat

positif

jusqu'à

aujourd'hui.

C'est

dans

ce

contexte

que

s'inscrit

l'annonce

récente

de

la

découverte

de

PSR

J0337+1715

:

un

pulsar-milliseconde

dans

un

système

non

plus

double

mais

triple,

c'est‐à‐dire

mettant

en

jeu

deux

autres

étoiles,

du

type

naines

blanches.

(A

millisecond

pulsar

in

a

stellar

triple

system).

Les

observations

ont

déjà

permis

de

mesurer

la

période

de

révolution

du

pulsar

sur

lui‐

même

(2,73

millisecondes)

et

sa

masse

(1,4

fois

celle

du

soleil),

les

masses

des

deux

naines

blanches

en

orbites

et

d'autres

caractéristiques

du

système.

Ce

nouvel

objet

offre

un

potentiel

très

important

de

découvertes.

Il

constitue

un

outil

d'investigation

performant

pour

explorer

la

nature,

la

structure

et

la

composition

des

objets

mis

en

jeu

(pulsar

et

naines

blanches)

;

et

pour

analyser

la

dynamique

et

l'évolution

de

ce

système

de

trois

corps

en

forte

interaction.

Mais

surtout,

son

analyse

devrait

permettre

de

tester

des

aspects

nouveaux

de

la

gravitation

:

soit

confirmer

davantage,

et

de

manière

originale,

la

théorie

en

vigueur,

la

relativité

générale

d'Einstein

;

soit

au

contraire

déceler

des

écarts

à

ses

prédictions

qui

pourraient

favoriser

certaines

théories

concurrentes

(voir

Au-delà

de

l'espace

et

du

temps

:

La

nouvelle

physique,

Marc

Lachièze-‐Rey,

éd.

Le

Pommier

2008).

Un

nouveau

laboratoire

céleste

naturel

pour

la

physique

fondamentale

!

La

la

position

(coordonnées

:

ascension

droite

et

déclinaison)

du

pulsar

dans

le

ciel

(boite

au

centre,

détaillée

en

haut

à

gauche).

Le

schéma

en

haut

à

droite

présente

la

distribution

(en

longueurs

d'onde)

du rayonnement

reçu,

superposée

à

des

modèles

d'émission

pour

les

étoiles

compagnons

(WD,

pour

white

dwarf

:

naine

blanche).

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