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Le petit criminel au travail

Secret professionnel ou non, je peux vous confirmer sans grandes surprises que nous sommes envahis de petits criminels de tout genre. Si ce que je vous dis vous surprend, je m'en excuse, mais j'ai quand même beaucoup de difficulté à vous croire.
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Quel âge aviez-vous la première fois que vous avez entendu prononcer le mot Shylock? Mais surtout, dans quel contexte l'avez-vous entendu, par qui et pourquoi?

Moi, quoi qu'ayant entendu parler d'usuriers, de créanciers, de prêteur sur gages, et de bailleurs de fonds depuis ma tendre enfance, la première fois que j'ai entendu le terme Shylock, c'était en 1996 avec la Run de Shylock" de Roger Perreault dans ma série culte : Omerta, la loi du silence! Saison 1 et 2. La troisième est comme le volet final de Godfather, c'est-à-dire inutile et de trop...

Ainsi, en vieillissant, j'entendais ce terme à la télévision, dans les films, à la radio et aux nouvelles de 18h, j'habite quand même Montréal... Fait notable, j'ai entendu ce terme partout, sauf dans un milieu bien précis: celui du merveilleux monde du travail.

Conséquence d'une série de mauvais choix et de mauvaises décisions individuelles, ou bien dernière onde de choc de la dépression de 2008, le Shylocking est bien présent dans votre environnement de travail. Problème de jeux, de drogues, enlisement sous les dettes, anticipation hâtive d'un boni, divorce onéreux. Name it. Toutes les raisons sont « bonnes » pour faire affaire avec un Shylock.

Ainsi, connaissez-vous bien les gens avec qui vous travaillez? Vraiment? Ou bien connaissez-vous seulement la personnalité que Bob veut bien vous présenter? Ça prend de tout pour faire un monde, ce qui inclut les petits criminels et les petits voyous, et ils sont beaucoup plus nombreux que nous pouvons le croire...

Dernièrement, je faisais l'envoi d'un courriel à 20 candidats potentiels pour un poste donné. Parmi les exigences non négociables se trouvait la question des antécédents judiciaires. Avoir des antécédents ou non n'est pas gage d'exclusion. La problématique porte davantage sur la nature des accusations, encore plus ceux en lien direct avec l'emploi, et sur le signalement de ces antécédents durant le processus de recrutement.

Donc, sur les 20 candidats ciblés, 6 répondent, dont 3 ont un dossier criminel. Ce ne sont pas tous des compulsifs sanguinaires, délaissés et trahis par leur mère, j'en conviens, mais ce ne sont pas tous des enfants de chœur pour autant.

Certains me diront qu'ils se sont autopeinturés dans le coin du mur, et que c'est déjà ça de gagné puisque nous n'avons pas besoin de les identifier. Il ne suffit plus que de les écarter du processus de recrutement.

D'autres suggéreront plutôt de ne pas faire d'ostracisation, d'être inclusif et compréhensif, et que c'est déjà bien si ces candidats sont libres et confortables à l'idée de partager ce genre d'information. Ils sont sur la bonne voie. En effet, s'ils n'ont rien à cacher, ça ne doit pas être si grave que ça vous dites-vous!

C'est évidemment ce que nous nous disons tous lorsqu'un citoyen décapite à coups de hache son voisin, avant de ne se dénoncer lui-même repentant... s'il le dit et le reconnaît, ça ne doit pas être si grave que ça, non?

Trêve de plaisir, revenons à mes 3 petits criminels. Trois sur six, ou bien trois sur vingt, peu importe, ça me semble beaucoup. D'autant plus que ce genre de ratio se produit à répétition depuis plusieurs années. Ne pas embaucher ces petits criminels est une chose, mais ce que je trouve le plus intéressant est de constater que ces trois petits criminels, tout comme les trois précédents, sont présentement tous en emploi, parmi vous.

Je repose donc la question susmentionnée, connaissez-vous les gens avec qui vous travaillez présentement? Dans les moindres détails?

J'en conviens, le professionnel RH a un accès privilégié à certaines données sensibles, et parfois incriminantes, mais ce dernier est tenu au secret professionnel. Nous possédons de l'information touchant les employés avant l'embauche, pendant le cycle de vie de l'employé, et même après la fin d'emploi lorsque l'on nous contacte pour une prise de référence, par exemple.

Donc, secret professionnel ou non, je peux vous confirmer sans grandes surprises que nous sommes envahis de petits criminels de tout genre. Si ce que je vous dis vous surprend, je m'en excuse, mais j'ai quand même beaucoup de difficulté à vous croire.

Que celui qui n'a jamais pêché lance la première pierre!

Chose certaine, je suis probablement très loin derrière dans cette file.

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Mai 2017

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