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Le grand mensonge de la social-démocratie ou comment l'État aide les pauvres... à rester pauvres!

Et dire que certains osent laisser entendre que les Québécois travaillent moins que les autres parce qu'ils sont paresseux... Ne serait-ce pas plutôt à cause de nos mesures fiscales dignes de l'émission?
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Si j'occupe aujourd'hui un emploi qui me permet de vivre confortablement, j'ai longtemps travaillé au salaire minimum, à «tirer le diable par la queue». Devant mon acharnement à vouloir travailler plus, j'étais étonnée de constater la réaction de mes collègues, qui se succédaient à me tenir le même discours : «Tu n'as rien compris, toi! Tout ce que tu vas aller chercher de plus, le gouvernement va venir te le chercher en impôts!»

- «Impossible, que je me disais. Si je gagne plus, il va m'en rester plus!»

En êtes-vous sûr?

Vous vous rappelez peut-être de mon dernier article où j'ai référé à l'ensemble des mesures fiscales (crédit de taxes, RRQ, A.E., RQAP, impôt sur le revenu, assurance médicaments, contribution santé, crédits d'impôt remboursables ou non, soutien aux enfants, prime au travail, crédit d'impôt-solidarité,) qui sont calculées indépendamment les unes des autres, selon des paramètres différents.

Vous y comprenez quelque chose, vous? Rassurez-vous, à moins d'être fiscaliste, bien peu de gens s'y retrouvent.

Ou peut-être devrions-nous justement nous en inquiéter... Comment se fait-il qu'un travailleur normalement intelligent n'arrive pas à s'y retrouver?

Créer la confusion, n'est-ce pas là la méthode classique utilisée par les fraudeurs pour amener des gens intelligents à prendre (de leur plein gré) des décisions allant grossièrement à l'encontre de leur intérêt?

Hum... Encore une fois, rien de tel que de prendre un exemple pour faciliter la compréhension.

Examinons la situation d'un couple avec trois enfants. Comme on sait que le Québec vit, de longue date, un problème de dénatalité, on est en droit de s'attendre qu'il traite les couples qui ont encore le courage de faire trois enfants avec le plus grand des égards, et qu'il aide ceux-ci à se sortir de la pauvreté.

Or, qu'en est-il?

Si l'un des deux conjoints reste à la maison, le couple voit ses revenus supplémentaires fondre à plus de 50% dès qu'il dépasse les 27 000$ (en tenant compte de la totalité des mesures fiscales et non seulement du taux marginal d'imposition). Ils perdront aux mains du fisc plus de 95% de leurs revenus entre 35 000$ et 43 000$, dont plus de 100% de leurs revenus entre 40 000$ et 42 000$.

Concrètement, ça veut dire que pour cette famille, si le conjoint qui travaille a gagné 36 000$, puis a arrêté de travailler pour le reste de l'année 2013, elle aura 32$ de plus dans ses poches que s'il avait continué de travailler jusqu'à gagner 44 000$.

Eh oui! Sur les 8 000$ supplémentaires que ce père (ou cette mère) de famille a gagnés à la sueur de son front, le fisc en confisque... 8 032$!!! Vous en doutez? Vérifiez par vous-mêmes, je vous en prie!

Je ne sais pas pour vous, mais à 40 000$ pour cinq personnes, je ne considère pas que cette famille soit particulièrement riche...

Mais encore une fois, ils tombent dans une faille, croyez-vous?

Alors examinons la situation, pour la même famille, si les deux conjoints travaillent et ont des frais de garde annuels de 7 000$, et nous rencontrerons ce même genre d'aberration entre 38 000$ et 43 000$ de revenu familial.

Parenthèse : Si après consultation des courbes et tableaux de Laferrière vous réalisez que vous faites partie de ces gens qui voient Revenu Québec et Canda saisir une partie de leur revenu à 50% et plus, sachez que vous pouvez contourner ce problème avec des cotisations REER pour faire baisser votre revenu imposable. Il est trop tard pour cotiser pour l'année 2013, mais il est impérativement dans votre intérêt de contacter un conseiller en placement au plus vite pour établir votre stratégie financière, et éviter de tomber dans le même piège pour 2014.

- «Oui, mais l'histoire des impôts, c'est un argument électoraliste, étant donné que 40% des contribuables québécois ne paient pas d'impôts.»

Ouf! Et ils ont le don de vous présenter cet argument pour démontrer à quel point la social-démocratie est efficace, et que vous ne pourriez tellement pas survivre sans ce bon gouvernement. Et comme vous les croyez, vous continuez de voter pour eux...

Mais en réalité, vous savez pourquoi 40% des Québécois ne paient pas d'impôts? La réponse est bien simple : ils sont trop pauvres!

Et pourquoi croyez-vous que 40% des Québécois sont trop pauvres pour payer de l'impôt? Si la réponse ne vous vient pas spontanément, relisez le début de cet article et voyez ce qui vous arrive lorsque vous tentez de vous en sortir...

Et dire que certains osent laisser entendre que les Québécois travaillent moins que les autres parce qu'ils sont paresseux... Ne serait-ce pas plutôt à cause de nos mesures fiscales dignes de l'émission Désordre extrême?

L'être humain réagit aux incitatifs, c'est une vérité universelle. Les mêmes mesures qui font en sorte de rendre la pauvreté confortable font en sorte qu'il deviendra tellement difficile de s'en sortir.

Partout dans les pays industrialisés, il est normal d'être pauvre quand on est jeune, et de s'enrichir par la suite, puis d'accumuler un patrimoine au fil des années. C'est ce qu'on appelle la mobilité sociale.

Mais au Québec, 40% des gens sont pauvres et ils restent pauvres. Alors, dites-moi, préféreriez-vous un gouvernement qui rende votre pauvreté confortable, ou qui vous laisse une plus grande part de vos revenus, vous permettant de gravir les échelons?

- «C'est scandaleux! Le système exploite les pauvres, il faut augmenter les impôts des riches!»

Bon... J'ai déjà largement dépassé les 800 mots réglementaires, alors je vous propose de vous abonner à mes mises à jour pour ne pas manquer mon prochain article de la série des grands mensonges.

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