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Béa Johnson, celle qui rend le zéro déchet sexy

Nous ne réglerons pas tout avec le mode de vie zéro déchet, mais il fait définitivement partie des solutions.
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On la surnomme la papesse du zéro déchet, mais Béa Johnson n'a rien du côté moralisateur des religions. Du moins, c'est ce que j'ai constaté à Québec lors de sa conférence organisée par le blogue SIMPLE.

Charismatique et décontractée, la Californienne d'origine française nous fait voyager dans son monde (presque) sans déchet à l'aide d'un diaporama de sa vie.

On y découvre les cinq principes du zéro déchet: refuser, réduire, réutiliser, recycler et finalement, composter.

Au cours de la soirée, Béa prend le public par la main en décrivant les étapes qui ont permis à sa famille de 4 (elle a 2 ados avec son conjoint) de réduire leurs ordures à un demi-litre par année. Tout un contraste avec la majorité des familles du Québec qui jettent 700 kg de déchets.

À Québec, nous avons un amphithéâtre à 400 millions, mais nous attendons toujours l'usine de biométhanisation alors que Lévis composte déjà depuis plusieurs années.

Vivre à San Francisco lui donne certainement un avantage sur plusieurs d'entre nous, car elle a un service de compostage industriel qui lui permet de disposer des résidus de viandes et de poissons. À Québec, nous avons un amphithéâtre à 400 millions, mais nous attendons toujours l'usine de biométhanisation alors que Lévis composte déjà depuis plusieurs années.

Néanmoins, elle nous a dit que le Québec est l'endroit le plus avancé au monde pour le zéro déchet grâce à nos nombreux commerces à Montréal et au nouveau magasin de vrac à Limoilou, La Récolte.

Pour séduire son public, elle utilise sans gêne l'humour grivois des Français en montrant sa chambre à coucher qui a très peu de meubles... mais qui a le nécessaire pour y faire l'essentiel! Elle rigole aussi sur le dos de son conjoint en avouant qu'il s'est vraiment intéressé au zéro déchet lorsqu'il a réalisé que c'était une excellente façon de sauver de l'argent.

C'est dans cette ambiance chaleureuse que la salle, remplie majoritairement de jeunes femmes, apprend sur ce mode de vie qui gagne en popularité. La force de Béa Johnson, c'est qu'elle a décidé de vendre le zéro déchet dans un bel emballage positif (elle, sa famille, sa maison) sans transformer le tout en secte hippie. Plusieurs fois dans la soirée, elle dit au public qu'il est libre d'adopter cette manière de vivre en fonction de ses capacités.

Je soupçonne que cette façon de faire, qui est positive et non moralisatrice, a beaucoup plus de chances de nous faire changer nos habitudes que l'approche «hors de l'Église, point de salut.»

Béa, qui reprend le slogan du livre de la Québécoise Laure Waridel «Acheter, c'est voter», nous incite à refuser les emballages en plastique. Avec humour, elle nous dit qu'en acceptant ces emballages, le message que l'on envoie à l'industrie est que nous aimons le plastique, que nous en voulons encore plus et que nous voulons qu'elle puise encore plus de pétrole du sol!

Un autre aspect intéressant qu'elle a abordé pour réduire nos déchets, c'est la fin de la publicité dans nos vies. Reconnaissant que les gens en marketing sont très talentueux pour vendre des produits, vivre sans publicité permet de supprimer des besoins que nous n'avons pas naturellement.

J'ai terminé ma soirée, très satisfait, avec de nouvelles idées pour réduire mes déchets (et économiser). Ma seule critique, c'est que j'aurais aimé qu'elle prenne deux minutes pour souligner que les gestes individuels ne suffiront pas, qu'il faudra également que l'ensemble du processus de production soit révisé par l'industrie et que la volonté politique soit au rendez-vous.

Cela dit, nous ne réglerons pas tout avec le mode de vie zéro déchet, mais il fait définitivement partie des solutions.

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