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Option nationale, entre malaise et espoir

Dorénavant, l'heure est à prouver à tous qu'ON n'est pas le parti d'un seul homme. Certes, Aussant était une figure emblématique, fondatrice et fortement attachante, mais heureusement, il y en aura d'autres. La course à la chefferie du parti est à nos portes et celle-ci sera décisive, c'est le moins qu'on puisse dire.
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Comme chacun le sait, Jean-Martin Aussant, ancien chef d'Option nationale (ON), a quitté le navire il y a peu, laissant des milliers de personnes dans le deuil, Dans le deuil, car il semblait que ce n'était là que le début d'une grande aventure que nous proposait Aussant, et c'est naturellement que nous nous attendions à ce que l'homme en qui nous avions offert notre confiance, notre vote, trace un temps le chemin. Un chemin duquel, on s'en rend bien compte, on peut aisément perdre la trace. Pour ma part, je commençais à peine croire que ce parti pouvait bien être LE parti tant attendu. Si le chef d'ON n'a pas pu obtenir lors des dernières élections un siège, il semblait bien que le parti avait tout de même le vent dans les voiles.

En effet, on entrevoyait bien que la prochaine fois serait la bonne - du moins pour faire élire deux ou trois candidats. Que les indécis et électeurs stratégiques avaient compris la leçon - surtout en regard du début de gouvernance du PQ - et que oui, c'était possible de faire avancer le Québec, ce pays en devenir, qu'il ne manquait qu'ON pour faire lever la pâte. Qui plus est, en mars dernier, s'était tenu avec succès le congrès du parti, où Jacques Parizeau avait pu souligner qu'ON arrivait «dans le portrait souverainiste avec un enthousiasme, de l'ambition, des idées claires.». La déception fut donc d'autant plus grande lorsque, le 19 juin dernier, Aussant se retira de la vie politique sans crier gare.

Passé l'étonnement et la déception des premiers jours, la frustration, la colère, de même qu'un certain malaise s'invitèrent. C'est que voir Aussant, le musicien, se lancer dans le divertissement avait quelque chose de ridiculement aberrant, surtout qu'il misait même sur la notoriété qu'il avait acquise en tant que chef de son parti. La veille, il abandonnait des dizaines de milliers de militants qui avaient cru et vu en lui la figure prophétique pour voir naître un pays, aujourd'hui, il jouait de la musique électronique au Lion D'or. D'ailleurs, s'adressant à son ami politicien, Kim Lizotte soulaignait, en entrevue au Devoir, que certains trouvent curieux qu'il n'est pas le temps de faire de la politique, mais qu'il en ait pour faire de la musique. Le malaise est bien là.

Mon ami Jérôme Blanchet-Gravel écrivait récemment sur son blogue qu'«on ne quitte pas la scène politique aussi brusquement pour se ramasser à jouer le musicien «in» dans des bars montréalais. On ne quitte pas un parti qui avait relativement le vent dans les voiles pour se ramasser à partager sur Facebook des chansons que l'on a enregistrées dans la matinée...». C'est quelque peu grotesque et triste.

Le 10 et 11 août aura lieu l'École d'été d'ON à Québec. Malgré le malaise que je partage avec de nombreux militants, j'assisterai aux différentes conférences et me mêlerai aux discussions, qui s'annoncent fort intéressantes. Car au-delà du malaise que j'ai extériorisé ici, il faut poursuivre la lutte. La cause est trop grande pour rester amer et s'avouer vaincu.

Dorénavant, l'heure est à prouver à tous qu'ON n'est pas le parti d'un seul homme. Certes, Aussant était une figure emblématique, fondatrice et fortement attachante, mais heureusement, il y en aura d'autres. La course à la chefferie du parti est à nos portes et celle-ci sera décisive, c'est le moins qu'on puisse dire. Plus que tout, il est nécessaire que les partisans d'ON se montrent résilients et ne s'abandonnent pas au pessimisme, mais nourrissent plutôt l'espoir en eux. Ainsi, avec intelligence et passion, nous pourrons rallier la population au plus grand projet québécois qui soit.

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