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Le Bloc Québécois est nécessaire

Pratiquement depuis sa création, il se trouve des pourfendeurs qui remettent constamment en question la pertinence du Bloc québécois à la Chambre des communes. À priori, ces opposants à l'existence du Bloc semblent se situer dans deux clans bien définis qui n'ont pas tant de choses en commun.
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Pratiquement depuis sa création, il se trouve des pourfendeurs qui remettent constamment en question la pertinence du Bloc québécois à la Chambre des communes. À priori, ces opposants à l'existence du Bloc semblent se situer dans deux clans bien définis qui n'ont pas tant de choses en commun.

D'abord, il y a ces fédéralistes pour qui le Bloc québécois joue un peu le rôle de la mouche du cocher, de l'empêcheur de tourner en rond. Libéraux, conservateurs et néodémocrates ont salivé pendant des années à l'idée de pouvoir étendre leur pouvoir tentaculaire sur le Québec, à l'idée de bâillonner définitivement ces maudits séparatistes qui sont si dérangeants à la Chambre des communes. Pour eux, c'est Noël chaque fois qu'un ténor souverainiste sort pour remettre en question la pertinence de la formation souverainiste.

De l'autre côté, il y a ces indépendantistes qui disent avoir déjà cru au Bloc, mais qui semblent un peu plus tièdes devant ce parti. Il semble d'emblée pertinent de se poser certaines questions devant ce type de pensée. En quoi la situation fédérale a-t-elle changé de la création du Bloc Québécois à aujourd'hui qui rendrait ce parti dorénavant moins pertinent ? L'indépendance est-elle faite ? Non. Elle reste à faire. Y a-t-il eu des avancées notables au niveau de la question constitutionnelle qui pourraient expliquer une perte de pertinence de la formation souverainiste ? Non plus. Nous en sommes donc au même point, sur le plan constitutionnel, que nous l'étions au moment de la création du Bloc québécois.

C'est justement ce dernier constat qui nourrit parfois les pourfendeurs du Bloc. Si rien n'a changé après toutes ces années, à quoi sert le Bloc québécois ? La réponse est simple. Ce n'est pas au fédéral que l'échéancier référendaire se décide. C'est effectivement au Québec que la décision se prend. Néanmoins, il est étonnant d'entendre certains souverainistes, qui disent avoir la foi indépendantiste comme jamais, douter autant d'un outil aussi important pour la suite des choses. Sur le plan politique, au moment du déclenchement d'un éventuel référendum, il sera beaucoup plus facile pour l'organisation souverainiste de pouvoir compter sur deux députés résolument indépendantistes dans certaines circonscriptions. Le travail conjoint pour faire naître notre nouveau pays sera beaucoup plus évident qu'avec un député fédéraliste dans les pattes.

De plus, après avoir vécu le triste épisode du scandale des commandites, comment penser laisser les fédéralistes s'auto réguler entre eux à la Chambre des communes? Lorsqu'il est question de l'avenir du Canada, libéraux, conservateurs et néodémocrates forment un seul et même parti, celui qui est voué d'abord et avant tout à la protection du Canada, peu importe si on enfreint les lois. Le Bloc québécois est le seul chien de garde qui peut veiller sur nos intérêts au Parlement. D'autant plus que par le passé, de nombreux journalistes et commentateurs ont mis de l'avant le caractère studieux et méticuleux des députés bloquistes. Après tout, à qui fait-on le plus confiance pour défendre nos intérêts? Au petit frère qui partage nos projets et nos valeurs et qui ne nous a jamais déçus, ou encore au sombre voisin qui a commis plusieurs vols par le passé? Poser la question, c'est y répondre!

Certes, l'horizon référendaire semble encore loin pour certains, mais tant que la souveraineté ne sera pas faite, il importera d'être représentés par des gens qui n'ont qu'une seule et unique fidélité : le Québec. Pour nous, la Reine, les intérêts pétroliers de l'Ouest et la primauté de l'anglais ne représentent pas des piliers de cohésion nationale. Ce pays n'est pas le nôtre.

Je suis président du Bloc québécois de Hochelaga et président régional du Grand Montréal. Je ne m'en cache pas. Par contre, ma missive s'inscrit d'abord dans la lignée d'une réflexion qui cogite en moi depuis quelques années déjà. D'ailleurs, j'ai commencé à occuper ces postes électifs après la débâcle du Bloc en 2011. Je l'ai fait parce que je crois profondément en ce parti, en sa pertinence, en sa capacité de nous défendre et d'être un allié de tous azimuts pour les souverainistes établis à Québec. Pour ceux qui croient que si le Bloc québécois était absent de la scène fédérale, cela aiderait davantage la cause souverainiste, je répondrai gentiment qu'ils errent, puisque peu de scénarios sont plus incertains que ce dernier. Nous ne voulons pas faire un pays contre des gens, mais nous voulons le faire pour nous. Soyons donc proactifs, présents et pédagogues. En équipe, les souverainistes, peu importe à quel palier de décision ils se situent, seront toujours plus forts. J'en suis. Et vous?

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