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L'influence du climat sur le père Noël

L'influence méconnue du climat sur la forme et le visage des humains est apparente sous toutes les latitudes. La taille d'un individu, sa pilosité, la forme de ses oreilles, la protubérance du nez, tous ces traits génétiques sont l'aboutissement d'une longue adaptation aux extrêmes climatiques.
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L'influence méconnue du climat sur la forme et le visage des humains est apparente sous toutes les latitudes. La taille d'un individu, sa pilosité, la forme de ses oreilles, la protubérance du nez, tous ces traits génétiques sont l'aboutissement d'une longue adaptation aux extrêmes climatiques. Darwin a été le premier à le confirmer. Dans les premières pages de son livre sur l'origine des espèces, Charles Darwin débute le livre qui allait le rendre célèbre en affirmant que tous les organismes vivants, les insectes comme les plantes, les animaux ou les humains, sont malléables. Leurs formes changent en fonction du stress du milieu. Or, le plus grand facteur de stress dans un milieu n'est pas la disponibilité de nourriture. Ce sont les extrêmes de températures et de vent.

Il y a une relation naturelle entre le climat et le physique des êtres vivants. C'est même un principe de zoologie, du nom de règle de Bergmann. Ce principe empirique, qui s'appuie sur de rigoureuses analyses statistiques, dit que la taille d'un animal dépend de la température de son milieu. Ainsi, dans les climats plus chauds, les animaux ont tendance à être moins massifs que dans les climats plus froids. Les chevreuils du Québec, par exemple, sont plus gros que ceux de Floride. Les ours du Canada sont plus gros que les ours américains. Bien sûr, il y a des exceptions. Les éléphants sont les plus gros animaux terrestres et vivent en Afrique et en Asie. Malgré tout, cette règle fonctionne assez bien chez les animaux à sang chaud. En général, plus une espèce animale s'approche de régions froides, plus au nord, et plus leurs descendants grandiront en taille et en volume. La règle de Bergmann montre comment la Nature s'y prend pour empêcher les êtres de crever de chaleur ou de mourir de froid: en modifiant leur anatomie.

Si vous faites partie d'un peuple qui cohabite avec le froid depuis des générations, il y a de bonnes chances que votre nez se soit adapté et que vos ouvertures nasales aient rétréci avec le temps. Comme chez les Inuits. Ou chez les Lapons. Chez ces peuples nordiques, les os du nez sont plus étroits. La forme du nez est corrélée avec la température globale d'une région, mais encore plus avec la présence de vapeur d'eau dans l'air. Dans un environnement très froid, où la vapeur d'eau est peu présente, les nez minces aux narines étroites sont préférés par dame Nature.

Une autre façon de démontrer que les plus gros spécimens d'une espèce dans un territoire vivent plus au nord que les autres est l'obésité. Aux États-Unis, les habitants du nord du pays sont plus gros que ceux qui habitent au sud. Les différences sont minimes, mais significatives. On observe le même phénomène ailleurs. Les habitants du nord de la Mongolie sont plus gros que ceux du sud. Au Canada, les taux d'obésité sont également plus grands au Nord qu'au Sud. Selon Statistique Canada, le pourcentage le plus faible de personnes obèses se trouve au sud du pays, dans les trois plus grandes villes du Canada (Toronto, Montréal, Vancouver), et dans des régions du sud de la Colombie-Britannique.

Au Québec aussi, plus on réside au Nord, et plus le tour de taille augmente. Dans la région de Montréal, les chiffres de l'Institut National de Santé publique du Québec (INSPQ) indiquent que 12 % de la population adulte est obèse. Dans les Laurentides, ce taux grimpe à 16 %. Sur la Côte-Nord: 18 %. Et ainsi de suite, en montant plus au Nord, dans les régions où les hivers sont les plus longs et les plus durs du Québec.

On sait maintenant pourquoi le père Noël est obèse. Il habite au Pôle Nord!

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