Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Bénévole, à quel prix?

Il devient de plus en plus fréquent d'exiger des bénévoles de payer pour être admis comme bénévoles.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Dans notre société, on fait souvent appel à des bénévoles pour organiser des activités, diriger des associations et réaliser des événements. Ceci n'est pas un phénomène nouveau, mais il est de moins en moins rare que des organisations reposent complètement sur le bénévolat, même si elles jouent un rôle quasi essentiel.

Des bases de notre société reposent souvent sur le bénévolat pour soutenir leur développement. Pensons aux sports et loisirs pour nos jeunes ainsi qu'aux soins offerts à nos aînés qui sont souvent appuyés lorsque ce n'est pas totalement mis sur pied, par des bénévoles.

Certaines preuves d'appréciation sont attribuées à l'occasion à des gens ayant fait leur marque dans des organisations qui, sans leur dévouement, n'auraient pas joui du rayonnement qu'on leur connaît, ou n'auraient pas réussi à combler les besoins de la clientèle qui faisait appel à leurs services.

Même si les bénévoles ne reçoivent pas tous publiquement de preuve de reconnaissance pour leurs réalisations, il serait normal, comme on le voit parfois, qu'une preuve d'appréciation leur soit dédiée. Les organisations sportives vont à l'occasion organiser à la fin d'un événement une réception spécifiquement réservée pour les bénévoles ayant contribué à la réalisation de cet événement sportif. D'autres associations vont organiser une réception de Noël et distribuer quelques cadeaux pour leurs bénévoles.

Il ne faut pas oublier que les bénévoles investissent non seulement leur temps pour le bien d'une organisation, mais aussi, leur propre argent pour se déplacer et se stationner au lieu où leur aide est requise, pour assister à de la formation dans le but de se préparer à bien jouer leur rôle, etc.

Il devient cependant de plus en plus fréquent d'exiger des bénévoles de payer pour être admis comme bénévoles, que ce soit pour contribuer à l'achat de vêtements distinctifs qu'ils doivent porter pour s'identifier, ou pire, pour défrayer les examens de vérification de leurs antécédents qui pourraient les exclure de la liste des bénévoles admissibles. Rendu là, cela devient indécent.

En effet, à cause de certains tordus pas nécessairement bénévoles, qui ont par le passé commis des actes répréhensibles auprès des clientèles desservies, on demande de plus en plus fréquemment aux bénévoles de fournir une validation de leurs antécédents judiciaires avant de pouvoir intervenir auprès de personnes vulnérables dont font partie les enfants, les aînés et les handicapés, donc les clientèles auprès desquelles les bénévoles sont souvent appelés à intervenir.

Là où le bât blesse, c'est que certains services de police exigent des frais des bénévoles pour procéder à ces vérifications qui peuvent aller jusqu'à la prise d'empreintes digitales. Donc, on est rendu au point où on demande aux gens de payer pour avoir le droit de faire du bénévolat et faire profiter la société de leurs talents, et ce sans rémunération en retour.

On exagère. C'est tout à fait correct que l'on veuille protéger les clientèles visées, mais il est inconcevable que certaines municipalités n'aient pas encore adopté comme le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) une règle précisant que la validation des antécédents judiciaires pour les bénévoles œuvrant dans une organisation à but non lucratif (OBNL) se fasse sans frais.

Après tout, les bénévoles contribuent à bâtir le futur de notre communauté. Laissons-les donc s'exprimer de leur mieux sans leur créer des entraves comme celle de devoir s'acheter un titre ronflant ou non dans une organisation qui se contentera peut-être de leur dire « Merci ».

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Avril 2018

Les billets de blogue les plus lus sur le HuffPost

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.