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Le requin d'Orlando: la faute des Américains?

Les attentats de Paris ne semblent pas avoir convaincu nos gouvernements d'opter rapidement pour un meilleur encadrement des groupes islamistes en Occident. Il est donc fort probable que le massacre d'Orlando ne devienne lui aussi qu'un simple mauvais souvenir dénué de réelle signification.
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Les requins ne sont pas toujours ceux que l'on croit. Dans la nuit de samedi dernier, un dénommé Omar Mateen s'est approché des côtes de la Floride pour abattre 50 personnes et en blesser 53 autres. La grande majorité des victimes sont des homosexuel(le)s qui se trouvaient dans un bar fréquenté de la ville d'Orlando.

Tout le monde savait que l'homophobie était encore présente en Occident malgré des avancées majeures pour la reconnaissance des droits LGBT. Mais en fin de semaine dernière, qui aurait vraiment pu s'imaginer que l'homosexualité attirait toujours cette espèce de prédateurs? Obnubilé par des valeurs traditionalistes importées d'un autre monde, le requin d'Orlando a reniflé l'odeur de «l'immoralité» et procédé au massacre. Il s'est emparé d'une cinquantaine de vies innocentes pour satisfaire une conception de l'honneur aux origines moyenâgeuses.

Quelle leçon faut-il tirer des cet évènement?

Les attentats de Paris ne semblent pas avoir convaincu nos gouvernements d'opter rapidement pour un meilleur encadrement des groupes islamistes en Occident. Il est donc fort probable que le massacre d'Orlando ne devienne lui aussi qu'un simple mauvais souvenir dénué de réelle signification. Malheureusement, les sursauts populaires ne durent pas très longtemps: dans un monde où Kim Kardashian fait quotidiennement les manchettes, il demeure peu probable que cet évènement tragique redonne une conscience historique à nos peuples assoupis. Mais il n'est pas interdit de l'espérer.

Du moins, espérons que ce 12 juin ne devienne pas qu'un énième symbole de la politique laxiste des États-Unis en matière de contrôle des armes à feu. Effectivement, de tout analyser à partir de ce point de vue aurait pour conséquence de reléguer au second plan la cause principale de ce processus de radicalisation : à savoir l'idéologie islamiste qui gangrène actuellement les démocraties libérales. Rares sont les fusils qui viennent avec une idéologie : habituellement, cette dernière vient avec leurs utilisateurs.

Attention : il ne s'agit pas de s'opposer à ce que les Américains se dotent d'une politique plus sévère en matière de contrôle des armes à feu. Il est évident que la culture western qui prévaut dans plusieurs États nuit gravement à la paix sociale. De plus, bien des accidents seraient évités si le peuple américain ne faisait plus du deuxième amendement de sa constitution une véritable religion civile.

Il s'agit plutôt de constater que la mise sur pied de ce genre de programme n'empêchera pas tous les terroristes de poser des actes violents. S'il advenait que les fusils d'assaut soient totalement interdits aux États-Unis, les terroristes se montreraient seulement plus inventifs en usant d'autres moyens - une réalité déjà tristement corroborée par les attaques du 11 septembre perpétrées à partir des airs. De même, il ne faut pas oublier que la plupart des bombes artisanales utilisées par des groupes islamistes dans les dernières années ont été fabriquées à partir d'ingrédients presque banals achetés à l'épicerie du coin.

En gros, d'expliquer uniquement le massacre d'Orlando par l'échec des États-Unis en matière de contrôle des armes à feu reviendrait à occulter la haine viscérale des homosexuels véhiculée par l'islamisme. Non seulement ce réflexe reviendrait à faire indirectement du peuple américain le coupable de ce crime épouvantable, mais il traduirait le manque de clairvoyance de notre élite.

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