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Sous-traitance: faites ce que je dis, pas ce que je fais!

Les citoyens ont tout à gagner à freiner le recours à la sous-traitance. Les municipalités l'ont bien compris, mais il semble que cette notion échappe toujours au gouvernement du Québec.
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On n'est jamais si bien servi que par soi-même. Cet adage est de plus en plus adopté par plusieurs municipalités du Québec. Soucieuses de bien dépenser les deniers publics, plusieurs villes ont fait le choix de confier à leur personnel la réalisation des travaux d'infrastructure plutôt que de les confier à une entreprise privée. En refusant ainsi de donner à des tiers leurs travaux en sous-traitance, les villes évitent de se rendre captives de leurs fournisseurs et attaquent le problème de la collusion et de la corruption à sa source même : en limitant le recours à la sous-traitance dans les travaux d'infrastructure.

Le gouvernement du Québec cautionne et reconnaît cette façon de faire. La semaine dernière, par voie de communiqué, le ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire et ministre de la Sécurité publique, M. Martin Coiteux, a annoncé que, dorénavant, le remboursement des salaires des employés municipaux sera admissible au Programme d'infrastructures Québec-municipalités (PIQM). Ainsi, dans le communiqué on peut lire : «"ce changement répond à l'une des recommandations formulées dans le rapport de la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction. Il s'agit donc d'un geste bénéfique non seulement pour les municipalités, mais aussi pour tous les citoyens du Québec", s'est réjoui, M. Coiteux».

Bien qu'il reconnaisse la légitimité de confier les travaux à l'interne pour réaliser des économies dans une administration publique comme les villes, le gouvernement libéral ne l'applique tout simplement pas à l'État québécois. Pourtant, la dépendance de l'État vis-à-vis ses fournisseurs entraîne différents problèmes qui se transforment en gaspillage de deniers publics, en échéanciers retardés, en projets annulés, en contrats dont la facture explose durant la réalisation, en frais juridiques pour régler des litiges entre le gouvernement et les sous-traitants, en frais administratifs pour gérer la sous-traitance dans les ministères et en surcoûts dans le cas de collusion entre firmes privées.

Les citoyens ont tout à gagner à freiner le recours à la sous-traitance, à compter sur l'expertise de leur personnel, et cela, les municipalités l'ont bien compris. Mais il semble que cette notion échappe encore et toujours au gouvernement du Québec.

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