On a beaucoup parlé des émeutes survenues dans la ville de Ferguson dans les derniers jours. Provoquées par le mauvais jugement d'un jury à propos de l'affaire Michael Brown, ces émeutes ont soulevé plusieurs questions concernant le manque de considération que peut avoir une classe sociale par rapport à une autre aux États-Unis. Par le fait même, ces émeutes ont également soulevé d'importantes questions relatives à la persistance du racisme en sol américain.
Il existe pourtant des cas qui mériteraient autant d'attention médiatique. Je ne parle pas de la bande de Gaza. Depuis quelque temps, les médias hispanophones traitent quotidiennement de l'histoire tragique entourant les 43 étudiants disparus et assassinés en septembre dernier dans l'État mexicain du Guerrero.
Des étudiants issus de milieux défavorisés, assassinés par un corps policier corrompu et des membres du crime organisé assoiffés de misère. Des étudiants relégués aux oubliettes par les médias occidentaux. Une histoire qui nous concerne tous.
Un État divisé
Depuis plusieurs jours, des manifestations réclament le départ du président mexicain Enrique Peña Nieto qui entame une difficile troisième année de mandat. Dans la capitale, Mexico, les protestataires se multiplient. On marche pour los estudiantes de Ayotzinapa. On s'indigne avec raison contre un État incapable de protéger sa population.
Le fait est que la cohésion sociale au Mexique semble de plus en plus précaire. L'État est divisé entre fractions du crime organisé qui prennent en otage leurs propres concitoyens pour renforcer leur pouvoir. La production de drogue engendre le chaos. L'insécurité provoque la méfiance et la méfiance, l'insécurité.
On ne peut plus vraiment en faire abstraction : le Mexique est un narcoÉtat. Comme certains autres pays de l'Amérique latine, le Mexique se transforme en terrain de jeu pour le crime organisé dont les adeptes se transforment aussitôt en criminels de guerre.
Des responsables aisément identifiables
Parallèlement aux États-Unis, 17 États «sudistes» viennent de prendre position contre la réforme du président Obama visant à régulariser le statut de milliers d'immigrants clandestins, dont la plupart proviennent du Mexique et de pays sud-américains. En adoptant cette réforme, le président Obama espère freiner la déportation de plus de 4 millions de ces immigrants. Il reste du travail à faire.
L'origine de cette misère est pourtant aisément identifiable : si certains Américains tiennent tant à la préservation de la culture blanche, anglo-saxonne et protestante (WASP), ils feraient mieux de se regarder dans le miroir et de pointer du doigt les véritables responsables de ces massacres. Ce n'est pas parce que les crimes se déroulent dans un pays étranger que la plupart de ces ordures ne font pas partie de leur propre club sélect. Économiquement, la demande est essentiellement nord-américaine, voire occidentale.
La vérité, c'est que les vedettes d'Hollywood et autres représentants de la gauche-caviar se payent des bonnes soirées sur le dos de pauvres paysans mexicains, colombiens et boliviens. Nul besoin d'adhérer aux théories marxistes pour constater que la crème de l'establishment américain renifle les cendres des 43 étudiants mexicains disparus au mois de septembre. Un jour, les coupables devront en payer le prix.
Le Mexique est sur le bord d'une guerre civile. Ce n'est pas alarmiste, c'est un simple constat. Pendant ce temps, parlons des «vraies affaires».
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