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La crise fait rage en Espagne

En Espagne, impossible de manquer la récession. Elle est partout. L'an dernier, les indignés campaient dans les places publiques pour protester. Aujourd'hui, les parcs débordent de désœuvrés et de sans-abri. Les chiffres sont énormes et nous obligent à nous tenir la tête d'effroi. L'Espagne est en crise. Une crise injuste occasionnée par la spéculation.
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AFP

En Espagne, impossible de manquer la récession. Elle est partout. L'an dernier, les indignés campaient dans les places publiques pour protester. Aujourd'hui, les parcs débordent de désœuvrés et de sans-abri. Les chiffres sont énormes et nous obligent à nous tenir la tête d'effroi.

À la fin mars, le taux de chômage était de 24,4% pour l'ensemble de la population et de 52% chez les moins de 25 ans. Du jamais vu depuis 1994. On recense 1,7 million de ménages où chaque adulte se trouve sans emploi. Depuis février le chômage a grimpé de 2%. Il y a 2 mois, le gouvernement a adopté une réforme discutable qui devait endiguer le chômage... en facilitant les mises à pied!

Confrontée à l'érosion de l'emploi dans le pays, la difficulté à réduire la dette et la fragilité des banques espagnoles, L'agence de notation Standard & Poors a réduit la cote de cette ancienne puissance économique. Les créances douteuses des banques espagnoles ont rarement dépassé 1%. Elles s'établissent maintenant à 8,2%. De A, la cote de l'Espagne passe à BBB+. Dans le jargon, cela signifie une «qualité moyenne inférieure» de ses obligations. Deux marches plus bas et l'Espagne aura une étiquette «spéculative» et ses taux deviendront monstrueux, voire insupportables.

Comme touriste, vous avez sans doute déjà croisé des Antillais ou des Africains très pauvres, mais, voir l'Espagne s'enliser ainsi, c'est tout un choc. À Barcelone, le découragement côtoie Gaudi aux abords de la Sagrada Familia ou au parc Guell. Il rode autour du marché Sant Josep/La Boqueria sur la Ramblas. Les splendeurs architecturales, le doux climat et l'air marin sont insuffisants pour chasser les soucis.

Jeunes et vieux subissent les réformes

Dans son dernier budget, le premier ministre Rajoy a coupé sur le champ 27 milliards d'euros. Concrètement pour l'espagnol moyen, voici ce que ça signifie...

Gel des salaires des fonctionnaires, coupures de 5% de la rémunération des employés publics, hausse de l'impôt des sociétés et des taxes foncières. Pour les administrations régionales, c'est la catastrophe. Madrid a dû couper 7 milliards dans son budget sanitaire. Vous trouviez ça propre, vous aussi? Ça va changer.

En santé, il n'y a plus de tabou. On veut aller chercher 10 milliards. On parle de ticket modérateur pour freiner le nombre de visites, on songe à réduire le nombre de soins couverts et dorénavant les retraités devront PAYER 10% du coût de leurs médicaments. Ça, c'est le début. En éducation, l'état veut aller récupérer rien de moins que 3 milliards! Les frais d'université vont grimper de 50% et on va augmenter de 20% le nombre d'élèves par classe. Ne leur parlez pas du sort des pauvres québécois, vous allez les insulter.

Sur les parquets boursiers, ce n'est guère mieux. L'indice IBEX 35 est en repli de 32% depuis 12 mois et de 17,5% depuis le début 2012. L'Espagne est en crise. Une crise injuste occasionnée par la spéculation. Ici, la population est outrée de devoir payer pour la «crise des banquiers». Luiz souhaite encore: « Que mon gouvernement imite l'Islande. Si un si petit pays se tient debout et permet la faillite de ses banques à la place du peuple, nous le pouvons nous aussi!»

Depuis l'époque des colonies, les chaînes et les fers aux pieds se sont raffinés. Mais ce sont encore les citoyens ordinaires qui les portent.

Chaînes de portail du parc Guell, Barcelone

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