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Punir nos enfants sur les réseaux sociaux

Il y a des moyens beaucoup plus efficaces et constructifs que d'user d'humiliation publique pour restreindre des comportements inacceptables.
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La semaine dernière, je suis tombée sur une photo publiée dans plusieurs médias anglophones et francophones. Sur cette photo, on voit un jeune garçon qui pose à côté de son père tous deux tenant une affiche géante sur laquelle étaient inscrites toutes les conséquences auxquelles le jeune devait faire face parce que celui-ci avait intimidé un autre enfant de son école. On y lit :

Mon nom est [Censuré]. Je suis coupable d'être une brute à l'école de [Censuré]. Ma punition est la suivante:

1- 50 push-ups sur mes poings

2- 10 push-ups inclinés

3- courir un mile (1.6 km)

(Le tout à 4h30 du matin)

4- Je vais également m'occuper de l'entretien paysager des deux maisons de mon père ET

5- Je vais m'excuser au garçon que j'ai intimidé devant toute la classe aujourd'hui, le 18 mars 2015.

Bien que les conséquences ne soient pas vraiment liées au geste reproché (sauf pour la 5e), ce n'est pas ce qui m'a outrée. Ce qui m'a franchement ébranlée, c'est que ce papa a publié cette photo sur les réseaux sociaux et que la grande majorité des commentaires appuie le père.

Une minute pour publier, une vie entière à en subir les conséquences!

  • Combien de fois disons-nous à nos enfants de ne pas publier n'importe quoi sur les réseaux sociaux parce que ça va les hanter toute leur vie?
  • Quelle est la valeur éducative d'une humiliation mondiale (oui, oui! cette photo a fait le tour du monde!) pour cet enfant?
  • La publication et les conséquences de celle-ci sont-elles proportionnelles au geste posé?
  • Quelles conséquences cette publication aura-t-elle sur le lien de confiance entre le père et le fils?
  • Lorsque cet enfant vivra à son tour des difficultés, vers qui se tournera-t-il?

Et à plus long terme...

  • Quel impact cette publication aura-t-elle sur ses relations amicales? Sa vie amoureuse? Sur un futur employeur? Sur ses futurs enfants?
  • Sera-t-il, à son tour, victime de moquerie pour plusieurs années à venir?
  • Est-ce réellement le juste prix à payer pour avoir intimidé un camarade d'école?

Il y a des moyens beaucoup plus efficaces et constructifs que d'user d'humiliation publique pour restreindre des comportements inacceptables.

  1. Soyez présent et faites de la prévention en vous intéressant à eux, à leurs défis, à leurs journées et à leurs relations;
  2. Évitez de tomber dans le jugement et l'agressivité lorsque vos enfants vous confient des mauvais coups.
  3. Restez ouvert et questionnez-les sur les conséquences que ces gestes ont sur eux et sur ceux qui les entourent;
  4. Favorisez la réparation plutôt que la punition;
  5. Préservez leur confiance en eux en évitant de les reprendre, les gronder et de les punir devant ses amis, la fratrie, la famille ou en public.

Lorsque mes enfants étaient petits, je leur ai promis que JAMAIS je n'userais de châtiment corporel pour les éduquer.

Aujourd'hui, je leur promets de ne JAMAIS utiliser les réseaux sociaux pour les punir.

Et vous? Vous embarquez? Alors, partagez!

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