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Que deviennent les jeunes?

Quelle est la place des jeunes dans notre société? Ils sont les premières victimes des inégalités sociales.
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Dans ce monde en mutation constante, quelle est la place des jeunes de chez nous et d'ailleurs? Pas facile de tracer les voies d'avenir de ces jeunes en devenir dans une société qui semble éclater de partout.

Longtemps considérés par leurs devanciers comme des mous, sans idéaux et carburant à l'apathie, les jeunes qui sont nés après la révolution Internet semblent bien différents de cette description clichée qui a circulé chez nous jusqu'à l'émergence du Printemps érable de 2012. Cette jeunesse montante évolue tant bien que mal dans un monde en proie à de nombreuses crises successives sans précédent. Elles sont de teneur politique, écologique, économique, religieuse, existentielle quoi.

Au cours du Forum social mondial, qui s'est tenu à Montréal du 9 au 14 août, le thème de la jeunesse faisait partie des grands débats à l'ordre du jour. Profitant de la Journée internationale de la jeunesse, célébrée par l'ONU ce vendredi 12 août, une étude rapportée par Oxfam-Québec signalait que «les jeunes de tous les pays du monde seraient en fait les premières victimes des inégalités sociales.» Et qui plus est, leur poids politique serait fort négligeable et leur pouvoir financier guère mieux. Dans de nombreux pays, des dizaines de milliers de jeunes ne disposent pas d'un accès minimal à une éducation de qualité, aux services de santé et à une participation significative à la vie politique.

Selon les Nations unies, un jeune sur huit est en chômage. Imaginez, c'est quelque 126 millions de jeunes adultes qui ne peuvent ni lire ni écrire, et 63 autres millions d'adolescents en âge scolaire secondaire qui vivent actuellement hors de l'école. L'accueil récent des réfugiés syriens au pays nous a fait davantage prendre conscience du tragique drame humanitaire qui se déroule dans certains coins de la planète. On ne pourra jamais oublier ce petit enfant syrien nommé Alan Kurdi, vêtu d'un t-shirt rouge et d'un short bleu, gisant le visage contre le sable d'une plage de Turquie. Sa famille rêvait pourtant de venir s'établir au Canada pour trouver un avenir meilleur. Le sort en a décidé autrement.

Saviez-vous que 600 millions de jeunes vivent dans des zones de conflits ou sous certains régimes étatiques fragilisés? Prenons conscience encore une fois de l'ampleur du drame des femmes: une jeune femme est infectée à chaque minute par le VIH. Globalement, sur le plan économique, c'est plus de 500 millions de jeunes qui vivent avec moins de 2$ US par jour. Oui, ils sont les premières victimes des inégalités sociales!

Mais quelle est la place des jeunes dans notre société québécoise, voire canadienne?

Oui, les jeunes peuvent changer le monde, à condition qu'ils participent activement et collectivement à sa construction politique, sociale et surtout économique.

L'affaire Aaron Driver, ce jeune sympathisant terroriste de 24 ans abattu par les forces policières la semaine dernière dans la ville de Strathroy en Ontario, soulève plein de questions. Pourquoi des jeunes Canadiens, nés dans un pays envié de par le monde pour sa tolérance, sa liberté et sa richesse, se convertissent-t-ils à un islam radical et deviennent des extrémistes kamikazes? N'y aurait-il pas lieu d'investiguer sur un certain mal de société, un mal-être qui bousille la vie de nombreux jeunes de chez nous, si souvent marginalisés ou ostracisés par des politiques et des mesures parfois absurdes?

Combien de nos jeunes ne savent plus sur quel pied danser face à leur avenir, aux valeurs de la société dominante? Où est le sens de la vie dans un vaste pays aux identités multiples? Quelles sont les valeurs fondamentales dans une société qui carbure à l'hédonisme exacerbé, au matérialisme sans retenue, à la collusion tous azimuts et au profit à tout prix? Oui, où est le sens de la solidarité, celle qui favorise l'éclosion du respect et de l'attention à l'autre, qui donne des racines, de l'aplomb à toute vie humaine?

Il est vrai qu'il ne faut pas tout noircir. Les Jeux olympiques de Rio nous font découvrir tant de jeunes au talent exceptionnel. Pensons à la superbe nageuse canadienne Penny Oleksiak, âgée seulement de 16 ans et quatre fois médaillée à Rio (championne olympique du 100m, l'argent au papillon, et les bronzes du 4x100m et du 4x200m). Et que dire de l'Ontarienne Rosie MacLennan, 27 ans, qui vient d'inscrire à jamais en lettres d'or son nom dans l'histoire olympique canadienne avec un saut époustouflant au trampoline? Alors oui, les jeunes peuvent changer le monde, à condition qu'ils participent activement et collectivement à sa construction politique, sociale et surtout économique.

Nous le savons, fort bien, les jeunes n'ont plus le poids numérique des décennies précédentes. Au Canada, la pyramide des âges est renversée. Pour la première fois au pays en 2014, la proportion des 55-64 ans dépassait celle des 15-24 ans. Le Canada comptait à ce moment-là 4,6 millions de jeunes dans cette catégorie d'âge. Force nous est de constater que ceux-ci ne sont pas seulement l'avenir du pays, ils le constituent et doivent en être les acteurs. La jeunesse n'est-elle pas la saison de l'action? L'avenir est par devant, non? Minoritaires, il peut s'avérer certes plus difficile d'être jeune aujourd'hui et d'avoir sa place dans ce monde quelque peu bouleversé et somme toute bouleversant à souhait.

Nous ne pouvons demeurer insensibles à la situation des jeunes dans le monde et dans notre propre coin de pays. Il faut souligner ici le magnifique travail réalisé par de nombreux éducateurs et intervenants sur le terrain qui, malgré les mesures d'austérité gouvernementales des dernières années, ont poursuivi avec passion l'accompagnement de milliers de nos jeunes en devenir.

Le Forum social mondial, tenu à Montréal ces jours-ci, n'a pas tout réglé, loin de là. Toutefois, il aura quand même mis sur la table des éléments forts pertinents dans une recherche commune du bien-être collectif. Il nous a rappelé aussi l'importance de tenir compte des jeunes, premières victimes des inégalités sociales.

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