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Quand on a des enfants, les choses passent (trop) vite

Quel parent ne s'est pas déjà entendu dire cette phrase, qui sonne à la fois comme un constat et comme une promesse de profiter au maximum de ses enfants? Oui, quand on a des enfants, les choses vont vite, très vite, trop vite.
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Quel parent ne s'est pas déjà entendu dire cette phrase, qui sonne à la fois comme un constat et comme une promesse de profiter au maximum de ses enfants? Oui, quand on a des enfants, les choses vont vite, très vite, trop vite. À peine sont-ils là que déjà ils vous regardent, vous observent, se mettent à genoux, puis debout, agrippent des objets et les tirent vers eux de toutes leurs forces. En ce moment, chez moi, c'est la lampe du salon : apparemment, le fil a l'air super marrant et il est relié à... une prise électrique, eh oui! Aucun danger : j'ai tout débranché.

Et puis, un jour, ils vont à l'école, se marient avec leur ancien camarade de classe, vous disent adieu avant de revenir une fois que vous êtes en chaise roulante ou parce qu'il faut s'occuper de la maison de retraite. Je n'en suis pas encore là, heureusement, mais ça ne saurait tarder. Il faut bien anticiper les choses. D'ici là, une seule leçon : ne pas se laisser rattraper par les évènements. C'est souvent plus facile à dire qu'à faire : en quelques mois, ma fille est passé du stade où elle dormait tout le temps, buvait passivement son biberon sans jamais se plaindre, acceptait de se poser sur son siège pour admirer son boulier comme si c'était la plus belle chose au monde; à un autre stade autrement plus épuisant, celui où elle fait tout ce qui est interdit, sans même savoir que c'est interdit.

Être parent, c'est passer sa vie à courir après le temps

Il faut bien le reconnaître : la vie de parent est passionnante, mais elle est fatigante. Usante. On passe sa vie à courir après le temps, à chercher des médicaments, à faire ou refaire les courses, à se lever la nuit, puis à se relever le lendemain matin, sans avoir vraiment choisi l'heure qui nous convenait le mieux.

Avoir des enfants, c'est faire des sacrifices sur son sommeil et sa sérénité. C'est aussi accepter d'être débordé. La journaliste Nadia Daam l'a bien résumé dans un papier en forme de coup de gueule publié sur Slate.fr: "Vous n'avez pas d'enfant? Alors arrêtez de vous plaindre d'être débordé".

Voilà ce qu'elle écrivait, par exemple : "Si vous n'avez pas d'enfants, vous êtes très probablement débordé, on vous croit sur parole. Mais vous l'êtes beaucoup moins que les parents. Et encore beaucoup moins que les parents de plus d'un enfant (...) L'adulte sans enfant se lève, prépare SON petit-déjeuner, boit son café chaud (parce qu'il n'a pas besoin de beurrer des tartines à la chaîne ni de signer en vitesse un carnet de correspondance). Puis, il va travailler. Directement, sans avoir à déposer un enfant à la crèche, un autre à l'école primaire (qui ne se situe pas forcément à côté de ladite crèche). À titre d'exemple, l'école de ma fille se situe assez loin de mon domicile et on doit s'y rendre en transports en commun. Ainsi, avant d'arriver sur mon lieu de travail, j'aurais pris six lignes de métro différentes en pleine heure de pointe et il se sera passé près de deux heures entre ma sortie de la maison et mon arrivée au bureau. Idem le soir quand je vais la chercher."

Un aller simple vers le futur

En plus de grandir trop vite, les enfants accélèrent le temps. Il y a toujours quelque chose à faire, y compris quand votre enfant est sagement en train de dormir : préparer le sac pour le lendemain, laver les biberons, faire une machine, ranger les jouets, etc. C'est aussi pour cette raison que les parents ont du mal à prendre conscience du temps qui passe, et du fait que leurs enfants grandissent à une vitesse incroyable.

Au début, pourtant, on est un peu masochiste : on aimerait que ça aille plus vite. Les premières semaines sont plutôt rébarbatives. C'est toujours la même chose. Le bébé a des sollicitations assez primaires qu'il s'agit seulement de contenter. Alors on guette les moindres signes de changement, des yeux qui vous fixent, une main qui se tend, puis les premiers pas...

C'est après qu'on se dit qu'en fait, c'est bien que ça n'aille pas trop vite. J'ai pioché par exemple ce témoignage d'une mère blogueuse, qui raconte ça dans un post publié en septembre 2014: "Je sais que bientôt la porte de ma Grande Chérie se fermera plus souvent au nez de son petit frère devenu trop petit, trop en décalage. Et je sais que cela me rendra triste pour lui. (...) Notre rôle de maman change à travers leur développement. C'est vraiment chouette. Mais la nostalgie se planque jamais bien loin."

Si les enfants grandissent trop vite, c'est aussi et surtout une excellente nouvelle, plus qu'une incitation à regretter le passé. Déjà parce que même si c'est dur, c'est exceptionnel, et c'est ce qui nous fait relativiser les épreuves à endurer et le changement de vie. Dès la naissance, les parents sont pris dans un étau, tiraillés entre le désir de protéger leurs enfants et de leur laisser une indépendance qu'ils réclament petit à petit. Mais grandir, c'est accéder progressivement à une autonomie indispensable pour s'en sortir dans la vie. Indispensable... et inéluctable.

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