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La vérité sur le sexe après la ménopause

J'ai été un tantinet déconcertée d'entendre que mes histoires personnelles paraissaient si incroyables qu'elles ne pouvaient être que de l'ordre du fantasme. Malgré tout, sa remarque m'a amenée à penser : que se passera-t-il après ma ménopause?
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Quand j'ai entamé mon blogue en mai 2014, j'étais à nouveau célibataire depuis un an et demi après une longue relation maritale. J'enchaînais les relations à un rythme effréné et me sentais au summum de ma forme, intellectuellement, sexuellement, j'avais l'impression, tout simplement, d'avoir du pouvoir en tant que femme dans ce monde. Mon expérience prouvait que l'idée selon laquelle la gent féminine est de moins en moins désirable avec le passage des années était fausse. Donc j'ai décidé de transmettre le message : passée la cinquantaine, la sexualité d'une femme peut être un moment d'abondance du moment qu'elle ne se laisse pas convaincre qu'elle est passée dans le camp des vieilles biques.

Mais en lisant un article paru sur le HuffPost le mois dernier, écrit par une femme de 60 ans qui évoquait un déclin de sa libido et de changements dans sa physiologie rendant l'acte sexuel tout bonnement douloureux, j'ai commencé à me demander si je n'étais pas devenue une sorte de Pollyanna lubrique. Bien que mon corps ait subi quelques légères mutations dues à la périménopause, je n'ai jamais connu de problèmes notables en termes de lubrification et d'atrophie vaginale, et si je devais vraiment faire état d'un changement, ce serait une montée en flèche de mon désir sexuel.

Apparemment, tous les lecteurs ne trouvent pas mon expérience crédible. Voici le commentaire d'un certain John :

Il existe un véritable changement dans la vie sexuelle post-ménopause. J'ai toujours été d'avis que vos histoires de sexe dans la cinquantaine étaient montées de toutes pièces -- écrites comme le fantasme purement masculin d'une femme sexualisée. Le fait que vous soyez en phase de pré-ménopause, ça tombe sous le sens maintenant.

J'ai été un tantinet déconcertée d'entendre que mes histoires personnelles paraissaient si incroyables qu'elles ne pouvaient être que de l'ordre du fantasme. Malgré tout, sa remarque m'a amenée à penser: que se passera-t-il après ma ménopause? Mes parois vaginales rétréciront-elles au point que je ne tolère plus les relations sexuelles? Mes fluides naturels s'évaporeront-ils tellement que j'aurai besoin de lubrifiant avant même de penser m'adonner à la pénétration? Ces changements arrivent-ils à toutes les femmes ménopausées, ou juste à quelques-unes? Y a-t-il des facteurs particuliers qui font que certaines femmes perdent leur désir sexuel tandis que d'autres le gardent?

C'est comme ça que j'ai décidé de rassembler des données sur la sexualité des quinquagénaires et invité des femmes ménopausées ou leurs partenaires à me parler en toute sincérité de leur expérience. Sur les 28 courriels que j'ai reçus à ce jour, les réponses sont partagées équitablement : 50% jugent leur vie sexuelle bien moins bonne, tandis que les 50 autres pour cent la considèrent différente, mais positive quand même, voire même meilleure que leur vie sexuelle avant la ménopause.

Je révélerai toutes leurs réponses dans de prochains billets, mais certains courriels qui m'ont été envoyés contenaient tant d'information et de descriptions qu'ils méritent leur propre billet. Celui-ci, d'une femme de 51 ans nommée Grace, raconte l'histoire magnifique du retour de sa libido après que la ménopause a sapé son plaisir sexuel.

J'ai été infirmière pendant 20 ans et à mon avis ma ménopause a débuté quand j'en avais 44, avec tous les symptômes qui vont avec (bouffées de chaleur dignes d'un film à gros budget, troubles du sommeil, problèmes de mémoire, instabilité émotionnelle, acné sur le visage, moustache bien duveteuse) et s'était totalement installée à 50 ans, comme l'ont confirmé les tests, mais à cette époque mon stérilet (qui a été enlevé à l'âge de 49 ans) m'a empêché d'avoir mes règles pendant six ans. J'en ai 51 aujourd'hui.

J'ai travaillé la moitié de ma carrière dans le domaine de la médecine de la femme et l'obstétrique et beaucoup lu sur le sujet, mais certains aspects de la sexualité post-ménopause m'ont beaucoup surprise. L'adjectif "bouleversant" ne conviendrait même pas. J'ajouterais que l'opothérapie (traitement d'une pathologie par des cellules animales) n'est pas envisageable dans ma situation parce que j'ai fait une embolie pulmonaire après une réparation herniale il y a 12 ans.

