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Pourquoi je ne veux pas d'autre enfant

Cette semaine, l'envie d'avoir un enfant m'est passée pour de bon. J'ai eu comme une overdose de bébé qui m'a fait réaliser que je n'en voulais pas d'autre et voici pourquoi.
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Cette semaine, l'envie d'avoir un bébé m'est passée pour de bon. Il y a six ans, je donnais naissance à mon dernier enfant, Adolpha* (oui, c'était la dernière, et bien que j'ai vécu le début de mon blogue il y a deux ans comme une naissance et que parfois, il s'avère être mon enfant préféré, je ne le compte pas quand même).

De temps en temps, je ressens un petit quelque chose et je réalise que c'est l'envie d'avoir un enfant que j'éprouve (et non pas un ballonnement d'estomac comme je le croyais au départ). Quand je ressens ces petites douleurs, je me force à me rappeler que bon sang, j'ai quarante ans maintenant, et que je suis bien trop vieille pour avoir un bébé. Alors je prends un Rennie et je continue ma petite vie.

Cette semaine, j'ai eu l'occasion d'atteindre ma limite en termes de bébés. Quelques semaines auparavant, une amie avait eu un bébé et elle m'a laissée venir le renifler et le regarder sous toutes les coutures, et puis ce week-end, je n'ai pas eu droit à une, mais à deux baby showers. À l'une d'entre elles, j'ai suivi partout une mère et son enfant parce qu'il me rappelait mon fils, Gomer. Je me suis finalement adressée à elle en lui promettant que je n'étais pas une tarée qui allait lui voler son nourrisson. J'ai complètement déchargé sur elle mon obsession bébé: je lui ai dit que son petit garçon me rappelait Gomer et qu'à sa place, je le garderais dans les bras sans le reposer pendant encore au moins un an, parce qu'aujourd'hui, c'est à peine si Gomer, âgé de 8 ans, émet un grognement pour me parler, à moins qu'il ne veuille quelque chose à manger; et ne parlons même pas de me faire un câlin, sauf s'il cherche à faire diversion pour ne pas aller se coucher. Ensuite, mon mari et moi avons bombardé cette femme de photos de Gomer pour qu'elle puisse voir à quoi son fils "ressemblerait" un jour. Oui, on s'est comportés comme des cinglés. Elle a été bien sympa de me laisser m'extasier devant son bébé et de me ridiculiser. Mais il suffit d'attendre que son enfant ait 8 ans, elle se rappellera alors la bonne femme tarée qu'elle avait rencontrée à la baby shower et se sentira enfin solidaire avec moi !

Pour autant que j'ai adoré les douces petites joues et les tout petits doigts des bébés, cette overdose de bébé m'a fait réaliser que je n'en voulais pas d'autre et voici pourquoi :

LE SOMMEIL

Ah.... La chose que je préfère probablement dans ma vie est une bonne nuit de sommeil. Après qu'on soit passé à l'heure d'été, mes enfants ne s'en sortaient pas si bien avec le changement, mais ils étaient au moins capables de me dire qu'ils le vivaient mal, au lieu de pleurer comme des bébés grognons. En une semaine, mes enfants se sont adaptés aux nouveaux horaires, et nous n'aurons pas de souci jusqu'au printemps prochain (le changement horaire à l'automne est plus supportable), alors que les bébés continueront à avoir besoin d'être nourris ou changés au milieu de la nuit, tandis que moi et mes enfants dormirons à poings fermés. Je me fiche de savoir quelle Super maman vous êtes, je ne connais personne qui se délecte à l'avance de ces moments où il faut nourrir bébé au milieu de la nuit. Ca craint. Se lever pour le nourrir, c'est déjà pas marrant, mais voilà le pompon : "Nous avons un bébé de dix mois complètement réveillé, si jamais quelqu'un est intéressé par un baby-sitting", un post Facebook que j'ai lu à 22h45, assorti d'une photo d'un bébé adorable et effectivement TRÈS réveillé. Ha, ha ! Désolée les gars, mais moi je vais me coucher.

LE STRESS

Vous vous rappelez quand vous étiez maman pour la première fois et que vous stressiez à propos de tout? Le bébé a-t-il trop froid? Trop chaud? A-t-il assez mangé? Pourquoi ne veut-il pas dormir ? Est-ce que je devrais le réveiller? Est-ce qu'il respire? Suis-je une bonne mère? Est-ce que j'en fais un pourri gâté parce que je le garde toujours dans les bras? Son cerveau est-il suffisamment stimulé? Est-il trop stimulé? Rien qu'à écrire ce paragraphe, je sens mon rythme cardiaque s'emballer et le nœud dans mon estomac revenir. Certes, c'était bien plus facile au deuxième enfant. Mais la semaine dernière, on a dû écourter notre visite à l'une de mes amies qui en est à son troisième, parce qu'elle devait emmener son bébé se faire peser, car encore tout petit. Moi-même, j'ai eu un de ces bébés riquiqui qui devait être pesé régulièrement. Cette période était surréaliste, parce que c'est la seule fois de ma vie que je me suis tenue près d'une balance en PRIANT pour qu'elle soit lourde: "Allez Gomer, dis-moi que tu as pris 500 grammes! Même 250, ce serait formidable! Ou juste quelques dizaines! Maman aimerait que tu aies des jambes bien dodues!" Vous devriez voir Gomer maintenant. Vous ne devineriez jamais qu'il a pesé autrefois 2,5 kilos. Aujourd'hui, je m'inquiète parfois qu'il prenne trop de poids! Zut, peut-être qu'en fait le stress ne disparaît jamais complètement, mais qu'il change simplement d'objet. Mais quand même ! Je préfère ce stress-là que celui d'un bébé.

