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Le plan de madame Marois divise les Québécois. Les Québécois méritent mieux; nous sommes un peuple ouvert et optimiste. Il faut défendre les libertés de tous et non pas les restreindre. Le Québec qui me rend fier est ouvert sur le monde et est plus fort de sa diversité. Ne nous laissons pas entraîner sur le chemin de la division et de la peur.
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Je me suis engagé dans la vie publique en partie parce que je crois que nous pouvons faire de la politique autrement. Une politique moins envieuse, plus transparente, où la candeur est certes risquée, mais nécessaire.

Le débat que nous entamons au sujet du projet de la charte des valeurs québécoises porte sur des questions émotives. Il est impératif que nous soyons respectueux des opinions qui divergent des nôtres et que nous évitions de créer des divisions profondes au sein de la population. Ultimement, j'ai confiance en le jugement des Québécois. Toute société libérale vit des tensions, mais je sais que nous allons pouvoir gérer nos différends.

Cet été, j'ai rencontré la première ministre Marois et nous avons discuté du projet de charte de son gouvernement. Je lui ai indiqué que celui-ci m'apparaît aller à l'encontre de ce qu'est et ce qui anime le Québec. À mon avis, cette charte s'attaquerait à ce qui nous est le plus cher, c'est-à-dire notre droit et notre liberté en tant qu'individu de choisir et d'exprimer nos croyances dans le respect des lois et des normes démocratiques universellement reconnues. Certes, notre État et ses institutions doivent être neutres et laïcs, mais en vertu de quelle logique pouvons-nous restreindre la liberté d'expression et de croyance religieuse de certains Québécois parce qu'elles ne sont pas partagées par une majorité d'entre nous? Il ne faut pas diviser les Québécois sur un problème qui n'existe pas. Il ne faut pas créer deux catégories de citoyens - ceux qui ont des croyances religieuses et ceux qui n'en ont pas, sous le faux prétexte de rendre laïc un État qui l'est déjà.

Ces droits et libertés universels sont enchâssés dans la Constitution parce que nous avons cru qu'ils étaient au cœur de notre engagement envers la démocratie libérale et l'état de droit. Nous les avons inscrits dans nos chartes canadienne et québécoise parce que nous avons voulu les placer au-dessus des sautes humeurs du moment et des sondages du jour. Les Québécois et tous les autres Canadiens ont bâti une société qui fait l'envie du monde pour la manière dont elle a réussi à faire de la diversité un atout incommensurable.

Il ne faut pas disqualifier certains Québécois pour l'obtention d'emplois au sein du gouvernement et des institutions publiques sous le faux prétexte qu'ils posent une menace à la laïcité de l'État. L'homme de confession sikhe ou juive, la femme musulmane ou celle qui souhaite porter un pendentif avec un crucifix plus gros que ce que le Parti Québécois juge acceptable ne doivent pas avoir à choisir entre leur identité québécoise et leur religion. Cela n'enlève rien à notre fierté en tant que Québécois francophones de vivre et de s'épanouir en français et de vouloir transmettre à nos enfants cette extraordinaire richesse que sont notre langue et notre culture. René Lévesque a prédit qu'on nous jugerait en fonction de la manière dont nous traitons les minorités. Malheureusement Mme Marois ne semble pas avoir écouté.

Le plan de madame Marois divise les Québécois. Les Québécois méritent mieux; nous sommes un peuple ouvert et optimiste. Il faut défendre les libertés de tous et non pas les restreindre. Le Québec qui me rend fier est ouvert sur le monde et est plus fort de sa diversité. Ne nous laissons pas entraîner sur le chemin de la division et de la peur.

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Justin Trudeau au fil des années

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