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Quelques idées pour améliorer le sort des femmes (et des hommes)

Le sexisme avoué est désormais une source d'opprobre social. Malgré tout, la discrimination envers les femmes est une réalité encore très présente, que ce soit au Québec ou ailleurs dans le monde.
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Le principe de l'égalité entre les sexes est maintenant universellement reconnu. Les superstitions qui tenaient la femme pour une créature inférieure ont été complètement démolies dans le discours officiel. Le sexisme avoué est désormais une source d'opprobre social. Malgré tout, la discrimination envers les femmes est une réalité encore très présente, que ce soit au Québec ou ailleurs dans le monde.

Les avancées faites jusqu'à présent au nom de la condition féminine n'ont pas tout réglé. Par exemple, les femmes sont encore clairement sous-représentées dans les postes décisionnels. Seulement 33% des élus à l'Assemblée nationale du Québec sont des femmes ; elles ne sont que 25% à la Chambre des communes. Les femmes n'occupent qu'environ 20% des sièges dans les conseils d'administration des grandes entreprises québécoises, alors qu'au Canada, elles ne sont que 12%. Et que penser de cette statistique pour le moins effarante ? Selon des études officielles, une femme sur quatre subit un viol ou une agression sexuelle au cours de sa vie. Le corps des femmes est encore considéré comme un objet qu'on peut posséder.

Comment expliquer cet état de fait? La question de la condition féminine ne peut être considérée séparément d'autres enjeux systémiques, ayant trait au bien-être de la société en général. Les enjeux entourant l'égalité ont des ramifications très profondes, touchant jusqu'aux structures mêmes de la société. La discrimination envers les femmes est en partie le symptôme d'un ordre social désuet qui carbure à la compétition, au conflit et à la violence, en encourageant la poursuite d'intérêts personnels au détriment du bien commun. Il en résulte que l'injustice et l'insécurité, qui touchent particulièrement les femmes, sont banalisées ou vues comme une fatalité.

Faire de la place aux femmes dans le présent ordre des choses, bien que ce soit une avancée extrêmement importante, ne règle pas les causes systémiques de la discrimination. La discrimination n'est d'ailleurs pas que le lot des femmes. La discrimination sur une base raciale, ethnique ou autre peut aussi toucher les hommes. Sauf que les femmes discriminées sur une base raciale, ethnique ou autre le sont doublement, parce qu'elles sont femmes. Les hommes ont autant intérêt que les femmes à trouver des moyens pour enrayer la discrimination parce qu'eux aussi vivent dans une société où l'injustice et l'insécurité sont monnaie courante.

Les femmes et les hommes devront donc repenser ensemble l'ordre actuel des choses pour qu'il soit caractérisé par la justice et la prospérité collective, et non par la poursuite de l'intérêt personnel. Cette entreprise exige d'abord une transformation des attitudes, dans l'esprit et le cœur des gens, mais elle implique également un changement dans les structures économiques, sociales, culturelles et mentales, qui se répercutera sur nos lois, nos règlements et nos politiques publiques.

À la base, un meilleur bien-être collectif passera par une redéfinition du pouvoir, une composante fondamentale de la vie en société. Le pouvoir a rapport à la notion de capacité. Malheureusement, le pouvoir est généralement perçu comme la capacité de promouvoir ses intérêts personnels, d'être compétitif, de dominer les autres ou du moins, de les amener à agir selon sa vision des choses. C'est de cette façon qu'on pense le pouvoir physique, politique ou économique. Les abus de pouvoir ont historiquement eu des conséquences graves et néfastes pour les femmes et les autres groupes vulnérables de la société. C'est la raison pour laquelle de plus en plus d'intellectuels, de féministes et de membres de la société civile critiquent ces expressions coercitives du pouvoir qui nuisent au progrès et au développement de la société dans son ensemble.

L'heure n'est plus à la lutte entre les sexes, mais plutôt à la coopération et à la réciprocité entre les hommes et les femmes, qui peuvent utiliser leurs capacités à travailler ensemble de façon constructive et créative pour améliorer leur environnement. Le pouvoir peut aussi être compris comme la capacité de s'entraider pour défendre un objectif commun. L'objectif commun, dans ce cas-ci, est que les hommes et les femmes soient en mesure d'atteindre leur plein potentiel. Car les hommes ne pourront pleinement s'épanouir tant que les femmes seront empêchées de réellement mettre à profit leurs capacités, et ce, dans toutes les sphères de la société. Pour qu'un oiseau s'envole, ses deux ailes doivent être de force égale.

Au fond, l'égalité entre les femmes et les hommes, loin d'être simplement un but à atteindre, est une vérité fondamentale de la réalité humaine. Il faut maintenant trouver des moyens pour que cette réalité se manifeste dans tous les domaines d'activité.

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