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Quand nos futurs petits vieux appellent à la responsabilité et pensent à l'avenir, il n'y a qu'une chose qui les intéresse: la redistribution des revenus de l'État en privilégiant la santé, leur santé.
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Coup de gueule!

Après le discours-fleuve du premier ministre sur l'austérité du modèle québécois, je me suis attardé à lire les chroniques des journaux de Montréal et de Québec. À ma plus grande stupéfaction, tous étaient à peu près d'accord, on dépense trop au Québec, les employés municipaux ça coûte trop cher et une dette latente existerait même.

L'unanimité des chroniqueurs est avant tout de génération. Regardez-les! Pas un chroniqueur en dessous de 35 ans, pas un! Tous des quadragénaires, et plus, en train de nous faire la leçon de la responsabilité, de la rigueur, de penser au futur. Tsss!

Ils auraient vraiment pensé au futur, ils ne nous auraient pas refilé une dette aussi impressionnante. D'ailleurs, ce ne sont pas les jeunes dans la vingtaine comme moi qui sont responsables de la dette. Elle est le fruit de l'irresponsabilité des quadragénaires, des quinquagénaires et des sexagénaires pour la plus grande partie.

Alors d'un coup disais-je, nos futurs petits vieux penseraient au futur. Ne penseraient-ils pas plutôt à leur confortable retraite avec un système de santé qui les rassure?

Le Québec dépensier

Le meilleur exemple dépensier de nos futurs petits vieux est le stade olympique de Montréal. Ils ont construit un stade qui a coûté 839 millions de dollars. Si on ajoute les frais supplémentaires, les intérêts et les réparations, ce stade revient à 1,47 milliard de dollars. Le stade continue à nous coûter cher. De cette génération qui ne veut pas admettre les erreurs, le candidat Philippe Couillard avait promis pendant la campagne électorale un nouveau toit au stade.

Aujourd'hui, on peine à construire les infrastructures essentielles à la vie économique de nos villes. Par exemple, pour un pont pour Montréal ou Québec à 300 millions, l'argent se fait rare. On songe même à les financer par un péage. Ouvrir des bibliothèques scolaires dignes pour les écoles secondaires, pas d'argent. Financer nos universités et la recherche, pas d'argent. Les étudiants doivent payer leur « juste part ».

Par contre, pour un hôpital pour nos futurs petits vieux, l'argent abonde. Nos futurs petits vieux vont plus souvent à l'hôpital que nous les jeunes, n'est-ce pas! Pourquoi ne proposerions-nous pas à nos futurs petits vieux de payer leur « juste part » pour ce service en tant que population plus à risque?

La jeunesse québécoise et les cimetières

Pendant la campagne électorale, la santé était la préoccupation de 36% des Québécois alors que l'éducation de seulement 5%. Symptomatique d'une société de vieillards, une gérontocratie. Une société molle, frêle, peureuse qui ne mise pas sur l'avenir par l'éducation, la recherche et les universités.

Cette fracture générationnelle existait déjà lors du Printemps Érable. Au-dessus de 40 ans, la population soutenait majoritairement le gouvernement Charest dans sa hausse des frais de scolarité. En deçà de 40 ans, le soutien était majoritaire envers les revendications étudiantes.

Alors quand nos futurs petits vieux appellent à la responsabilité et pensent à l'avenir, il n'y a qu'une chose qui les intéresse. La redistribution des revenus de l'État en privilégiant la santé.

La jeunesse québécoise peut se rassurer sur deux choses. Cette génération ne peut rien réclamer à un autre ministère pour maintenir leur pouvoir d'achat et les cimetières ne coûteront rien à l'État. À moins que nos futurs petits vieux ne les étatisent pour que nous les entretenions à leur mémoire!

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