J'étais de moins en moins lubrifiée malgré le désir que je ressentais et que j'inspirais

Je savais que ça pouvait arriver. Mon métier est stressant, mais pas si stressant, et mon mari et moi sommes ensemble depuis huit ans, mariés depuis six ans. Il m'appelle "La plus jolie fille de l'école" et "Poupée" et me fait glousser, et en plus de ça il ressemble à un figurant dans «Game Of Thrones». Je déteste le lubrifiant - quand ça sèche, ça me rappelle l'époque où les garçons au primaire badigeonnaient le dos de leurs mains avec de la colle et la laissaient sécher, puis la détachaient en hurlant comme si c'était leur propre peau.

Une amie obstétricienne à moi m'a convertie à l'huile de coco et ç'a bien aidé. À peu près au moment où ma propre lubrification avait totalement disparu, il y a à peu près un an et demi, j'ai commencé à ressentir un certain inconfort lors de mes relations même en lubrifiant généreusement. La situation a rapidement évolué et pour mon mari et moi il devenait évident que l'environnement changeait dans mon vagin et à l'extérieur, au niveau des lèvres. À en juger par l'échelle de douleurs avec laquelle je jaugeais l'état de mes patients au travail, ma douleur lors de l'acte atteignait facilement les 8-9 (aigu et brûlant, et je ne suis pas du genre douillette, et j'aime ce dingue de mari) sur une échelle de 1 à 10 avant que je décide de prendre les choses en main et de consulter ma praticienne. (À ce stade, j'étais toujours en mesure d'avoir un orgasme comme j'en avais toujours eu, c'est-à-dire pas par la seule pénétration, mais ça n'était pas un problème pour lui ou moi, donc ça allait).

Nous avons discuté de mes symptômes et de mon historique et j'ai décidé que j'étais prête à prendre de l'Osphena si elle me le permettait. C'est différent du traitement hormonal, donc le risque de voir des caillots se former est toujours présent, mais moins élevé, et comme je suis non fumeuse et assez active, j'ai décidé d'essayer. En un mois environ, ma douleur est passée de 8-9 à ZÉRO la plupart du temps, avec des 1 ou 2 si j'étais stressée ou inquiète ou pas d'humeur. C'était génial.

Puis en décembre dernier, le plus gros choc post-ménopause est arrivé

Au bout de trois semaines environ, je suis devenu anorgamisque sans l'utilisation d'un vibromasseur, un engin qui a, sans rire, le pouvoir d'une tronçonneuse, d'une sécateuse ou quelque chose dans le genre. J'étais choquée et terrifiée à l'idée qu'il s'agisse d'une quelconque neuropathie. Il y a trois ans, j'ai été diagnostiquée diabétique de type 2 (mon diabète était en gestation quand j'étais enceinte), une pathologie très bien contrôlée, et j'essayais de ne pas culpabiliser. Mes recherches m'ont montré que l'anorgasmie est un phénomène qui arrive aux femmes après la ménopause. Ce n'est pas aussi répandu que le manque de libido, sans être rare. JE N'EN AVAIS AUCUNE IDÉE.

Aucune de mes lectures ne m'offrait le moindre espoir de revenir à la normale. C'est semble-t-il un problème d'afflux sanguin similaire au phénomène traité par le Viagra chez les hommes. Le "Viagra rose" sur lequel la FDA (Administration de la santé et des médicaments américaine) se penche en ce moment est destiné à la libido, pas à mon cas. Ma libido marche très bien. Un article (merci à mes sœurs lesbiennes qui ont bien voulu partager leurs connaissances en ligne) conseillait d'essayer un vibromasseur à très haute puissance, comme ceux destinés aux massages corporels. Nous en avons commandé un chez un fabricant de sex toys, ainsi qu'un "masseur de dos" chez Target.

Le moteur du vibromasseur a déjà grillé (je laisse peu de répit à mon mari), mais le "masseur" continue à faire son travail de massage. Ce n'est pas tout à fait la même chose, mais c'est mieux que d'avoir des cables de feux d'artifice à l'intérieur de soi, et quelqu'un qui tend le bras pour tripoter les fusibles avec des doigts humides.

Si j'en trouve le temps, j'aimerais écrire un livre ou donner des conférences sur le sujet. Ça ne devrait pas être un choc, et ne pas être sûr de ce qui nous arrive n'empêche pas les symptomes de se produire. Merci de faire la lumière sur ces aspects importants de nos vies de femmes.

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Cet article initialement publié sur le Huffington Post États-Unis a été traduit de l'anglais.

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