Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

C'est maintenant que se joue l'avenir des soins aux aînés

Les choix que nous ferons dans les années à venir sont décisifs. En confiant les soins aux aînés au secteur privé, on risque fort de perdre le contrôle sur la qualité des services. Est-ce que c'est ce que nous voulons?
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Deux gains importants ont été obtenus dans les derniers jours pour ceux qui tiennent à notre réseau public de santé et de services sociaux. La privatisation des soins aux aînés vient de frapper un mur!

En effet, un premier appel d'offres lancé par les établissements de Montréal et Laval pour des soins à domicile a été revu à la baisse quelques jours après avoir été publié. Également, un appel d'offres pour des soins de longue durée dans un CHSLD privé vient d'être suspendu. Assisterions-nous à une nouvelle étape dans la bataille contre la privatisation de notre réseau public?

Des bâtons dans les roues d'un CHSLD privé

Lors de la dernière négociation du secteur public, une des priorités de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) était de contrer la privatisation du réseau. La mobilisation du personnel a forcé le gouvernement à intégrer une nouvelle clause à la convention collective. La décision arbitrale qui suspend l'octroi d'un contrat de plusieurs millions de dollars à un CHSLD privé dans les Laurentides démontre que cette clause est une nouvelle carte dans notre jeu pour défendre le réseau public.

En reconnaissant l'importance « de maintenir des services publics de qualité », « de travailler au maintien et au développement de l'expertise des personnes salariées du réseau public de la santé et des services sociaux » et « de privilégier le travail à l'interne », les établissements se sont engagés à favoriser nos services publics et cet engagement pris envers le personnel du réseau compte!

Dans Le Devoir du 14 juin, on pouvait lire que la direction du CISSS des Laurentides prétend que les démarches de la CSN causent un retard dans la construction du CHSLD de Rosemère. Si la direction avait respecté la convention collective dès le départ et avait consulté le syndicat, une solution aurait pu être trouvée, et ce, avec une garantie de soins de qualité et à moindre coût.

Soyons conséquents : améliorons notre réseau public!

Il est donc difficile d'expliquer comment les établissements peuvent s'engager d'un côté à tout faire pour maintenir des services publics de qualité, alors que de l'autre ils continuent d'être charmés par le chant des sirènes des entreprises privées.

On le sait, la population québécoise vieillit. L'offre de soins aux aînés est appelée à se développer dans les prochaines années. Rien d'étonnant que des entreprises privées y voit une occasion d'affaires! Pourtant, les ratés du CHSLD en PPP Saint-Lambert-sur-le-Golf devraient à eux seuls nous tenir bien loin de la tentation de nous tourner vers le privé.

En confiant les soins aux aînés au secteur privé, on risque fort de perdre le contrôle sur la qualité des services.

Les choix que nous ferons dans les années à venir sont décisifs. En confiant les soins aux aînés au secteur privé, on risque fort de perdre le contrôle sur la qualité des services. Est-ce que c'est ce que nous voulons? Voulons-nous payer à la carte pour chaque soin? Voulons-nous voir les salaires du personnel diminuer pour permettre d'augmenter la marge de profits des propriétaires? Voulons-nous perdre notre droit de parole sur la qualité des soins?

Il est important de rappeler sans cesse que la privatisation des soins en santé, c'est sur le dos des femmes que ça se fait principalement. Ce sont majoritairement des femmes qui œuvrent dans le réseau et cette dévalorisation de leur travail par une pression à la baisse de leurs salaires est un recul majeur pour notre société. Le privé en santé crée des ghettos d'emploi féminins qui diminuent les conditions de vie de trop de travailleuses.

De notre côté, nous continuerons de proposer des solutions pour améliorer l'offre de soins dans le réseau public. Les syndicats de la FSSS-CSN sont actifs pour trouver des solutions afin d'améliorer les services et l'organisation du travail, et ce, presque toujours à moindre coût. Que ce soit à domicile ou en hébergement, les usagères et usagers méritent d'obtenir les meilleurs soins et pour y arriver, nous sommes persuadés qu'il faut mettre toutes nos énergies à améliorer nos services publics.

Ce qu'il faut faire

Mais cela passe d'abord par la fin des coupes dans les budgets des CHSLD. Pour soigner nos aînés, il faudra que les équipes de soins aient le temps et les ressources nécessaires pour le faire. Il faudra donc revoir à la hausse les ratios de personnel. Cela est d'autant plus urgent que le Québec a accumulé un retard lourd de sens dans le financement des soins de longue durée.

Plutôt que de privatiser, renforçons nos CLSC et embauchons des ASSS et d'autres travailleuses et travailleurs qui donnent des soins à domicile. Ajoutons des places dans les CHSLD pour éliminer les listes d'attente et répondre aux besoins de la population.

Si les conditions de vie des aînés sont une priorité, c'est la marche à suivre.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Mai 2017

Les billets de blogue les plus lus sur le HuffPost

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.