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Les Français de Buenos Aires soutiennent Charlie Hebdo et la liberté de la presse

La presse est en deuil dans le monde. À Buenos Aires, près de 100 Français et Argentins ont exprimé leur soutien au magazine satirique Charlie Hebdo en face de l'ambassade de France.
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BUENOS AIRES - La presse est en deuil dans le monde. À Buenos Aires, près de 100 Français et Argentins ont exprimé leur soutien au magazine satirique Charlie Hebdo en face de l'ambassade de France, suite à la mort de 12 personnes à Paris dans la matinée du 7 janvier 2015, lors de l'attentat le plus meurtrier en France depuis les années 1960.

Deux hommes cagoulés et vêtus de noir auraient perpétré cette attaque au siège de la rédaction du journal. Celle-ci a causé la mort des dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski, Tignous, Honoré, Elsa Cayat, Mustapha Ourad et Bernard Maris. Un agent d'entretien de l'immeuble, un invité de la rédaction et deux policiers ont également péri. Le président français François Hollande a décrété le 8 janvier journée de deuil national.

« C'est un acte contre chacun d'entre nous, contre l'ironie, contre l'irrévérence, » a souligné Jean-Michel Casa, Ambassadeur de France en Argentine, venu saluer Français et Argentins à la porte de l'ambassade. « Il n'y a pas de limite à la liberté de la presse. L'on peut ne pas être d'accord avec la publication des caricatures de Mahomet de Charlie Hebdo, mais même si l'on n'est pas d'accord, c'est leur droit parfaitement légitime de s'exprimer à travers des caricatures, parfois à travers la provocation, » a-t-il ajouté.

Des Francaises expatriées et une étudiante en Argentine soutiennent Charlie Hebdo et la liberté de la pressse

Les Français de Buenos Aires soutiennent Charlie Hebdo

Charlie Hebdo a reçu plusieurs menaces de mort de la part de fondamentalistes musulmans suite à la publication de caricatures controversées du prophète Mahomet en septembre 2012. Manifestations et violences se sont multipliées dans le monde musulman indigné, car représenter visuellement le prophète est un blasphème en Islam. Il s'agit ainsi, pour les musulmans, de conjurer le culte des idoles.

« Il y a des groupes au sein de la société qui sont plus sensibles que d'autres et il faudrait peut-être s'en rendre compte afin de ne pas les heurter. Ces gens ne sont pas comme nous et ils ont un autre type d'humour, » a estimé un couple d'Argentins qui travaille en Suisse. Les caricatures de Charlie Hebdo avaient, en effet, été diversement appréciées par les responsables politiques. Daniel Cohn-Bendit avait traité les journalistes de la rédaction de «cons» et «masos».

Pourtant, la majorité des Français soutiennent le droit de s'exprimer en toute liberté. « Je suis là parce que je trouve que la liberté de la presse est l'une des valeurs les plus chères à la République française de même que la satire, » a expliqué Clara, entrepreneur à Buenos Aires. « En vivant à l'étranger, on se rend compte de ce qui nous caractérise : cet esprit humoristique, cette façon de se moquer de tout et de tout le monde, parfois pour avancer des idées, pour combattre, mais aussi tout simplement pour rire, c'est très français. C'est donc un symbole fort qui a été attaqué, » a-t-elle souligné.

Alors que les caméras de télévision argentines se sont regroupées en face de l'ambassade, Français et Argentins tenaient des feuilles de papier sur lesquelles était écrit « Nous sommes Charlie à Buenos Aires. »

« Ça paraissait vraiment très important de venir ici aujourd'hui pour exprimer ma solidarité avec Charlie Hebdo et surtout avec les familles [des victimes], les personnes endeuillées et la France, » a dit Mélanie, étudiante en master 1 de psychologie de la faculté de Lyon. «Ça me touche particulièrement, car ce sont des personnes qui sont mortes pour avoir exercé leur droit, » a-t-elle ajouté. « Je ressens beaucoup de tristesse et j'ai été vraiment choqué par les images que j'ai pu voir, » a expliqué Victor, ingénieur en Argentine depuis quatre ans.

Quelques Argentins sont également venus soutenir ce symbole fort de la démocratie. « Je suis un citoyen argentin et je ne suis pas d'accord avec la violence, » a insisté Humberto, journaliste au sein du quotidien argentin La Prensa. « J'aime la France et je rejette cet acte d'impunité. »

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