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CEIC: un problème moral avant tout

La Commission Cliche et la Commission Charbonneau nous permettent de faire un constat irréfutable. Le niveau moral de nombreux politiciens, fonctionnaires, professionnels, entrepreneurs et syndicalistes laisse grandement à désirer.
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La Commission Charbonneau a pressenti que le sous-développement moral du peuple québécois est la cause principale de la corruption et de la collusion qui menace de l'intérieur ses institutions publiques. Dans son discours de présentation, la présidente a raison de dire que pour enrayer ces comportements immoraux il faut «faire du Québec une société meilleure où l'éthique, l'intégrité, l'honnêteté et la rigueur occupent le premier plan».

Cependant, elle se trompe en pensant que le Québec va devenir plus moral en encourageant les Québécois à dénoncer toute tentative de corruption et de collusion, et toute irrégularité liée à l'éthique.

La Commission Cliche et la Commission Charbonneau nous permettent de faire un constat irréfutable. Le niveau moral de nombreux politiciens, fonctionnaires, professionnels, entrepreneurs et syndicalistes laisse grandement à désirer. Si on faisait une enquête sur le niveau moral des gens ordinaires on découvrirait probablement la même carence éthique. Le problème fondamental n'est donc pas de lutter contre les effets négatifs et récurrents du sous-développement moral des Québécois mais plutôt comment les rendre plus respectueux de leur dignité et celle d'autrui.

S'humaniser, c'est essentiellement se moraliser. Et se moraliser, consiste à connaître et à respecter les valeurs, les règles et les principes respectueux de la dignité inhérente à toute vie humaine. Or, pour être respectueuses de la dignité humaine, nos conduites individuelles et collectives doivent nécessairement découler d'une conception naturelle, rationnelle et scientifique, donc universelle, de la commune nature des êtres humains et leurs exigences de bon développement et de fonctionnement dans leurs rapports avec le réel, l'environnement, la vie, eux-mêmes, autrui, la société et l'humanité. Or, il n'existe pas à notre connaissance de programmes éthiques fondés sur une science et un art transdisciplinaires du développement moral.

Un véritable programme éthique placé au cœur de l'éducation obligatoire ferait davantage pour lutter contre la corruption et la collusion dans tous les secteurs de l'activité humaine que toutes les commissions d'enquête qui s'attaquent aux effets plutôt qu'aux causes du sous-développement moral des Québécois. Nos enfants sont actuellement privés de véritables programmes d'éthique adaptés à chaque catégorie d'âge et enseignés par des personnes dûment formées pour les guider dans leur développement moral. Puisque l'actuel programme « Éthique et culture religieuse » ne fait pas actuellement ce travail, il est utopique de penser que les futures générations vont devenir meilleures c'est-à-dire plus morales, plus intègres et plus honnêtes que nous le sommes.

Compte tenu qu'après avoir disqualifié l'éthique chrétienne on ne l'a pas remplacée par une éthique naturelle, on peut même craindre une certaine régression. Et dire qu'un tel programme d'éthique coûterait probablement un dixième du coût de la prochaine enquête que certains annoncent déjà.

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Tony Accurso

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