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Un étudiant inspire un projet de loi pour contrer les commotions cérébrales

Le projet de loi 496 prévoit le retrait immédiat de l'élève qui a subi ou pourrait avoir subi une commotion au cours d'une activité sportive scolaire. Il prévoit aussi un protocole de retour au jeu avec l'autorisation d'un professionnel de la santé. Le projet de loi prévoit aussi l'éducation et la sensibilisation des joueurs, parents, bénévoles, entraîneurs et éducateurs sur les moyens de reconnaître les symptômes d'une commotion cérébrale, ses conséquences potentiellement dévastatrices et sa gestion.
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Ce texte est cosigné par: Kathleen Weil, députée de Notre-Dame-de-Grâce; Anthony Calvillo, quart-arrière des Alouettes de Montréal; Docteur J. Scott Delaney, professeur associé et directeur de recherche au Centre universitaire de Santé McGill, médecin d'équipe pour les Alouettes de Montréal, l'Impact de Montréal, les équipes de football et de soccer de l'Université McGill et pour le Cirque du Soleil; Docteur Vincent J. Lacroix, directeur du programme de médecine sportive, université McGill, médecin-chef des Canadiens de Montréal et des Alouettes de Montréal; Matthew Schryver, étudiant.

Parfois, il ne suffit que d'un événement pour mettre en lumière un problème malheureusement trop répandu et qui menace la santé de nos jeunes. Matthew Schryver, alors qu'il était un adolescent âgé de 14 ans, a subi une commotion cérébrale durant un match de rugby.

Matthew a été retiré du jeu pour le reste de son année scolaire. Par la suite, il s'est questionné sur le nombre de jeunes athlètes qui subissent des blessures similaires et sur les conséquences à long terme d'une commotion cérébrale.

Les statistiques sont percutantes. Les chercheurs estiment qu'au Canada, il survient entre 200 000 et 300 000 commotions cérébrales annuellement. Dans le sport, ce serait près de 90% des commotions qui ne seraient pas diagnostiquées, souvent parce que les athlètes et les parents n'en connaissent pas les signes et les symptômes.

Bien qu'il existe une prise de conscience croissante quant aux risques de commotions cérébrales dans les sports de contact tels que le hockey et le football, particulièrement au sein des équipes d'élite adultes, des milliers de cas de commotions surviennent aussi dans d'autres sports - comme le soccer, la gymnastique, le cheerleading, la lutte, etc. - touchant beaucoup plus de jeunes que d'adultes.

Au-delà de ces statistiques surprenantes, les médecins affirment que les adolescents mettent plus de temps à se remettre d'une commotion que les adultes et que les traumatismes crâniens chez les jeunes doivent être gérés avec une plus grande précaution. Si un athlète retourne au jeu sans être complètement guéri, selon les experts, ses risques de subir une deuxième commotion sont plus élevés. Il s'agit d'informations qui devraient être connues des athlètes, parents, enseignants et entraîneurs de nos équipes sportives scolaires.

Les recherches effectuées par Matthew l'ont convaincu qu'il était temps de poser des gestes, car au Canada, il n'existe à ce jour aucune loi pour protéger les jeunes athlètes des effets potentiellement débilitants des commotions cérébrales.

Avec l'appui de son médecin traitant et expert en matière de commotions, Dr J. Scott Delaney, ainsi que d'autres spécialistes dans le domaine, Matthew a contacté Kathleen Weil, députée de Notre-Dame-de-Grâce et porte-parole de l'opposition officielle en matière d'Emploi et d'Économie sociale. Madame Weil, mère de quatre enfants qui ont tous été actifs au sein de programmes sportifs scolaires, a reconnu immédiatement l'importance du sujet et a présenté le projet de loi 496 à l'Assemblée nationale, Loi visant à prévenir et à réduire les conséquences d'un traumatisme crânien ou d'une commotion cérébrale chez un élève pratiquant une activité sportive scolaire.

Le projet de loi 496 prévoit le retrait immédiat de l'élève qui a subi ou pourrait avoir subi une commotion au cours d'une activité sportive scolaire. Il prévoit aussi un protocole de retour au jeu avec l'autorisation d'un professionnel de la santé. Le projet de loi prévoit aussi l'éducation et la sensibilisation des joueurs, parents, bénévoles, entraîneurs et éducateurs sur les moyens de reconnaître les symptômes d'une commotion cérébrale, ses conséquences potentiellement dévastatrices et sa gestion.

En tant que médecins, athlètes professionnels et personnes intéressées par la question des commotions cérébrales liées au sport, nous applaudissons le projet de loi 496 et demandons son adoption par l'Assemblée nationale. Nous avons vu et, pour certains d'entre nous, avons subi les effets néfastes des commotions cérébrales liées au sport. Nous savons que la grande majorité des parents et entraîneurs actifs au sein de programmes sportifs pour adolescents souhaite que les jeunes puissent pratiquer leur sport en toute sécurité. Toutefois, nous savons que des pressions peuvent mener à ignorer les blessures reliées aux sports, tout particulièrement lorsqu'il s'agit de traumatismes crâniens qui ne présentent pas toujours de symptômes visibles, qu'un joueur soit sur le terrain ou sur le banc.

Nous espérons sincèrement que le dépôt de ce projet de loi envoie également un message aux jeunes athlètes. Ces derniers doivent faire preuve de vigilance tant envers eux-mêmes qu'envers leurs coéquipiers et ils doivent accepter le fait que de manquer quelques parties est un bien petit prix à payer pour guérir et bénéficier d'une bonne santé à long terme. Il faut prendre les traumatismes crâniens au sérieux.

Pour un jeune, un coup à la tête à la suite d'une mise en échec, d'un plaqué, d'une chute sur le terrain ou dans un gymnase peut changer le cours de sa vie. Le cerveau se développe et grandit rapidement à l'adolescence, et sans traitement approprié, les effets peuvent s'avérer permanents. Pour le bien de nos jeunes et de leurs familles, nous demandons à tous les membres de l'Assemblée nationale d'appuyer le projet de loi 496, et à tous les citoyens préoccupés par nos jeunes athlètes, à exhorter leurs élus de lui donner leur appui. Grâce à votre soutien, ce qui a débuté par une blessure « de routine » dans le sport étudiant pourrait dorénavant protéger des milliers de jeunes vies québécoises.

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