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Nous venons tous de l'Afrique

Montréal, un petit bout de soleil apparaît en ce mois d'avril 2012 et mon esprit se questionne sur notre identité commune, notre connaissance de l'autre et cette éternelle question d'appartenance ou plutôt de provenance. Lorsque je me présente après avoir donné mon nom, Eric M'Boua, la deuxième question qui est généralement posée par la plupart de mes interlocuteurs est : Ça vient d'où ton nom?
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Montréal, un petit bout de soleil apparaît en ce mois d'avril 2012 et mon esprit se questionne sur notre identité commune, notre connaissance de l'autre et cette éternelle question d'appartenance ou plutôt de provenance.

Lorsque je me présente après avoir donné mon nom, Eric M'Boua, la deuxième question qui est généralement posée par la plupart de mes interlocuteurs est : Ça vient d'où ton nom? À ce moment-là, j'offre l'occasion à ces derniers d'aller fouiller dans leur vécu.

Ils disposent d'images folkloriques issues des quelques références qu'ils ont de leur passé, ou alors de la dernière actualité que les nouvelles leur ont donnée concernant nos pays d'origine ou notre appartenance ethnique. Quelle est la marge pour que cette rencontre avec nos origines soit pour eux agréable ou désastreuse? Quelle est la balance entre leurs regards constructifs versus leurs préjugés limitatifs?

Si nous poussons plus loin ce fameux « d'où l'on vient », il est prouvé scientifiquement que l'humanité tire son origine de la terre africaine. Ce qui ferait de nous des citoyens d'une même terre nommée AFRIQUE. Cela pourrait causer un choc pour mes interlocuteurs à qui je révèle que l'on vient tous les deux du même endroit.

À titre d'animateur et d'homme d'art et de culture, ce que je cherche à faire dans mon quotidien culturel et artistique aux portes de l'industrie, c'est d'offrir un visage professionnel bien d'ici. À travers mon implication, je veux créer une zone d'inspiration afin de montrer où il est possible d'aller ensemble. Que peut-on bâtir ensemble dans cette cité cosmopolite.

Facile? Non. Mais pas impossible! C'est même inévitable! Il faut être à la fois créatif, audacieux, et provocateur pour que l'accroche s'effectue afin de s'embarquer ensemble dans l'infinie diversité que nous offrent notre société et notre époque. Ce que je souhaite surtout, c'est de bien faire comprendre que cette responsabilité est l'affaire de tous pour atteindre ce niveau d'harmonisation citoyenne. Nous avons cette opportunité à la portée de nos mains et nous ne l'utilisons pas à sa juste valeur. On travaille sur des fausses théories, des perceptions erronées, une connaissance biaisée. Il va falloir passer en mode « HD » (pour Haute Détermination) pour livrer toutes les couleurs présentes sur Canal Québec.

Avec l'actrice haitienne Tetechena Belleange, nous endossons la belle responsabilité d'être les parrain et marraine de ce festival incontournable du cinéma africain et des pays créoles au Québec: Vues d'Afrique. Après 27 éditions, qu'est-ce qui fait tenir le Festival Vues d'Afrique au-delà de la passion des personnes qui œuvrent dans l'organisation ? Je ne pense pas que ce soit la manne financière que d'autres festivals puissent recevoir. C'est l'importance et surtout l'extrême nécessité de ne pas perdre le contact avec le monde. Car les œuvres qui sont présentées ici dans la province québécoise sont un monde qui prend contact avec nous. Le festival permet de provoquer des rencontres inespérées. Si les médias me présentent une facette de l'actualité d'une région, le festival Vues d'Afrique nous offre une richesse de la vivacité et la créativité d'une culture hors de notre région. Elle contribue à mieux appréhender cette provenance commune d'une terre africaine. Elle soulage notre amnésie orpheline d'une partie de cette connaissance. Tout simplement, c'est un voyage à la découverte cinématographique.

Ce qui serait grand, ce serait de bâtir une nouvelle origine commune qui prendrait naissance dans ce qui se crée aujourd'hui au Québec. La question est: oserions-nous le faire?!

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