Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Angola: et si les femmes du gouvernement Lourenço incarnaient la clé de la diversification?

La diversification souhaitée et exprimée par João Lourenço passera indubitablement par un chantier social en bonne et due forme, élaboré par l’octroi de plus de pouvoir aux acteurs de la société civile.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
C’est dorénavant à João Lourenço, anciennement ministre de la Défense, que reviennent les commandes du parti.
AFP/Getty Images
C’est dorénavant à João Lourenço, anciennement ministre de la Défense, que reviennent les commandes du parti.

L'Angola connaît un vent de renouveau avec l'avènement du troisième président de son histoire postcoloniale. Un même parti toutefois, celui du Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), érigé depuis 1975 avec à sa tête José Eduardo dos Santos (1979-2017). C'est dorénavant à João Lourenço, anciennement ministre de la Défense, que reviennent les commandes du parti.

Son plan stratégique pour les cinq prochaines années se décline déjà sous une tangente palpable : la diversification de l'économie pour ce pays second producteur de pétrole au continent, après le Nigéria, lourdement impacté par la chute de valeur de la richesse. Pour y arriver, le nouveau président pourra compter sur 28 ministres, dont trois ministres d'État. Parmi cette équipe, onze femmes investies de sphères d'activité primordiales telles que l'essor des entreprises angolaises à l'échelle locale et internationale, un pari endossé par Bernarda Gonçalves Martins Henriques Da Silva, ministre de l'Industrie.

Le rayonnement de l'intelligentsia angolaise qui saura rivaliser avec celle de l'Occident est maintenant entre les mains de Maria Do Rosário Bragança Sambo, ministre de l'Enseignement supérieur, Science, Technologie et Innovation. Après avoir écopé des ravages collatéraux d'une guerre civile ayant succédé à l'Indépendance du pays de 1975 à 2002, le pays d'Afrique australe se redéfinit géographiquement et se tourne vers le monde afin de définir les bases d'un tourisme viable, opération d'envergure incombant dorénavant à Maria Ângela Teixeira De Alva Sequeira Bragança, ministre de l'Hôtellerie et du Tourisme.

Avec sa superficie de 1,247 Million de km2, soit plus du double de celle de la France, l'Angola dispose d'un vaste espace rural et agricole devant être préservé des méfaits de la pollution et de la dégradation globale de la planète, un défi colossal pour Paula Cristina Francisco Coelho, ministre de l'Environnement. Grâce à son accès privilégié à l'océan Atlantique Sud sur une distance de 1 600 km, les fonds marins angolais se présentent comme une ressource halieutique plus que considérable qui bénéficiera à l'expansion du marché local et international, une avenue de diversification économique pilotée par Victória Francisco Lopes Cristóvão de Barros Neto, ministre des Pêches et de Mer.

À l'instar de Dubaï, Luanda s'érige en 2017 en une mégapole en pleine mutation infrastructurelle et sociale. Depuis 2002, les écarts n'ont cessé de s'accroître entre les classes favorisées et populaires. Un clivage s'érigeant entre un infime groupe bénéficiaire des retombées du boom pétrolier depuis une décennie et demie, et l'autre majoritaire, plus de 15 millions de citoyens, vivant sous l'instinctive pulsion de la survie quotidienne avec l'équivalent de 2 dollars.

La diversification souhaitée et exprimée par João Lourenço passera indubitablement par un chantier social en bonne et due forme, élaboré par l'octroi de plus de pouvoir aux acteurs de la société civile.

La diversification souhaitée et exprimée par João Lourenço passera indubitablement par un chantier social en bonne et due forme, élaboré par l'octroi de plus de pouvoir aux acteurs de la société civile. Celles et ceux revendiquant l'éradication de la corruption trouvent une résonance idéologique auprès de leur nouveau président. Lors de son assermentation le 26 septembre dernier, il a clamé devant le clan dos Santos, directs héritiers des 38 dernières années de règne, son espoir de redorer l'image du pays à l'international par le biais d'une éthique nécessaire à son positionnement sur l'échiquier mondial.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.