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Les États musulmans défendent les droits de la femme et la santé reproductive à l'ONU

Les pays islamiques se sont engagés à améliorer la santé des femmes -- un élément clé étant la santé sexuelle et reproductive des adolescentes et des jeunes femmes -- lors d'une réunion au siège des Nations Unies le 26 septembre 2015.
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NEW YORK -- Les pays islamiques se sont engagés à améliorer la santé des femmes -- un élément clé étant la santé sexuelle et reproductive des adolescentes et des jeunes femmes -- lors d'une réunion au siège des Nations Unies le 26 septembre 2015.

Avant le rendez-vous annuel de l'Assemblée générale, ces Etats ont promis de respecter la Stratégie mondiale pour la santé des femmes, des enfants et des adolescents. Cette feuille de route aspire à mettre fin aux décès évitables de mères, d'enfants et d'adolescents d'ici 2030. Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a lancé cette initiative lors du sommet sur les objectifs du développement durable en 2010. La Banque islamique de développement est l'un des bailleurs de fonds de ce projet.

«Cela envoie le très fort message que les pays du Moyen-Orient discutent parmi leurs pairs [ce sujet] et apprennent des uns et des autres», a déclaré Nana Kuo, Gestionnaire de l'initiative Chaque femme, chaque enfant de l'ONU, au cours d'un entretien organisé par la Fondation des Nations Unies le 27 septembre 2015.

A titre d'exemple, la République islamique d'Afghanistan prévoit d'augmenter l'utilisation de la contraception de 15% à 60% dans le cadre de ses dépenses publiques de santé d'ici 2020. Les experts en santé publique et en développement ont constaté que la prise en charge des femmes et des enfants constitue la pierre angulaire de la santé publique et d'une société saine.

Néanmoins, cela représente un défi pour la plupart des sociétés musulmanes car l'éducation sexuelle des adolescents non mariés, en particulier des jeunes femmes, demeure tabou. Les lois religieuses, à savoir la législation islamique, entravent la santé sexuelle et reproductive des filles et des femmes.

Le Yémen, par exemple, a le taux le plus élevé de décès maternels au Moyen-Orient, selon les statistiques de son Conseil national de la population. Plus de deux tiers des femmes yéménites accouchent sans un médecin. Seul un quart des femmes donnent vie à leur enfant dans un hôpital ou une clinique, les exposant ainsi à de graves risques.

Pourtant, avec une croissance rapide de la population, les États arabes sont plus conscients de l'importance d'une éducation sexuelle appropriée et d'une politique de planification familiale. Le Pakistan, à travers son association à but non lucratif, la Fondation Aman, a dépensé 5 millions de dollars en 2012 afin de renforcer les programmes de planification familiale à Karachi, par exemple.

Améliorer la santé reproductive et sexuelle des filles et des femmes est une question cruciale dans une région -- le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord -- où près d'une personne sur trois est âgée de 15 à 29 ans.Cela représente plus de 100 millions de personnes, selon une étude de la Brookings Institution en 2015. Ce chiffre constitue la plus forte proportion de jeunes adultes dans l'histoire de la région.

Nina Schwalbe, Conseillère en santé à l'UNICEF, explique qu'il n'y a pas de résistance particulière aux programmes de santé reproductive et de planification familiale dans les pays conservateurs, à savoir le monde arabe et l'Afrique. «Le type de médecine que nous offrons n'est pas sorcier: il s'agit de former les personnes au sein des communautés afin de répondre aux besoins des résidents de ces communautés. C'est une stratégie qui fonctionne», a-t-elle dit lors d'une réunion de la Fondation des Nations unies le 27 septembre 2015.

L'important est que les personnes qui appartiennent à cette communauté fournissent des soins de santé reproductive -- et non pas des professionnels de santé externes -- ce qui serait un obstacle considérable.

«Les Emirats Arabes Unis ont été un excellent partenaire quant au travail que je fournis sur la santé des femmes et des enfants car le pays a des femmes fortes et vocales», a dit la princesse Sarah Zeid de Jordanie, une défenseure de la santé, lors d'un rassemblement à New York le 27 septembre 2015. "Il s'agit d'une question de leadership» a-t-elle ajouté.

Peu importe les efforts que les pays islamiques ont fournis, il en reste que la planification familiale et la contraception sont toujours taboues en raison de pratiques religieuses profondément enracinées. Les organisations islamiques radicales résistent encore l'éducation sexuelle. Un rapport publié par des étudiantes saoudiennes de l'Université du Roi Saoud en Arabie Saoudite en 2010 souligne l'importance de l'éducation sexuelle dans les écoles saoudiennes. Pourtant aujourd'hui, aucune école dans le pays n'offre ce programme.

Kamilia Lahrichi est une correspondante étrangère basée en Argentine qui couvre les affaires internationales en anglais, français, espagnol et arabe. Elle est récipiendaire de la bourse de presse de la Fondation des Nations unies à New York.

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