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Un cadeau au futur ministre de la Santé

Les prochaines élections arrivent à grands pas.
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Les prochaines élections arrivent à grands pas. Nous l'avons bien réalisé à la suite des nombreux cadeaux que notre gouvernement distribue allègrement. Question de faire les choses différemment, je propose donc ici d'offrir un cadeau au prochain ministre de la Santé; un genre de retour d'ascenseur. Ne dit-on pas qu'il est aussi agréable de donner que de recevoir et c'est dans cet esprit que j'offre au prochain ministre de la Santé : le bureau des usagers. Et ses utilités seront tout aussi nombreuses qu'efficaces. En voici les quatre piliers :

  1. La transparence

Bien des gens s'inquiètent et regrettent encore le poste de commissaires à la santé et au bien-être qui fut aboli. Plusieurs y ont vu l'euthanasie du seul chien de garde au MSSSQ. Le bureau des usagers pourra assumer ce rôle de sentinelle auprès du ministère et de ses nombreuses structures. La renaissance de cette transparence permettra à tous les intervenants à partir des usagers en passant par tous les travailleurs et leurs corporations professionnelles de regagner la confiance de tous face au ministère et aux politiques de santé qui pourront être proposées aux yeux et aux vues de tous.

  1. La communication multidirectionnelle

Entre les attentes des usagers et les politiques du ministère, il existe présentement une gigantesque fosse béante. Le seul et unique remède à cette situation passe par la communication. Le public doit être en mesure de faire parvenir ses doléances et aussi ses suggestions avec la certitude d'être entendu. Le ministère doit disposer d'un endroit où ses politiques, ses orientations et ses priorités sont clairement et dans des mots accessibles à tous présentés au public. Le bureau des usagers sera cette plateforme d'échange entre, non seulement les usagers et le ministre, mais il sera aussi ouvert à tous les intervenants de la santé (instituts gouvernementaux, corporations professionnelles, industries privées reliées à la santé, etc.) qui pourront y apporter leurs opinions et proposer leurs solutions. Dans un univers aussi vaste que celui de la santé et qui deviendra de plus en plus complexe au fil de l'évolution des diagnostics, des traitements et des relations avec les usagers, seule une plateforme multidirectionnelle comme celle qu'offrira le bureau des usagers sera en mesure de transformer la tour de Babel actuelle en un centre de communication ouvert à tous.

  1. L'information

Les connaissances augmentent à un rythme ahurissant depuis les 50 dernières années et ce phénomène ira fort heureusement en s'agrandissant encore plus rapidement dans le futur. Mais le niveau de connaissance de la population n'avance pas au même rythme.

On définit la littératie en santé comme étant l'ensemble des compétences qui permet l'accès, la compréhension et l'utilisation d'information pour une meilleure santé.

Les données sur la littératie en santé au Canada montrent que notre pays ne respire pas la santé. En effet, six adultes canadiens sur 10 ne possèdent pas les compétences nécessaires pour répondre adéquatement à leurs besoins en santé et en soins de santé. Chez les personnes de plus de 65 ans, ce chiffre déjà élevé grimpe à 88%.

Dans un futur pas très lointain, chacun pourra consulter à partir de son cellulaire son propre dossier médical. Cet accès quasi instantané aux résultats d'analyse, aux diagnostics des professionnels et aux listes de médicaments prescrits pourra générer bien de l'anxiété chez une personne qui n'a pas les compétences nécessaires pour correctement interpréter ces données.

La solution qui s'impose sera un vaste service d'information capable d'expliquer dans des mots simples et accessibles ces concepts dont la compréhension varie beaucoup d'un individu à un autre. Le bureau des usagers avec des outils comme le Journal le patient du Québec et avec ses multiples contacts avec les divers intervenants de la santé sera en mesure de contribuer à l'augmentation de la littératie en santé au Québec.

  1. La solidarité

À elle seule, l'Alliance des patients pour la santé compte plus d'une vingtaine d'associations diverses qui ont toutes en commun de vouloir protéger les usagers. On peut aussi penser au Conseil pour la protection des malades, du Regroupement provincial des comités d'usagers (RCPU), de l'Alliance médecins patients pour la santé, etc., etc.. Le bureau des usagers n'a certes pas l'intention de remplacer l'un, l'autre ou l'ensemble de ces organismes. Elle leur fournira plutôt un lieu de rencontre avec l'ensemble de ses intervenants.

Le jeudi 26 avril dernier, j'ai assisté au Symposium Rôle et valeur ajoutée des associations de patients pour le système de santé et de services sociaux en littératie en santé organisé par l'Alliance des patients pour la santé. Plusieurs des conférenciers représentaient effectivement diverses associations de patients. Les efforts quasi surhumains de ces associations pour bien faire valoir les besoins et les intérêts des patients sont dignes de mention. Il s'agit de femmes et d'hommes qui consacrent sinon toute leur vie ou pour le moins des heures innombrables de bénévolat pour la cause des patients. Ces personnes, investies d'une sincère vocation, ont besoin au minimum d'une reconnaissance formelle du ministère de la Santé et des services sociaux. La création du bureau des usagers par le MSSSQ leur fournira enfin cette reconnaissance.

En somme, le bureau des usagers, c'est l'offre de 4 occasions uniques de faire du prochain ministère de la Santé et des Services sociaux un organisme enfin au service des patients et ces offres sont, rappelons-le : la transparence, la communication, l'information et la solidarité. Tout ça, c'est le bureau des usagers.

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