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RÉTRO 2013 - Récemment, Justin Trudeau prétendait que c'était un «mythe» de dire que le Québec n'avait pas signé la constitution de son père. Ce mercredi, le nouveau chef libéral admet que cette signature n'a pas eu lieu. Bravo. Il prétend cependant que c'est la faute du gouvernement souverainiste québécois de l'époque. M. Trudeau II a besoin de lire encore un peu, c'est certain. Notamment au sujet de René Lévesque, l'homme qu'il tient pour responsable de la non-signature du Québec.
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CP

Il y a quand même du progrès.

Récemment, Justin Trudeau prétendait que c'était un «mythe» de dire que le Québec n'avait pas signé la constitution de son père.

Ce mercredi, le nouveau chef libéral admet que cette signature n'a pas eu lieu. Bravo. Il prétend cependant que c'est la faute du gouvernement souverainiste québécois de l'époque.

Il lui reste à apprendre que le chef libéral de l'époque, Claude Ryan, ne voulait pas la signer non plus, ni ses successeurs Robert Bourassa ou Jean Charest. (Pour Philippe Couillard, c'est moins clair pour l'instant.)

M. Trudeau II a besoin de lire encore un peu, c'est certain. Notamment au sujet de René Lévesque, l'homme qu'il tient pour responsable de la non-signature du Québec.

Il me fait plaisir de lui suggérer l'extrait suivant d'un livre récemment publié, La bataille de Londres, de Frédéric Bastien, qui met en parallèle l'approche Trudeau-père et l'approche Lévesque:

Irascible, intraitable, Trudeau multiplie les attaques contre Lévesque dans les discussions subséquentes, à tel point que ce dernier apparaît soudainement comme un modéré aux yeux de plusieurs de ses collègues provinciaux. Le chef péquiste négocie de bonne foi, déclare Sterling Lyon, premier ministre du Manitoba. Vous avez transformé le débat constitutionnel en vendetta contre Lévesque, ajoute Bennett.

Entre la vision que présente René Lévesque du Canada et la vôtre, je préfère la sienne, enchaîne Brian Peckford. «As-tu un petit sac, je crois que je vais vomir», chuchote Chrétien à l'oreille de Trudeau.

Angus Mac Lean, premier ministre de l'Île-du-Prince-Édouard, explique :

Au fil des discussions, mon respect pour le premier ministre québécois, René Lévesque, n'a fait que croître et mon estime pour Trudeau s'est effritée. J'ai vu en Lévesque quelqu'un de raisonnable, d'absolument pas guindé ou rigide. J'ai eu le sentiment que, si les politiciens fédéraux avaient eu avec lui le même type de rapport que moi, nous serions parvenus à un compromis quelconque au sujet de la Constitution. Trudeau a fait preuve d'une grande hostilité.

Comme le notera (le Haut commissaire britannique à Ottawa) John Ford dans une dépêche pour Londres, «galvanisé par des sondages qui font état d'un appui dans tout le pays pour des changements constitutionnels, M. Trudeau vise à dépeindre les premiers ministres provinciaux comme des politiciens non représentatifs, égoïstes et assoiffés de pouvoir, sans vision d'un Canada uni, ainsi qu'à fixer le cadre d'une action unilatérale.»

Lisez d'autres billets de Jean-François Lisée sur son blogue.

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