LA MERDE

Non, je ne parle pas de la merde au sens propre du terme. Bien que ce n'était jamais vraiment drôle non plus. Il est certain que je ne regrette pas les jours où mes enfants me pondaient un énorme truc nauséabond juste avant que nous sortions dehors. Non, je parle de l'équipement. Le sac à langer, le tire-lait, les biberons, le chauffe-biberon, la glacière pour le lait, le transat, l'espèce de couverture duveteuse pour recouvrir le siège qui garde bébé au chaud (vous aurez compris que mes deux enfants sont nés en hiver), la poussette (la poussette-canne, celle spéciale jogging et finalement la double poussette), la balancelle, le trotteur, les cubes/anneaux à empiler, les puzzles, le doudou, les peluches, les bodys, les petites chaussettes, les tonnes de paquets de couches et de lingettes, la couverture, les tasses/gobelets, le lit parapluie, le loquet de sécurité toilettes, la chaise haute, les coins pour le mobilier, le réhausseur, les cache-prises, les bavoirs, les "bloque-porte", les tétines, le coussin d'allaitement, et le tapis d'éveil.

Bien entendu, il y a toujours plein de trucs à se traîner avec les enfants plus grands, mais pas autant qu'avec les bébés. Je suis allée dans un magasin de puériculture pour acheter mes cadeaux pour les baby showers ce week-end, et je ne pouvais pas croire les NOUVELLES conneries qu'ils avaient inventées depuis la naissance d'Adolpha. Des coques de téléphone assorties à votre sac à langer (parce que ce serait une faute de goût si ce n'était pas le cas), des matelas à langer en mousse à mémoire de forme (ce bébé a un meilleur matelas à langer que mon propre matelas), une baignoire bébé avec thermomètre intégré (c'est prévu pour les grandes angoissées - "L'eau a l'air assez tiède pour mon bébé mais comment être sûre ???"), et mon préféré, un morceau de plastique à 11 dollars, qui s'accroche à votre poussette, votre caddie, etc., de sorte qu'un enfant puisse s'attacher à quelque chose quand vous êtes ensemble dehors. Parce que la main ne suffit pas pour se tenir à une poussette ou à un caddie ? Si vous pensez acheter ce truc, vous devriez aller en acheter deux, parce que c'est clair que vous allez l'oublier et le laisser accroché au caddie la première fois que vous l'utiliserez. Moi je sais que je l'oublierais.

LA FLEXIBILITÉ

Alléluia! Nous n'avons plus besoin de régler notre emploi du temps en fonction des siestes. Chaque fois qu'on quittait la maison, j'avais l'impression que j'étais obsédée par l'heure. Mes enfants étaient de bons dormeurs, mais s'ils s'endormaient dans la voiture, ils ne se rendormaient PAS une fois transportés dans leur lit. Adolpha était célèbre pour s'endormir à quelques mètres de notre fichu garage. Nous étions alors obligés de rouler pendant une heure pour qu'elle fasse une sieste à peu près décente. Mais si je n'étais pas d'humeur à rouler, il m'arrivait de la laisser certains après-midi attachée à son siège auto, avec la porte de la voiture et celle de la maison ouvertes afin de pouvoir l'entendre quand elle se réveillait. Comment? Vous pensez que je suis une mère indigne parce que j'ai fait ça? On commet des actes désespérés pour que son enfant fasse la sieste. Je connais des gens qui ont scotché leurs enfants à leurs couvertures parce que ces lange d'emmaillotage si à la mode n'existaient pas encore. Ne jugez pas.

Hier mon mari et moi avons organisé un voyage imprévu avec nos enfants et nous n'avons pas eu besoin de nous inquiéter de ranger la moitié de la maison dans nos valises ou de savoir où chacun dormirait. Encore quelques années, et nos enfants feront leurs valises tout seuls !

LE SAC À LANGER

Oui, il faisait partie de la liste plus haut, mais il mérite bien un paragraphe à lui tout seul. J'ai été si bête la première fois que j'ai acheté un sac à langer. J'en voulais un de la marque Coach (parce que vous me connaissez et vous savez que j'adore cette marque). Ce que je n'ai pas calculé, c'est que cette saloperie était affreusement lourde VIDE. Maintenant, remplissez ce sac avec à peine la moitié des conneries que j'ai mentionnées plus haut et vous vous trimballez avec un sac pesant plus lourd que votre propre bébé. Quand Gomer avait six semaines, je me suis traînée chez le médecin parce que je souffrais de terribles douleurs dans le dos. Il a jeté un coup d'œil au bardas de conneries que j'avais trimballées avec moi jusqu'à son cabinet: un sac à langer de 10 kilos (chargé avec assez de trucs pour me permettre de tenir une semaine en cas de tempête de neige), un tire-lait (parce que j'étais une vache à lait de fraîche date et que je procédais à ma traite toutes les 20 minutes), une glacière pour mon or liquide, et un bébé dans une nacelle. Il m'a jeté ensuite un coup d'œil, a secoué la tête et m'a dit que je souffrais "du mal de dos de nouvelle maman". Il m'a prescrit un sac à langer plus léger (avec de quoi tenir environ deux jours), une poussette (pour transporter l'essentiel de mon matos) et une sieste, pour que je recommence à réfléchir logiquement.

Je suis certaine qu'il y a bien d'autres raisons pour lesquelles je ne veux plus d'enfants, mais je n'ai pas le temps d'en faire toute la liste ici. C'est l'heure d'aller me coucher et je me réjouis à l'idée de ces huit heures de bonheur sans interruption !

Ok, voyons ce que j'ai oublié!

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* Le nom des enfants ont été changés.

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