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Bouffées de chaleur: quelques pistes de solution

Avec les étés que nous connaissons maintenant, les bouffées de chaleur représentent un inconvénient sur lequel il convient de s'attarder.
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Pour bien comprendre les mécanismes impliqués, il convient de savoir pourquoi nous avons chaud.
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Pour bien comprendre les mécanismes impliqués, il convient de savoir pourquoi nous avons chaud.

Avec les étés que nous connaissons maintenant, les bouffées de chaleur représentent un inconvénient sur lequel il convient de s'attarder. Pour certaines personnes, il ne s'agit que d'un inconfort apparaissant à l'impromptu quelques fois par jour. Pour d'autres, les bouffées de chaleur les tiennent éveillées de longues heures la nuit, les obligeant même à changer leurs draps tellement elles ont sué.

Après les sueurs abondantes, viennent les sueurs froides et les frissons. Non seulement les crises apparaissent la nuit, mais elles se manifestent aussi à n'importe quel moment du jour, au bureau, au beau milieu d'une réunion, durant un repas. Certains hommes en souffrent aussi, mais à une bien plus petite échelle. Pour bien comprendre les mécanismes impliqués, il convient de savoir pourquoi nous avons chaud.

Température corporelle

Certains animaux comme les poissons, les amphibiens (ex: la grenouille) et les reptiles sont dits à sang froid, la plupart des autres animaux, dont les humains, sont à sang chaud. Le métabolisme des animaux à sang froid variera selon la température ambiante. Ainsi un poisson dans une eau très froide ralentira sa respiration, sa digestion, et toutes ses autres fonctions organiques (c'est ce qu'on appelle le métabolisme).

Lorsque la température de l'eau s'élèvera, son métabolisme s'accélérera et finalement si l'eau devient trop chaude, il sera contraint à demeurer à des profondeurs où l'eau est plus froide. Le corps humain est plus évolué. Il comporte son propre mécanisme de contrôle et d'ajustement de la chaleur. Nous ne sommes pas contraints comme la grenouille ou le poisson à obéir aux conditions climatiques extérieures.

Cependant, notre système de régulation de la chaleur a des limites. La température idéale pour le corps humain se situe autour de 37 degrés Celsius. Si cette température baisse sous la barre des 30 degrés, il y a hypothermie grave et risque de mort.

À l'inverse si la température grimpe au-dessus des 40 degrés, on parle de fortes fièvres qui peuvent aussi devenir fatales. Pour maintenir la température normale, l'organisme dispose de deux mécanismes fort astucieux: la dilatation ou la constriction des vaisseaux sanguins et la sueur.

Lorsque la température interne du corps grimpe légèrement au-dessus des fameux 37 degrés, les vaisseaux sanguins près de la peau se dilateront ce qui donnera une teinte rouge à la peau et c'est surtout ce qui permettra au sang de se refroidir pour maintenir sa température.

Lorsque la température extérieure est aussi chaude, le deuxième mécanisme entrera en action et provoquera de la sudation. L'eau qui s'évaporera en surface de la peau entraînera alors une baisse de la température. C'est aussi pourquoi l'été, lorsque l'on sort de l'eau (lac ou piscine), on a la sensation d'avoir froid.

Finalement, en condition inverse, lorsque la température corporelle passe en dessous des 37 à 35 degrés, les vaisseaux sanguins près de la surface de la peau se contracteront. L'hiver au froid, la peau devient très pâle.

Hormones et température

Les hormones jouent un rôle important dans la dilatation et la contraction des vaisseaux sanguins. Ainsi, une variation importante dans l'apport d'oestrogènes chez la femme et de testostérone chez l'homme provoquera des bouffées de chaleurs comme décrites plus haut.

Comme de telles variations se produisent surtout chez la femme et particulièrement à la ménopause, c'est là qu'on retrouve le plus de bouffées de chaleur avec le plus d'intensité. Habituellement, ces bouffées se produiront sur une période de cinq ans suivant la ménopause. Une fois l'organisme bien habitué à la chute des oestrogènes consécutive à la ménopause, les bouffées de chaleur disparaîtront comme elles sont arrivées.

Il convient d'être prudent, d'autres causes peuvent provoquer des bouffées de chaleur comme certaines affections de la peau, par exemple la rosacée (une dermatose), ou un mal fonctionnement de la glande thyroïde (hyperthyroïdie).

Une fois la cause des bouffées de chaleur bien établie, il existe certaines précautions qui peuvent alléger l'inconfort.

Les solutions de première ligne

Avant tout, il convient de tenter par des moyens simples d'empêcher ou de diminuer à un seuil acceptable ces bouffées de chaleur. Ainsi il est souhaitable d'éviter les repas trop copieux et bien épicés, les efforts que nécessitera la digestion de ces aliments augmenteront la chaleur.

La cigarette, l'alcool, le thé et le café peuvent aussi favoriser les bouffées de chaleur. Il faut aussi, bien sûr, éviter les bains ou douches trop chaudes de même que les saunas. Le stress est aussi susceptible de provoquer des bouffées de chaleur.

Finalement, on conseille de l'exercice physique sur une base régulière. En somme, les conseils d'usage visant à l'amélioration générale de la santé s'appliquent bien ici. Une autre piste semble intéressante, quoique les résultats à long terme soient encore inconnus. Les phytoestrogènes contenus dans le soya semblent avoir un effet bénéfique. Les femmes asiatiques vivant dans leur pays ou celles qui vivent ici, mais ont conservé leurs habitudes alimentaires, consomment beaucoup de soya et ont moins de bouffées de chaleur.

L'hormonothérapie de remplacement (HTR)

Pendant 20 ans, elle fut présentée comme étant la panacée: elle faisait disparaître les bouffées de chaleur, prévenait l'ostéoporose et les maladies cardiaques et empêchait les sécheresses vaginales.

Puis le mauvais sort sembla se ruer sur la fameuse pilule: augmentation des cancers hormonodépendants (du sein, de l'utérus ou des ovaires), mise en doute des effets préventifs tant en ostéoporose qu'en cardiologie, etc. L'hormonothérapie, indispensable dans les années 1970, serait devenue tout à coup désastreuse en 2000. Il faut, sans jeu de mots, garder la tête froide.

Le consensus actuel établit ces limites: s'il n'y a pas d'antécédents familiaux de cancers hormonodépendants et que les symptômes liés aux bouffées de chaleur dérangent suffisamment la vie d'une personne, celle-ci serait mieux d'entreprendre une HTR pour une période d'un maximum de cinq ans. Comme quoi, souvent la bonne solution ne se trouve pas dans les positions extrêmes.

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