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Le droit de rire de soi et des autres devrait devenir un droit absolu et indéniable puisque le rire oblige à une réflexion.
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L'attentat survenu à Paris dans les locaux de Charlie Hebdo a soulevé une immense réaction en chaîne qui devrait aussi nous amener à préciser les règles de vie dans notre société.

Ainsi, le droit de rire de soi et des autres devrait devenir un droit absolu et indéniable puisque le rire oblige à une réflexion à savoir si nous acceptons ou non les arguments utilisés pour nous faire rire. Si nous ne les acceptons pas, libre à nous de ne pas rire.

Si tous les opposants au rire se donnaient le droit de liquider les provocateurs du rire et de la réflexion qui suscite ce rire, nous assisterions à un carnage épouvantable. Au Québec, il y a quelques années, la ville de Drummondville au grand complet se serait levée pour foncer vers les bureaux de la revue CROC à Montréal pour assassiner les maudits comiques qui faisaient passer les Drummondvillois pour des morons. La revue SAFARIR aurait aussi eu la visite de ses victimes qui l'auraient sabordée. Les caricaturistes des journaux se seraient vus indiquer la porte pour éviter les explosions et des pertes de vie dans les locaux des grands journaux et des hebdos régionaux. Ils auraient été relégués au travail au noir, dans l'ombre et la clandestinité.

La scène québécoise aurait été privée de plusieurs spectacles hilarants mémorables. Nous n'aurions pas connu Yvon Deschamps, Martin Matte, André-Phillipe Gagnon, RBO et tous les autres exerçant les mêmes métiers qu'eux. La télévision aurait dû retirer de son antenne les « Bye, Bye » dès l'époque de Dodo et Denise, « La Petite Vie », « Les Bougon », « Gérard D. Laflaque ». Certains cinéastes auraient aussi droit à la visite et à une proposition qu'ils n'auraient pas pu refuser de la part des représentants de la mafia parce que l'image dépeinte dans certains films ne leur aurait pas plu.

Gilbert Rozon aurait été pourchassé jusque dans la plus petite paroisse pour empêcher sa tentative de mettre sur pied son « Festival Juste pour Rire ». Même certains politiciens se seraient sentis investis du droit de faire disparaître certains chroniqueurs qui auraient trop souligné leurs côtés sombres.

Au lieu de tout cela, il serait plutôt souhaitable qu'aujourd'hui les grandes marches pour démontrer l'opposition à l'obscurantisme suscitent la révolte des jeunes filles et de leurs parents contre Boko Haram, la révolte des femmes contre les talibans, le soulèvement des veuves, veufs, orphelins contre les djihadistes, l'indignation de Ricardo et des grands chefs brimés dans leur droit de présenter à la télé et dans les revues des recettes de porc.

Qu'il soit clair avant de choisir le Québec comme terre d'adoption, que l'acceptation de l'autodérision est un prérequis dans notre société et que cela n'est pas nouveau. Yvon Deschamps le disait il y a déjà plusieurs décennies, le québécois prône : « un Québec indépendant dans un Canada fort ».

Et à bien y penser, l'ex-ministre Bernard Drainville devrait peut-être proposer à l'ONU sa Chartre de la laïcité pour qu'il soit clair partout, que la religion se pratique chez soi et dans les lieux réservés à cet effet plutôt qu'en public.

Pour arriver à un monde débarrassé des extrémistes revendicateurs et violents, il faudra aussi que nos sociétés accueillent et intègrent les nouveaux arrivants acceptés chez nous et qui accepteront nos modes de vie en les embauchant dans nos entreprises, en les invitant dans nos activités et associations locales. Ce sera le meilleur moyen d'éviter l'isolation, la revendication et la contestation violente. Assez de Charia-ge que nous ne pouvons pas approuver. Vivons en paix, construisons un avenir au lieu de se battre pour démontrer que celui que nous bâtissons sera meilleur que celui souhaité par le voisin.

Rappelons-nous que Molière écrivait que vivre sans aimer n'est pas proprement vivre et que Pierre Corneille ajoutait : « À qui sait bien aimer, il n'est rien d'impossible ». Ensemble, rions, chantons, c'est l'hiver et bientôt ce sera le temps du Carnaval partout au Québec.

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Quelques caricatures de Charlie Hebdo

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