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Quelle hargne envers Bianca Longpré!

Madame Longpré a osé émettre un jugement, en fonction de ses valeurs, et dire qu'il est souhaitable que les enfants aient, eux aussi, une pause dans leurs petites vies bien rangées. Qu'ils bénéficient à leur tour de ces longues journées de.
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Je lisais mardi le dernier billet de Bianca Longpré publié sur son blogue au Huffington Post et je voyais qu'il recueillait une foule de commentaires... pour le moins polarisés. Ce n'est pas la première fois que cette blogueuse soulève la controverse; je me souviens de son billet T'as pas d'enfant, tu m'en dois une!... Quel tollé ça avait fait! Je me disais : «Wow, elle est faite forte cette fille... subir tout cet opprobre, ce déferlement de haine... moi, je me cacherais sous ma couette pendant des jours et des jours».

Hier encore, je la lis et je suis frappée, pour ne pas dire estomaquée par le manque de politesse des gens qui ressentent le besoin de commenter son petit texte. J'ai donc envie de faire cette petite mise au point; Madame Longpré est:

  1. Un être humain;
  2. Une inconnue, donc, pas quelqu'un avec qui on a gardé les cochons, comme le dit si bien le chic proverbe québécois;
  3. Une blogueuse, donc, pas une journaliste soumise à la rigueur et la recherche de faits véridiques;
  4. Probablement une personne bien intentionnée, mais qui dit les choses de façon punchée.

Dans ce texte d'opinion, Madame Longpré ose dire qu'il serait préférable que les parents consacrent du temps à leurs enfants l'été plutôt que de continuer à bénéficier des différents modes de garde qui pullulent de nos jours. Elle n'est certainement pas la première à constater que l'arrivée des services de garde à bas prix a changé la donne pour de nombreuses familles; que malheureusement certains parents se sentent, du coup, libérés de leurs responsabilités et continuent d'y envoyer les enfants même lorsqu'ils ne sont pas au travail.

Madame Longpré a osé émettre un jugement, en fonction de ses valeurs, et dire qu'il est souhaitable que les enfants aient, eux aussi, une pause dans leurs petites vies bien rangées. Qu'ils bénéficient à leur tour de ces longues journées de farniente. Plusieurs lecteurs l'auraient lapidée pour avoir affirmé que certains comportements valent mieux que d'autres, que certains choix sont plus méritoires. Elle a pourtant pris la peine d'exempter de sa critique ceux qui n'avaient pas le loisir d'effectuer de tels choix. Mais qu'à cela ne tienne, des internautes l'ont interpelé cavalièrement, en la tutoyant rudement : «Pour qui tu te prends...etc, etc».

Car de nos jours, il n'y a plus de hiérarchie de valeurs, plus de bien et de mal; juste des choix individuels basés sur le bon vouloir et le jugement de chacun. Exit les moralisateurs, chacun agit pour le mieux, son mieux. Il n'y a plus de collectif, juste des particularismes, des différences, des nuances et en bout de ligne on pourrait simplifier et appeler ça de l'individualisme : «T'es qui pour me dire quoi faire, à moi!?»

Ce que je constate à la lecture de ces commentaires:

  1. Bien des gens sont enragés. Dès qu'on touche à leur sacro-sainte liberté de faire ce qu'ils veulent, quand ils le veulent et comment ils le veulent...Watch out. Effet boomerang de la longue domination du Clergé catholique sur le peuple québécois? Faudrait se faire une psychanalyse collective, m'est avis!
  2. Bien des gens sont impolis. Ça fait saigner les yeux quand on lit leurs quelques petites phrases acerbes. Ça nuit au vivre ensemble. Ça me désespère de mes concitoyens.
  3. Bien des gens ne connaissent pas leur français (et ne semblent pas trop s'en formaliser!)
  4. Bien des gens ne savent pas argumenter sur le fond, mais sont prompts à attaquer personnellement l'auteur. Honnêtement, c'est cheap, ça n'amène rien de constructif... et encore une fois, ça me désespère de mes concitoyens.

J'ai envie de dire à ces lecteurs outrés, frustrés et hargneux...Chill out... C'est l'été. Il fait beau. De grâce, parlons-nous cordialement, à l'oral comme à l'écrit, la vie n'en sera que plus belle.

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Mai 2017

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