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Après l'école, vive les vacances!

Dans ce monde si développé, comment ne pas se préoccuper de l'école certes, mais surtout des enfants qui éprouvent tant de difficultés dans les rudiments du savoir lire-écrire-compter? Comment concevoir qu'en 2016 le décrochage scolaire demeure endémique et que la soif d'apprendre demeure encore trop timide?
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«Youpi! Youpi! L'école est finie!» clamaient de nombreux enfants et adolescents au sortir de la classe ces jours derniers, à la veille de la fête nationale du Québec! Plus d'un million d'étudiants ont pris le chemin de la maison pour les prochains mois; il y avait bien entendu quelques larmes et un peu d'émotion. Quant aux profs, ils quitteront à leur tour ces jours-ci pour souffler un peu, revoir leur année épuisante ou prendre leur retraite tant désirée.

Les élèves du primaire et du secondaire terminent une année bien remplie en apprentissage et en découvertes nombreuses. Une vieille chanson de Sheila me revient en tête en cette fin de juin: «L'école est finie Donne-moi ta main et prends la mienne La cloche a sonné ça signifie La rue est à nous que la joie vienne Mais oui Mais oui...» C'était en 1962 et ce fut un tube à l'époque, comme disent si bien nos cousins les Français. Vous en conviendrez avec moi, l'école québécoise a bien changé au cours des récentes décennies.

Pour beaucoup de gestionnaires et d'éducateurs, ce sera le temps des bilans. L'année scolaire 2015-2016 n'aura pas été sans soubresauts. Le ministère de l'Éducation, dont trois ministres se sont succédé dans la tourmente et la grogne populaire, a connu des heures pénibles depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux. Nous le savons bien, les défis qui ont émergé au cours de la dernière décennie ne sont toutefois pas négligeables et restent toujours préoccupants: rebondissements néfastes de la réforme, taux trop élevé du décrochage scolaire, pauvreté du français écrit, popularité croissante du secteur privé, mécontentement du corps professoral, grèves étudiantes lors du printemps érable, sous-financement des universités, insubordination des écoles juives, contestation du nouveau cours d'éthique et de culture religieuse, désuétude des établissements, remise en question du bien-fondé des commissions scolaires, coupures sous le régime d'austérité, remise en question du financement des CPE, etc. L'éducation demeure sans contredit une des valeurs les plus importantes aux yeux des Québécois selon divers sondages. Cela dit, comment résoudre ce qui semble parfois insoluble aux yeux de plusieurs observateurs?

Dans ce monde si développé, comment ne pas se préoccuper de l'école certes, mais surtout des enfants qui éprouvent tant de difficultés dans les rudiments du savoir lire-écrire-compter? Comment solutionner l'échec scolaire qui les menace? Que comprendre de leur rythme biologique? Comment concevoir qu'en 2016 le décrochage scolaire demeure endémique et que la soif d'apprendre demeure encore trop timide? Pourtant, ce n'est pas les ressources qui manquent à cette population étudiante moins nombreuse qu'il y a cinquante ans. Mais, selon le personnel éducatif, il manque de tout pour rencontrer efficacement les exigences du milieu. Les coupures draconiennes depuis deux ans dans le système scolaire ont fait plus que mal. Dans beaucoup d'écoles, le moral est à plat. Il est vrai que le monde a tellement changé depuis la création du ministère de l'Éducation en 1962, le Québec aussi évidemment. Il faut faire face aux défis d'aujourd'hui avec courage. En fait, l'école québécoise n'est pas au bout de ses peines dans cette province que l'on dit écrasée par une dette nationale incommensurable. On peut faire dire ce que l'on veut aux chiffres.

Quoi qu'il en soit, l'heure est aux vacances estivales. Les grands débats resurgiront immanquablement avec la rentrée automnale. Avec la fin de l'année scolaire, vive les vacances! Voilà trois mots sans aucun doute qui en font rêver plusieurs. Après une année de labeur, il est bon de lâcher prise, de prendre du recul, de refaire le plein d'énergie. Au cours des prochaines semaines, des milliers de Québécois sillonneront les routes de la province et bouderont quelque peu celles des États américains. Dans le contexte économique actuel, les lieux de vacances les plus populaires pour la grande majorité des Québécois seront le Québec. Les destinations préférées indiquent la Capitale-Nationale (20%), le Saguenay-Lac-Saint-Jean (16%) et Montréal (15%). À peine 10% des Québécois s'aventureront chez nos voisins du Sud selon le récent sondage commandé par CAA-Québec

Il est clair que la situation économique et surtout la faiblesse du dollar canadien favorisent largement les destinations les moins éloignées. Le Québec offre, il va sans dire, des circuits exceptionnels, de quoi nous en mettre plein la vue. Ce Québec des grands espaces ne manque pas de surprendre ceux qui s'aventurent dans ses forêts touffues, dans ses villages pittoresques, et qui assistent à ses nombreux festivals. Avec l'été, la belle province revêt ses plus beaux atours pour accueillir tout ce beau monde. C'est la fête des rencontres inoubliables et des découvertes insoupçonnées.

L'expérience nous montre qu'il importe de prendre des vacances, fatigués ou pas. La fatigue et le stress sont sournois, ils affectent directement notre résistance physique, notre état psychologique et nos capacités intellectuelles. Entre vous et moi, il n'est pas nécessaire de s'évader à l'autre bout du monde. Il s'agit de trouver un lieu, une forme d'oasis qui nous permettra de laisser tous nos soucis, ou presque, loin derrière nous. Le simple fait de changer d'environnement contribue efficacement à couper des problèmes du quotidien. Le seul fait de débrancher le cellulaire, de fermer le téléviseur et de lire en plein air sous une brise dans un parc aux odeurs des plus agréables constitue une escapade revigorante. Une promenade dans un sentier pédestre aux détours imprévisibles, une randonnée à bicyclette en pleine nature verdoyante, une promenade en auto sans but précis peuvent devenir une aventure des plus amusantes. Les vacances sont là pour nous procurer de nombreux bienfaits. Il faut en profiter à plein.

Voici quelques suggestions pour les gens en manque d'idées: lire un bon livre, écouter sa musique préférée, faire du canot, expérimenter le camping, courir sur la plage, aller jouer au parc, faire de la voile, marcher tout simplement, flâner et errer sans se soucier du lendemain, rêver un peu, la tête dans les nuages quoi!

L'avantage de tout cela est sans contredit la réduction du stress accumulé. C'est aussi le temps de reprendre le manque d'un sommeil bienfaisant et d'exercice énergisant. Les vacances, c'est immanquablement le temps des rencontres qui nous font du bien et nous sortent de notre train-train, de notre solitude. Les autres nous apportent quelque chose de neuf et de dynamisant; une approche inattendue, une vision complémentaire, une occasion de rire et de célébrer la joie d'être ensemble. C'est cela les vacances et même plus! Au cours de ces vacances, laissons-nous transformer au hasard des échanges, des regards et des mots tendres. Bon été dans ce Québec aux décors fabuleux!

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