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Immigration et laïcité au Québec

Ceux qui défendent les libertés individuelles contre les risques, les incertitudes et les menaces qui pèsent sur elles savent qu’un pays est stable seulement si tous vont dans la même direction.
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Le second dossier chaud, celui de la laïcité, s'annonce plein de rebondissements au vu des réactions qu'il suscite dans les rangs des groupuscules radicaux de gauche et leurs alliés conservateurs et islamistes, ainsi que des multiculturalistes enragés.
Jasmin Merdan via Getty Images
Le second dossier chaud, celui de la laïcité, s'annonce plein de rebondissements au vu des réactions qu'il suscite dans les rangs des groupuscules radicaux de gauche et leurs alliés conservateurs et islamistes, ainsi que des multiculturalistes enragés.

Au Québec, en cette fin d'hiver et bientôt le début du printemps, se dessinent en toile de fond de chauds débats qui accaparent déjà aussi bien les gens des médias que les observateurs et autres analystes de la scène politique et socioculturelle, plusieurs groupes de militants toutes obédiences confondues.

Deux thèmes majeurs parmi tant d'autres du programme du gouvernement Legault, l'immigration, la laïcité et leurs prolongements dans l'école, constituent des tests de passage à réussir afin d'éviter que les émotions prennent le dessus sur la raison.

Un modèle de sélection des immigrants à reformuler

Au Québec, depuis un peu plus d'une décennie, ont été observés des changements de fonds qui touchent particulièrement les relations entre la société d'accueil et des immigrants musulmans venus des pays arabo-musulmans, de quelques pays européens et particulièrement de France.

Parmi ces derniers, beaucoup se réclament d'origines diverses et quelques-uns revendiquent leur appartenance à de nouvelles idéologies (colonialité et décolonialité, «indigénat», racialisation, islamisme, etc.) en questionnement, sans occulter des embrigadés «sélectionnés» selon des critères généraux et généreux qui leur permettent d'arriver en sol québécois, sans crainte d'être repérés.

Ils mettent de l'avant leur identité plus idéologique sous couvert religieux et exigent que des dispositions réglementaires leur soient accordées pour que leur liberté d'action soit préservée. Au même moment, au Canada, le fédéral est interpelé par les mercenaires de Daech qui veulent revenir au pays, à présent que leur mission s'est achevée avec fracas contre le mur de la bêtise humaine échafaudé par ceux qui les ont embrigadés.

Il n'est pas nécessaire de revenir sur la complexité du dossier de l'immigration sachant que le gouvernement Legault est arrivé avec des promesses électorales avec un seul paramètre, celui de la réduction à 40 000 sélectionnés au lieu de 50 000, et ce, malgré l'abondance d'emplois notamment en région. Mais très vite, il a provoqué une onde de choc en invitant 18 000 requérants, soit environ 50 000 personnes, à reformuler leurs demandes.

Le bon sens nous intime de demander comment une équipe constituée de gestionnaires avertis a pu s'engager dans un chemin aussi périlleux même s'il s'agit de l'héritage «vicié» de la gouvernance libérale? Il y comme un non-sens qui ne s'explique pas, sauf par le fait que la gestion des ressources humaines a été «un détail» chez les agents du ministère. À l'évidence, malgré sa verve, le jeune ministre Simon Jolin-Barrette semble avoir «erré» devra naviguer à contre-courant pour s'en sortir.

La vraie laïcité dans la Charte

Le second dossier chaud, celui de la laïcité, s'annonce plein de rebondissements au vu des réactions qu'il suscite dans les rangs des groupuscules radicaux de gauche et leurs alliés conservateurs et islamistes, ainsi que des multiculturalistes enragés.

Le simple fait de parler de ce sujet, et voici que des «ligues de propagandistes» s'insurgent. Quelques-uns de leurs nouveaux prophètes et de leurs courants, prétextant l'offense et la stigmatisation, lancent des attaques perfides associées à la victimisation. Leurs cibles privilégiées sont les nouveaux élus du gouvernement du Québec ainsi que les partisans de la laïcité.

Toutefois, ils n'hésitent pas à accuser les Québécois et leur gouvernement d'être racistes, xénophobes, et, la cerise sur le sundae: ils les culpabilisent d'être des semeurs de troubles en configurant deux sociétés, l'une identitaire et l'autre.

Ils n'hésitent pas à rejeter le blâme qu'ils subissent et refusent que les futures lois qui réduiraient leurs libertés idéologico-religieuses soient adoptées.

En fait, au Québec, «ces ligues de propagandistes» s'insurgent contre la laïcité qui doit être l'énergie du contrat social en déployant l'égalitéde tous les citoyens devant la loi, la solidarité entre individus et groupes sociaux sans que la religion soit mise de l'avant.

Ils sont pour une laïcité à sens unique et seulement portée par la neutralité de l'État.

Ils ne veulent pas comprendre que vouloir s'approprier la lutte contre les discriminations et le racisme est antinomique avec la laïcité, que s'accaparer de cette lutte en raison de leur origine, de la couleur de leur peau, de leur orientation sexuelle, de leur religion est en soi une discrimination envers des pans entiers de la société, sachant que cibler toute forme dediscrimination à raison de l'identité dela personne est tout sauf inclusif.

La réforme de l'école

Dans le prolongement des deux dossiers mentionnés précédemment, celui de l'école avec le projet de maternelle, la suppression du cours ECR, et, pourquoi pas, une refonte de l'administration pour la mettre au diapason des besoins du Québec, il existe quelques éléments qui pourraient faire réfléchir autrement.

Par exemple, ceux qui considèrent qu'entre les jeunes, le bon vivre ensemble est probant, ils oublient que la désignation par la communauté d'origine n'aide pas du tout à l'inclusion dans une nation homogène. Ils refusent d'admettre que les libertés citoyennes ne sont viables que si leurs limites dans une société en mutation depuis fort longtemps ne sont pas assurées par un enseignement approprié.

Des garde-fous doivent être mis en place pour juguler les clivages observés au sein des groupes ethniques et entre les communautés de la métropole montréalaise et celles des régions.

Bien des signes de divergences sur les valeurs sociales sont visibles et palpables, surtout en raison d'un manque flagrant d'un enseignement de l'histoire du Québec à laquelle tout se rattache.

Une pédagogie pour une convergence citoyenne

Pour clore cette réflexion, le sens commun au Québec voudrait que le gouvernement de la CAQ maintienne et consolide sa position en faveur de la sauvegarde et de la consolidation de l'identité québécoise, des valeurs fondamentales du pays (partage, soutien aux plus vulnérables, accueil et ouverture d'esprit... égalité et équité) ainsi que de leur priorisation, de l'intégration des immigrants, etc.

Il sait qu'une seule vraie laïcité inscrite dans la Charte des droits et des libertés évitera la fragilisation des assises démocratiques de la province que tant de générations — y compris libérales — ont contribué à bâtir.

Pour atteindre cet objectif, le seul moyen est d'assurer un travail pédagogique que les autres formations politiques n'ont pas su mettre en oeuvre.

Ce travail consiste à la formalisation d'une politique de convergence citoyenne pour un vivre ensemble et en bonne intelligence loin des chapelles religieuses, idéologiques et politiques. Ceux qui défendent les libertés individuelles contre les risques, les incertitudes et les menaces qui pèsent sur elles savent qu'un pays est stable seulement si tous vont dans la même direction et qu'ils sont mus par les mêmes sentiments de progrès, de développements individuel et collectif, loin des prédicateurs de mauvais aloi et leurs alliés circonstanciels.

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