Chaque jour, des bébés et de jeunes enfants sont maltraités au Québec. Cette situation est inacceptable. Nous devons agir. Nous ne pouvons plus fermer les yeux. Nous devons faire mieux.
Les chiffres sont alarmants. L'Observatoire des tout-petits a révélé qu'en 2015-2016, 7 700 signalements d'enfants de 5 ans ou moins ont été jugés fondés par les directeurs de la protection de la jeunesse (DPJ). Cela équivaut à environ 20 nouveaux cas d'abus ou de négligence par jour. Le taux de signalements jugés fondés a augmenté de 27 % depuis 2007-2008.
Au Canada, le coût annuel de la maltraitance est estimé à 15,7 milliards de dollars.
Un tout-petit maltraité peut en porter le poids toute sa vie. L'enfant maltraité peut même devenir maltraitant. La société encaisse le coup à son tour. Cet enjeu majeur a une incidence sociale et économique à long terme. Au Canada, le coût annuel de la maltraitance est estimé à 15,7 milliards de dollars.
Comment cela est-il possible, chez nous, au Québec ?
Plusieurs familles québécoises sont à risque de se retrouver dans ces statistiques. Ces pères et ces mères ne sont pas pour autant de mauvais parents. Beaucoup se retrouvent dans un contexte de survie, coincés dans un engrenage qui peut les mener à la maltraitance : conditions socio-économiques difficiles, stress lié au rôle parental et à la conciliation travail-famille, détresse psychologique.
Nous pouvons agir. Nous devons agir.
Il existe des solutions pour prévenir la maltraitance. Plusieurs mesures sociales se sont avérées efficaces ou prometteuses : aide financière aux familles défavorisées, politiques de conciliation travail-famille, accès à des professionnels formés qui soutiennent les parents dans leur rôle et à des services éducatifs à la petite enfance de qualité. Nous pouvons aussi favoriser l'accès à des logements et à des milieux de vie sains, sécuritaires et stimulants.
Nous interpellons les Québécois de tous les secteurs de la société - milieu communautaire, réseau de l'éducation, milieu des affaires, réseau de la santé et des services sociaux et décideurs - à se mobiliser.
Ensemble, prévenons la maltraitance. Agissons pour assurer le bien-être des tout-petits et permettre à chacun d'eux de rêver, de réaliser son plein potentiel et de dessiner le monde de demain.
Donnons à nos tout-petits le meilleur départ possible. Ils sont notre avenir à tous.
24 signataires du milieu des affaires, de la petite enfance, de l'éducation, de la santé ainsi que du monde communautaire et municipal :
Louis Senécal, Association québécoise des centres de la petite enfance
Jean-Pierre Hotte, Avenir d'enfants
Martin Damphousse, Carrefour action municipale et famille
Louise Chabot, Centrale des syndicats du Québec
Michel Leblanc, Chambre de commerce du Montréal métropolitain
Camil Picard, Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse
Dr Richard Massé, Directeur régional de santé publique
Pierre Fortin, économiste et auteur
Corinne Payne, Fédération des comités de parents du Québec
Valérie Grenon, Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (CSQ)
Gilles Julien, Fondation du Dr Julien
Jean-Marc Chouinard, Fondation Lucie et André Chagnon
Jean-Pierre Aubin, Fondation Marie-Vincent
Diane De Courcy, Groupe d'action sur la persévérance et la réussite scolaires au Québec
David-Martin Milot, Jeunes médecins pour la santé publique
Renée Ouimet, Mouvement Santé mentale Québec
Denis Leclerc, Ordre des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec
Dre Christine Grou, Ordre des psychologues du Québec
Martine Lévesque, Regroupement des offices d'habitation du Québec
Raymond Villeneuve, Réseau pour un Québec Famille
France Fradette, Réseau québécois de développement social
Tommy Kulczyk, Ville de Montréal
Ericka Duchesne, Ville de Montréal
Alexandre Taillefer, XPND Capital
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