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La guerre contre les maux de dos commence par votre attitude

Si vous n'adoptez pas une attitude de «recherche de protection personnelle», la prévention, eut-elle coûté des dizaines de milliers de dollars, ne vaut strictement rien.
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La position assise n'est pas idéale pour la colonne vertébrale, car elle est fort exigeante pour les vertèbres et particulièrement celles du bas du dos. Et c'est encore pire lorsque la personne n'a pas de muscles abdominaux forts.
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La position assise n'est pas idéale pour la colonne vertébrale, car elle est fort exigeante pour les vertèbres et particulièrement celles du bas du dos. Et c'est encore pire lorsque la personne n'a pas de muscles abdominaux forts.

Cet article est tiré du livre que j'ai cosigné avec le docteur Denis Ladouceur, neurochirurgien.

J'ai toujours pensé qu'il y a eu une foule de choses dites et écrites sur la prévention; et les programmes abondent: tels que Back-safe,sitting-fit, par exemple. Ce dernier a été élaboré récemment parce que la majorité des Nord-Américains passe beaucoup plus de temps assis que debout.

S'il y a embonpoint, c'est pire; en situation d'obésité: c'est pire encore. Le peu d'activités physiques est un autre élément qui favorise les douleurs lombaires.

Pourtant, la position assise n'est pas idéale pour la colonne vertébrale, car elle est fort exigeante pour les vertèbres et particulièrement celles du bas du dos. Et c'est encore pire lorsque la personne n'a pas de muscles abdominaux forts. Dans ce cas — et c'est la situation de la grande majorité de nos Québécois —, tout l'effort de soutien du corps est assuré par les quatre ou cinq dernières vertèbres lombaires (de L1 à L5).

S'il y a embonpoint, c'est pire; en situation d'obésité: c'est pire encore. Le peu d'activités physiques est un autre élément qui favorise les douleurs lombaires. Dans ces conditions, nul besoin d'être prophète pour comprendre que la situation ne risque pas de s'améliorer à court terme.

Les récentes informations nous indiquent que dorénavant, les enfants commencent à jouer à des jeux vidéo ou à l'ordinateur dès l'âge de cinq ans. Observez-les, ils sont assis sur le bout de la chaise qui, par ailleurs, n'est pas du tout adaptée à la tâche et encore moins à leur grandeur. Puis, ils se retrouvent assis sur un banc d'école. Encore ici, il n'y a eu que peu ou pas d'améliorations par rapport à ce que nous avons nous-mêmes connu à cet âge. Il faut avouer que les budgets des écoles sont pour le moins limités et, lorsqu'il manque d'argent pour acheter les manuels scolaires, on est loin de pouvoir s'offrir des fauteuils ergonomiques.

Pourtant, c'est à cet âge qu'il faudrait investir le plus en ergonomie, puisque leur corps est alors en pleine croissance. Au lieu de cela, chaque élève a exactement le même siège que celui de son voisin, fût-il d'un sexe différent, de grandeur différente et d'un poids différent.

Si les pieds ne touchent pas complètement le sol, l'artère ou la veine fémorale (et souvent les deux) seront suffisamment réduites pour provoquer des enflures.

D'ailleurs, nous rencontrons le même phénomène pour une personne qui a le malheur d'être petite dans notre monde moderne où les critères se basent sur des moyennes souvent supérieures de plusieurs centimètres que la moyenne québécoise. Un adulte qui mesure aujourd'hui 5' 3'' et moins a énormément de difficultés à trouver un fauteuil sur lequel, en position assise, son dos est parfaitement appuyé et ses pieds touchent le sol.

Je demande à ces personnes de persévérer et de trouver au moins un fauteuil ajusté à leur taille, parce qu'autrement, elles se retrouveront rapidement avec des douleurs lombaires. En plus de ces dernières, les personnes qui restent assises sur des fauteuils inadaptés à leurs besoins s'habitueront à des positions susceptibles de nuire éventuellement à leur système sanguin. Par exemple, si les pieds ne touchent pas complètement le sol, l'artère ou la veine fémorale (et souvent les deux) seront suffisamment réduites pour provoquer des enflures, car le poids de la jambe repose sur elles.

La prévention: une question d'attitude

Tout ceci m'amène à penser que la prévention, c'est d'abord et avant tout une question d'attitude. À cet égard, il existe deux groupes de gens à l'attitude diamétralement opposée: ceux qui ont déjà eu de graves douleurs au dos et les personnes qui n'ont jamais éprouvé ce type de problèmes.

Si vous n'adoptez pas une attitude de «recherche de protection personnelle», la prévention, eut-elle coûté des dizaines de milliers de dollars, ne vaut strictement rien.

Les personnes ayant déjà souffert de douleurs lombaires et qui sont guéries, ou les asymptomatiques (sans symptôme), sont habituellement beaucoup plus sensibles et obéissantes aux messages de prévention que les autres, du moins pendant et immédiatement après leurs problèmes.

J'ai pris conscience de l'importance de l'attitude lorsque je donnais des conférences sur la prévention en entreprise. J'avais beau montrer la meilleure façon de soulever une boîte de papier, par exemple, l'employé pouvait toujours suivre (ou pas) mes conseils. Même s'il répétait mes démonstrations devant tous ses collègues, la prévention aura été inutile s'ils ne les appliquent pas directement dans son quotidien.

Donc, s'il n'adopte pas une attitude que je qualifierais de «recherche de protection personnelle», la prévention, eut-elle coûté des dizaines de milliers de dollars, ne vaut strictement rien.

Chasseurs de maux de dos

De nos jours, il y a une guerre ouverte contre les maux de dos. D'une part, l'employeur a tout avantage à maximiser ses efforts dans le but d'éviter des blessures à ses employés et d'autre part, l'employé n'a aucun intérêt à ce que ses blessures prennent trop de temps à guérir.

Après un certain délai, déjà mesuré maintes fois statistiquement, l'assureur sait pertinemment qu'il pourra présenter un chèque à la personne souffrante et qu'elle l'acceptera. Est-ce une bonne chose, si la condition d'acceptation dudit chèque est qu'il sera le dernier versement ? À moins d'avoir une épouse ou des parents très riches, la personne atteinte d'un problème de douleurs au dos, qui ne peut plus travailler, aura à ce point perdu tellement d'argent dans tout le processus qu'elle acceptera ce chèque final.

Au secours du dos, Dr Denis Ladouceur, neurochirurgien et Jacques Beaulieu, Les Éditions Logiques, 2005

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