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8 mars: l'éducation est un droit et non pas un privilège

À l'occasion de la Journée internationale des femmes célébrée le 8 mars, dont le thème de cette année est: «L'égalité pour les femmes, c'est le progrès pour toutes et tous», je me fais le devoir de rappeler à nos dirigeants francophones que l'éducation est un droit de l'Homme que tous doivent respecter et promouvoir. Il ne peut y avoir de progrès sans éducation et formation de qualité.
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À l'occasion de la Journée internationale des femmes célébrée le 8 mars, dont le thème de cette année est: «L'égalité pour les femmes, c'est le progrès pour toutes et tous», je me fais le devoir de rappeler à nos dirigeants francophones que l'éducation est un droit de l'Homme que tous doivent respecter et promouvoir. Il ne peut y avoir de progrès sans éducation et formation de qualité.

Le droit à l'éducation a été consacré dans différents instruments internationaux des droits de l'homme, tels que la Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH), en son article 26; le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), articles 13 et 14; la Convention internationale sur l'élimination de toutes formes de discrimination raciale, article 5; la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, article 10; la Convention relative aux droits de l'enfant, articles 28 et 29; et la Convention relative aux droits des personnes handicapées, article 24.

L'article 14 du PIDESC adopté en décembre 1966 et entrée en vigueur en janvier 1976 stipule que:

«Tout État partie au présent Pacte qui, au moment où il devient partie, n'a pas encore pu assurer dans sa métropole ou dans les territoires placés sous sa juridiction le caractère obligatoire et la gratuité de l'enseignement primaire s'engage à établir et à adopter, dans un délai de deux ans, un plan détaillé des mesures nécessaires pour réaliser progressivement, dans un nombre raisonnable d'années fixé par ce plan, la pleine application du principe de l'enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous.»

Plus de 40 ans après, le prescrit de l'article 14 du PIDESC, ratifié à ce jour par 161 États, dont la quasi-totalité des États francophones, qui exige aux États parties d'offrir une éducation gratuite et obligatoire, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental, est loin d'être une réalité dans beaucoup d'États francophones.

Cette exigence du Pacte a été reformulée dans les Objectifs 2 et 3 du Millénaire pour le développement (OMD) qui recommandent aux États d'«Assurer l'éducation primaire pour tous» et de «Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes» d'ici 2015.

À une année de l'échéance fixée par les États pour permettre à tous les enfants, filles et garçons, d'être en mesure d'achever un cycle complet d'études primaires, il n'est toujours pas possible, dans la plupart des États francophones, de garantir l'accès gratuit et obligatoire à tous les enfants d'âge scolaire.

L'éducation de filles est un moyen de garantir l'égalité des chances

La scolarisation des filles était au cœur de discussions lors du deuxième Forum mondial qui a regroupé les femmes des États membres de la Francophonie à Kinshasa du 3 au 4 mars dernier. Les femmes francophones sont conscientes que pour relever les défis majeurs auxquels elles sont confrontées, notamment l'extrême pauvreté, l'injustice, la violence, la santé maternelle et infantile; l'éducation et la formation sont les moyens par excellence de garantir l'égalité des chances entre les garçons et les filles, en ce sens qu'elles préparent les jeunes filles à assumer pleinement leurs responsabilités, à connaitre et défendre leurs droits et à contribuer à parts égales au développement de leur société.

Parmi les recommandations qu'elles comptent transmettre aux chefs d'État et de gouvernement lors du Sommet de Dakar, les femmes francophones exigent d'investir dans l'éducation des filles pour lutter contre le chômage, l'extrême pauvreté qui exposent les femmes à toutes sortes des abus et violences, et leur exclusion implicite dans la prise de décisions qui les concernent.

En effet, quelle que soit sa forme, la violence à l'égard des femmes constitue la violation la plus fréquente des droits humains. Elle réduit la capacité des femmes d'exercer pleinement leurs droits économiques, sociaux, politiques et culturels.

Les États ont donc l'obligation d'éliminer tous les obstacles à l'accès à l'éducation des jeunes filles et veiller à éradiquer toute forme de discrimination à leur égard. En garantissant une éducation de qualité, couplée d'une égalité des chances, ils permettent aux femmes de demain de jouer pleinement leur rôle dans le développement de la société. En effet, une fille instruite est plus susceptible de briser le cycle de la pauvreté, de prendre son destin en mains, de défendre ses droits, de participer aux décisions qui la concernent et de se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles, telles que le VIH-sida.

La violence faite aux femmes dans les conflits armés

Après le deuxième Forum mondial des femmes francophones qui a planché sur la scolarisation des jeunes filles pour permettre la pleine jouissance de leurs droits, un autre Sommet international présidé, cette fois, par le chef de la diplomatie britannique William Hague et la star hollywoodienne Angelina Jolie, est prévu du 10 au 13 juin 2014 à Londres pour mobiliser l'opinion publique internationale afin éradiquer ce fléau, de plus en plus courant qui consiste à «recourir au viol comme une arme de guerre» lors des conflits armés. Le sommet de Londres réunira les ministres des Affaires étrangères, des chefs policiers et d'éminents juristes pour trouver les voies et moyens d'agir efficacement contre les violences sexuelles faites aux femmes dans les conflits armés et de mettre fin à cette forme d'impunité de crimes de guerre déguisée en réconciliation nationale.

Décidément, l'année 2014 sera riche de rencontres internationales qui planchent sur l'égalité des sexes, non seulement comme une question d'équité et de respect des droits fondamentaux de tous, mais également comme un préalable à la réalisation du bien-être et de progrès de tous et de chacun. Nous avons bon espoir que le prochain Sommet de la Francophonie va permettre la mise en œuvre effective de l'égalité des sexes par la représentation égale aux postes de leadership pour que tous ensemble, hommes et femmes, contribuent à la recherche de la paix, du développement et de progrès pour tous.

Pour reprendre les propos du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon:

«Les pays dans lesquels les femmes sont traitées sur un pied d'égalité avec les hommes jouissent d'une meilleure croissance économique. Les entreprises qui comptent des femmes parmi leurs dirigeants affichent de meilleurs résultats. Les accords de paix qui font intervenir des femmes s'avèrent viables à plus long terme. Les parlements où siègent des femmes adoptent davantage de lois portant sur des questions sociales fondamentales comme la santé, l'éducation, la non-discrimination et les allocations familiales.»

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