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Il faut analyser les tâches accomplies et vérifier leur pertinence avant de réduire le nombre d'employés. Cela réduirait le nombre de travailleurs qui brutalisent leurs réveille-matin, qui restent couchés, retournent à leurs rêves et par le fait même, qui mettent plus de pression sur ceux qui se présentent au travail ce jour-là.
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Même si les statistiques fournies par la CSST montrent officiellement que ces chiffres sont à la baisse en 2013 au Québec (63 travailleurs décédés à la suite d'un accident de travail et 121 travailleurs décédés à la suite d'une maladie professionnelle), il est indéniable que le travail tue. Et il ne faut pas oublier ici que ces chiffres ne tiennent pas compte des mafieux, revendeurs de drogues et prostituées qui sont aussi morts au travail.

Edgar Bergen a écrit : « Travailler dur n'a jamais tué personne. Alors, pourquoi prendre le risque? » Certains pourraient être portés à interpréter cette citation comme une incitation à ne pas chercher d'emploi sachant que les statistiques confirment que le travail tue.

Et il faut aussi admettre que trop souvent, le travail tue des espoirs, des ambitions, des rêves, qu'il détruit la motivation de personnes pourtant bien intentionnées. En plus, des gens ont vu leur santé mentale et/ou physique gravement réduite par le « merveilleux monde du travail », certains ayant vécu des désagréments tels que le burn-out, d'autres ayant mis fin à leur souffrance en commettant l'extrême, le suicide.

Pas besoin de chercher longtemps pour constater que l'homme n'est pas fait pour travailler, les femmes non plus. La preuve, c'est que cela les fatigue.

Au cours des quatre dernières décennies, j'ai assisté, sur le marché du travail, à plusieurs atteintes graves à la santé morale et physique de travailleurs. J'ai ainsi constaté que l'humain exagère sur l'humain et contribue à sa destruction. Et ceci est souvent une conséquence des difficultés de relations entre travailleurs et aussi entre employés et employeurs.

Le marché du travail nous met en contact avec tous ces types de travailleurs avec qui notre employeur nous demande de performer dans l'harmonie et efficacement. Il faut réaliser, en effet, que chacun d'entre nous sur le marché du travail a eu à faire des compromis et à faire équipe avec des gens dont nous ne recherchions aucunement l'entourage immédiat. Après tout, l'incompétence de certaines personnes ne tient pas à leur manque de connaissances, mais à leur incompatibilité avec les autres avec qui ils ont à travailler en équipe.

Les patrons ou supérieurs immédiats et des organisations malades peuvent aussi être la cause d'incompatibilité qui rend le travailleur mésadapté ou insatisfait de son environnement de travail.

Le marché du travail est malade et l'organisation du travail est souvent déficiente tant pour les travailleurs que pour les patrons. La satisfaction au travail est réduite alors que les actionnaires se montrent de plus en plus exigeants quant aux profits nécessaires pour permettre à l'entreprise de croître et de survivre. D'où plusieurs effets pervers du marché du travail ou de l'organisation du travail tels qu'on les connaît actuellement. « Faire plus avec moins » est devenu un adage très répandu dans le monde du travail, mais il n'est pas toujours réaliste si on ne change rien aux façons de faire.

Même si nous entendons fréquemment des gens utiliser l'expression « le travail ne tue pas » pour motiver des travailleurs plus lents, moins efficaces ou ne déployant pas assez d'efforts, je dois dire que je doute de la véracité de cette expression.

Il existe des solutions réalistes aux conflits au travail et aux procédures de travail pouvant permettre de simplifier la tâche des travailleurs et par conséquent, d'améliorer leur performance.

Après tout, qui voudrait travailler sachant que le travail tue? Pour cela, il faut analyser les tâches accomplies et vérifier leur pertinence avant de réduire le nombre d'employés. Cela réduirait le nombre de travailleurs qui brutalisent leurs réveille-matin, qui restent couchés, retournent à leurs rêves et par le fait même, qui mettent plus de pression sur ceux qui se présentent au travail ce jour-là.

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Avril 2018

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